Solitaire du Figaro Paprec : La Manche en juge de paix pour première étape engagée

Solitaire du Figaro
Par Le Figaro Nautisme

Ils y sont ! À 13h, en ce dimanche 7 septembre, les 34 marins engagés dans cette première étape de la 56e édition de La Solitaire du Figaro Paprec se sont élancés pour cette première étape entre la baie de Seine et la baie de Morlaix. Un premier round de 638 milles en Manche, qu’ils vont devoir surmonter. Entre le froid, l’humidité, la fatigue et l’envie de bien réussir, le curseur sera difficile à placer et le marin qui aura réussi le mieux à maîtriser l’ensemble de ces paramètres, l’emportera.

carte de la course La Solitaire en direct
©Vincent Olivaud / OC Sport Pen Duick
Ils y sont ! À 13h, en ce dimanche 7 septembre, les 34 marins engagés dans cette première étape de la 56e édition de La Solitaire du Figaro Paprec se sont élancés pour cette première étape entre la baie de Seine et la baie de Morlaix. Un premier round de 638 milles en Manche, qu’ils vont devoir surmonter. Entre le froid, l’humidité, la fatigue et l’envie de bien réussir, le curseur sera difficile à placer et le marin qui aura réussi le mieux à maîtriser l’ensemble de ces paramètres, l’emportera.

Mais avant cela, dans des conditions météorologiques multiples et variées, les skippers auront quatre traversées de la Manche à réaliser avec une multitudes d'obstacles à franchir. La force mentale sera très certainement la clé de voûte de leur engagement et de leur réussite.

Entre une décontraction de surface et une concentration extrême, les regards des marins de La Solitaire du Figaro Paprec étaient déjà tournés vers le large en fin de matinée au moment de quitter les pontons. Tous sont bel et bien conscients que les conditions idylliques du départ ne vont pas masquer la difficulté de la course. Dès les prochaines heures, les marins devront faire face à une montée progressive du vent en piquant vers les côtes anglaises.

« La Solitaire du Figaro Paprec n’est pas une course comme les autres. C’est une aventure hors du commun, qui impose à ses marins un engagement physique et mental exceptionnel : ils vont dormir à peine, affronter le froid et la fatigue, gérer leur stratégie et leur alimentation, et se dépasser à chaque instant. Toute l’énergie que nous déployons au fil de l’année prend vie aujourd’hui avec ce plateau remarquable et ce parcours exigeant. Nous passons désormais le relais aux sportifs : à eux d’incarner cette épreuve et de la transformer en une démonstration d’émotion, de performance et de très haut niveau de compétition. » commentait Julie Coutts, Directrice Générale d’OC Sport Pen Duick.

Tous sont conscients que les premières 24 heures de course seront cruciales pour la suite de l’étape et que le sommeil ne sera pas au rendez-vous. Rivés à leur barre franche, les solitaires sont engagés dans un sprint haletant qui devrait durer près de quatre jours.

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© Vincent Olivaud / OC Sport Pen Duick

Un départ à l’Anglaise en guise d’ouverture

Un vent généreux d’une quinzaine de nœuds de sud-est a pu offrir aux concurrents l’opportunité d’effectuer un magnifique départ à l’Anglaise, vent de travers. Une manœuvre délicate pour les marins qui ont dû doser, de la meilleure des façons, leur vitesse pour couper la ligne au bon moment. Dans cet exercice périlleux, Paul Morvan sur French Touch - Foricher, le plus prompt sur la ligne mais légèrement au-dessus, à dû la franchir à nouveau. Dans le bon tempo, Alexis Loison (Groupe REEL) a été le premier à virer la première marque de parcours, suivi par Jules Ducelier (Région Normandie) et Jules Delpech (P’TIT DUC). Tom Goron (Groupe Dubreuil), le benjamin de la course, réussit également un très bon début de course et pointe deuxième à la deuxième marque de parcours, celle de la manœuvre d’envoi de spi. Un exercice toujours délicat qui met tout de suite dans le grand bain. Cap ensuite le long des falaises du Cap de la Hève.

Dans un vent mollissant d’un dizaine de nœuds et sur une mer assez calme, Tom Goron sur Groupe Dubreuil est le premier à franchir la bouée Paprec et remporte le premier Trophée Paprec, suivi par Jules Ducelier sur Région Normandie et Jules Delpech sur P’TIT DUC.

Après un dernier bord qui permet à la flotte de rejoindre les 7 équipages du Défi Paprec, partis 30 minutes plus tard, les marins ont pu choquer les voiles, dérouler le gennaker en se projetant déjà dans la stratégie pour gagner Skerries Bank, premier point de passage de ce formidable parcours en Manche. Le plus dur est devant eux. Si les conditions sont, à l’heure actuelle, très maniables, le vent devrait forcir au fil des heures et contraindre les marins à s’engager encore plus physiquement et moralement.

