Visiter l’île d’Yeu en automne : nature, sentiers et ambiance paisible

Par Le Figaro Nautisme

Quand la saison estivale s’efface, l’île d’Yeu retrouve son souffle. Les plages désertées, les chemins tapissés d’aiguilles de pins et la lumière dorée de l’Atlantique composent un décor d’automne aussi apaisant que spectaculaire. Entre randonnées, rencontres locales et vie insulaire retrouvée, c’est sans doute le meilleur moment pour (re)découvrir cette perle vendéenne.

L’île sous un autre jour

Dès septembre, l’île d’Yeu change de rythme. Le bateau depuis Fromentine ou Saint-Gilles-Croix-de-Vie transporte moins de vacanciers, mais davantage de curieux venus profiter de cette période plus douce. À l’arrivée au port Joinville, le principal point d’entrée de l’île, l’atmosphère est tout autre. Avec ses 650 places à flot, ses pontons bien entretenus et ses services complets (électricité, eau, sanitaires, wifi, laverie), le port reste une escale confortable pour les plaisanciers même en arrière-saison. Les manœuvres se font sans précipitation, les marins d’accueil prennent le temps d’échanger, et la vue sur les façades blanches du front de mer garde un charme indéniable. Autour du bassin, quelques terrasses demeurent ouvertes, surtout celles fréquentées par les marins et les habitants. Les volets des locations saisonnières se ferment lentement, et les conversations migrent vers les cafés qui bordent les quais. Les vélos roulent encore dans les ruelles bordées d’hortensias, mais on y entend désormais le vent plus que les rires d’été. L’île retrouve sa respiration naturelle, entre mélancolie et liberté.
Les couleurs se transforment elles aussi : le ciel devient plus profond, la mer passe du bleu azur au vert d’ardoise, et les landes se parent de nuances mordorées. L’automne donne à l’île d’Yeu un visage brut et poétique, que les habitués reconnaissent comme sa plus belle saison.

© Bloc Marine

Marcher, respirer, s’isoler

Le sentier côtier, long de 43 kilomètres, devient à cette saison un terrain de jeu idéal. On peut le parcourir en deux ou trois jours, à son rythme, ou s’offrir quelques sections emblématiques. Entre la pointe du But et la plage des Soux, la côte sculptée par les vagues rappelle par endroits les paysages irlandais. Plus au sud, les falaises dominent des criques minuscules où les goélands planent sans effort. À la pointe des Corbeaux, le phare veille sur une mer qui gronde, tandis que le vent soulève les herbes hautes.
Les marcheurs solitaires apprécient cette période : pas de foule, peu de bruit, juste la respiration du vent et le claquement des vagues sur les roches. Les plus chanceux peuvent croiser un phoque, parfois aperçu du côté de la côte sauvage, ou quelques dauphins au large.

Une nature vivante et changeante

L’île d’Yeu à l’automne, c’est aussi un décor mouvant. La brume du matin s’attarde sur les champs, les pins exhalent une odeur de résine humide, et les bruyères se mêlent aux herbes dorées. Sur la côte nord, les plages des Vieilles et des Sabias, désertes, deviennent des lieux parfaits pour les amateurs de photographie ou de pêche à pied. Les couchers de soleil y sont spectaculaires, souvent teintés de cuivre et d’ocre.
Dans les terres, les sentiers mènent vers Saint-Sauveur, le cœur agricole de l’île. Le bourg vit encore au rythme des saisons : les potagers se replient, les tracteurs s’affairent, et les habitants se retrouvent autour d’un verre au bar du coin. Les maisons blanchies à la chaux contrastent avec les nuages bas, créant une atmosphère presque méditative.

© AdobeStock

Ambiance insulaire et saveurs locales
En automne, la vie insulaire garde sa chaleur humaine. Le marché, plus petit, reste fidèle à ses étals : poissons du jour, beurre salé, galettes, fromages de chèvre et confitures maison. Quelques restaurants restent ouverts, souvent tenus par des habitants qui privilégient la convivialité à la rapidité. À la Meule, les pêcheurs discutent à la terrasse du petit bistrot, tandis que les barques se balancent dans la crique comme si le temps n’avait plus de prise.
Les amateurs de gastronomie locale peuvent goûter aux plats d’automne : rillettes de thon, soupes de poissons, palourdes farcies ou tourteaux grillés. Accompagnés d’un verre de muscadet bien frais, ces repas prolongent le plaisir des journées dehors, entre deux éclaircies.

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L’île d’Yeu, refuge des saisons calmes
Venir à l’île d’Yeu en automne, c’est redécouvrir le sens du mot "insulaire". Les traversées se font plus rares, les hébergements plus disponibles, et les rencontres plus sincères. Certains viennent y écrire, d’autres peindre ou simplement marcher sans but. Le silence devient un luxe, la mer un compagnon de route. Même les tempêtes, quand elles approchent, sont vécues ici avec une forme de sérénité.
Les habitués le disent souvent : c’est à cette période que l’île montre son vrai visage, celui d’un territoire vivant, préservé et fidèle à ses racines maritimes. Loin de la frénésie estivale, elle invite à l’introspection et à la lenteur, à écouter le vent dans les pins et à s’arrêter, enfin.

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Entre sentiers balayés par les embruns, paysages changeants et atmosphère apaisée, l’île d’Yeu en automne offre une expérience rare. Ni tout à fait sauvage, ni vraiment domestiquée, elle vit au rythme des marées et du vent. C’est le moment idéal pour renouer avec la nature, se déconnecter du continent et goûter à la vraie vie d’île, celle qui se savoure lentement, loin des saisons pressées.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...
Irwin Sonigo
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Irwin Sonigo
Capitaine 200 et ancien embarqué dans la Marine nationale, Irwin Sonigo a exploré toutes les facettes de la navigation. Des premiers bords sur un cotre aurique de 1932 à la grande plaisance sur la Côte d’Azur, en passant par les catamarans de Polynésie, les voiliers des Antilles ou plusieurs transatlantiques, il a tout expérimenté. Il participe à la construction d’Open 60 en Nouvelle-Zélande et embarque comme boat pilote lors de la 32e America’s Cup. Aujourd’hui, il met cette riche expérience au service de Figaro Nautisme, où il signe des essais et reportages ancrés dans le réel.