
Conséquence : Biotherm (1er à 8 heures), Team Holcim-PRB (2e) et Paprec Arkéa (3e) sont dans un mouchoir de poche. Derrière, Allagrande Mapei Racing (4e) et Team Malizia (5e) reviennent progressivement dans le match. De quoi assurer un sacré final à la veille de l’arrivée à Carthagène !
Ce sont des images majestueuses, de celles qui impriment les rétines et restent dans les mémoires. Ils sont six équipages à avoir franchi le détroit de Gibraltar et, pour les trois premiers d’entre eux, cela s’est fait en pleine journée hier. L’un des détroits les plus empruntés au monde était étonnamment peu fréquenté au moment du passage de Paprec Arkéa, alors leader.
L’OBR (Onboard Reporter), Julien Champolion a pris le temps d’immortaliser l’instant via son drone, un moment suspendu avec le ciel dégagé et la terre qu’on devine en arrière-plan. À l’instar de Julien, les reporters embarqués ont une nouvelle fois envoyé des images saisissantes ces dernières heures, Gibraltar depuis le cockpit chez Biotherm, un plan splendide d’Allagrande Mapei Racing survolant la surface de l’eau ou encore un impressionnant lever de soleil à bord d’Holcim-PRB...
« Le ventilateur s’est complétement éteint »
Néanmoins, ces moments captés et la beauté du décor ne font jamais oublier la compétition, omniprésente quelles que soient les conditions. Leader depuis mardi, Paprec Arkéa a franchi Gibraltar en tête avant d’être confronté en premier aux affres des vents mollissants avant d’allonger la foulée toute la journée.

« On a fait une super opération dans la nuit de mercredi à jeudi avec une bonne configuration de voiles en prenant une trentaine de nœuds, racontait hier soir Yoann Richomme. Le fait de se décaler un peu sud hier matin avant Gibraltar nous a aidé ». Ensuite, ils ont retouché un vent fort avant une zone de molle conséquente. « Le ventilateur s’est complétement éteint, sourit Yoann. On est passé de 25 nœuds à 4 nœuds en 10 secondes ! »
« Après un beau passage de Gibraltar avec du vent d’ouest assez fort, au portant, on s’est retrouvé dans des zones de transition beaucoup plus calmes », confie de son côté Franck Cammas (Holcim-PRB). Autour de Rosalin Kuiper, son équipage avait profité des conditions fortes à Gibraltar pour revenir sur Biotherm. « On a été un temps bien à vue, à 3 milles avant que l’écart se reforme », résumait Franck cette nuit.

La situation a fortement évolué ces dernières heures puisque ce vendredi matin, alors que le vent est toujours aussi faible (3 nœuds), les trois premiers sont désormais au coude-à-coude. Biotherm, Team Holcim-PRB et Paprec Arkéa - dans l’ordre du classement à huit heures -, qui pointent leurs étraves vers la côte espagnole, ne sont séparés que de trois milles !
« Avec de telles conditions, on n’est pas à l’abri d’un retour des bateaux derrière », confie Franck Cammas. Alors que Canada Ocean Racing - Be Water Positive (6e) a franchi le détroit ce matin et que Team Amaala (7e) ferme la marche, Allagrande Mapei Racing (4e) et Team Malizia (5e) reviennent en effet à moins de 60 milles du trio de tête.
À une journée de l’arrivée à Carthagène, la suite s’annonce tout aussi indécise. « On a encore plusieurs transitions à passer, ça va être très aléatoire, décrypte Yoann Richomme. On devrait passer de vent d’ouest à des vents d’est même s’ils resteront très légers tout au long de la journée ».
« Nous devrions progresser dans du petit temps, au près, en attendant ce vent de nord-est qui va nous permettre d’être dans l’axe du vent, ajoute Franck Cammas. Ça risque d’être long, on espère qu’on saisira les opportunités. Ce sont les joies de la Méditerranée... Au moins, le jeu reste très ouvert et ce n’est jamais fini ! »