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© Thomas Campion

Ils ont dit sur les pontons :

Tom Dolan (Kingspan) : « Je suis vraiment très heureux d’y être. Le jeu va être beaucoup plus ouvert avec ce parcours et ces quatre traversées de la Manche, même si le Fastnet est un endroit incroyable à contourner. Il va falloir être bien concentré sur l’ensemble du parcours pour ne pas se faire piéger ».

Jules Delpech (P’TIT DUC) : « La pression commence à monter un peu et heureusement car je me trouvais trop décontracté. La tension se met en place. Je suis concentré pour faire les choses correctement sur le parcours côtier et après attaquer le large. Me mettre bien sportivement, dans le bon paquet, sera déjà pas mal. Le parcours sera assez compliqué quand même avec beaucoup de points de passage, des cargos, de DST, le tout rythmé par le passage de différents fronts météos. Ça va être bien dense et très intéressant. C’est une belle modification de parcours ».

Lola Billy (Région Bretagne - CMB Océane) : « On a travaillé dur toute l’année pour être là. J’ai hâte de mettre en application l’ensemble des choses que j’ai pu apprendre. C’est ma première Solitaire alors oui j’ai hâte d’y être, mais j’ai aussi un peu d’appréhension. Passer quatre nuits en mer, je n'ai jamais fait. Je ressens aussi beaucoup d’excitation d’aller me régaler sur ce beau parcours. »

Romain Bouillard (Décrochons la lune) : « J’ai vraiment envie de pousser mes limites, ce que je n’ai pas forcément fait l’année dernière. Il faut savoir ou mettre le curseur sur les étapes mais il est certain que j’ai envie de tout donner maintenant que je connais le format de La Solitaire. Cette étape va être intéressante d’un point de vue navigation. Il est certain qu’on ne gagnera pas la course sur celle-ci mais on peut potentiellement la perdre. Ça va beaucoup jouer et il faudra être dans le coup tout de suite ».

Alexis Loison (Groupe REEL) : « On a eu le temps de bien travailler le nouveau parcours. Les différents tronçons en Manche vont être très intéressants à négocier. Il va y avoir beaucoup de jeux d’opportunité et de pièges éventuels. C’est un terrain de jeu que je connais bien et j’espère vraiment pouvoir m’exprimer de la plus belle des façons ».

Laure Gallais (DMG MORI) : « Nous allons avoir tous types de conditions, de la pétole, du gros temps, du près du portant. Nous allons être confrontés à beaucoup de choses, ça ne sera pas monotone du tout. J’ai vraiment envie d’y aller, surtout après toute cette période du village. Je préfère les petits bords en mer que les longs. J’aime bien quand il y a du rythme, je pense que je vais être bien servie ».

Tom Goron (Groupe Dubreuil ) : « Je mesure vraiment la chance que j’ai d’être ici au départ de la course. J’ai un peu plus de cartes que l’année dernière et je vais essayer de faire de mon mieux. Je pense qu’un top 10 est envisageable. Il peut se passer tellement de choses mais je sais que j’ai un bon bateau, de bonnes voiles et surtout une bonne vitesse. On va tout tenter pour exister dans la flotte. On ne va pas avoir beaucoup de temps pour se reposer sur cette première étape. Ça va être dense mais j’aime ça ».

Chloé le Bars (Endobreizh ) : « Je me sens plutôt bien j’ai hâte d’y aller. Les conditions vont être superbes avec beaucoup de coups à jouer. J’étais un peu plus tendue hier mais étonnamment ce matin je suis plutôt décontractée. Il va falloir être bien concentrée et mettre la stratégie à jour assez souvent».

Paul Morvan (French Touch - Foricher) : « Je pars beaucoup plus serein que l’année dernière. Malo, mon préparateur a fait un super travail sur le bateau. J’ai eu le temps de bien préparer la météo, je suis très bien dans ma tête. J’ai un bon schéma de ce qui va se passer et j’ai plus confiance en moi. La spirale est bien meilleure que l’année dernière. Sur cette première étape, on retrouve vraiment l’ADN de la course. J’ai hâte d’y aller ».

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...
Irwin Sonigo
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Irwin Sonigo
Capitaine 200 et ancien embarqué dans la Marine nationale, Irwin Sonigo a exploré toutes les facettes de la navigation. Des premiers bords sur un cotre aurique de 1932 à la grande plaisance sur la Côte d’Azur, en passant par les catamarans de Polynésie, les voiliers des Antilles ou plusieurs transatlantiques, il a tout expérimenté. Il participe à la construction d’Open 60 en Nouvelle-Zélande et embarque comme boat pilote lors de la 32e America’s Cup. Aujourd’hui, il met cette riche expérience au service de Figaro Nautisme, où il signe des essais et reportages ancrés dans le réel.