Transat Café L'Or : terre en vue pour les Class40
C’est une sorte de petite revanche sur La Corogne que se livrent actuellement SNSM Faites un don ! et Seafrigo-Sogestran. Et à mesure que les côtes martiniquaises se rapprochent, les grains eux se multiplient et viennent pimenter cette fin de course.
Bras de fer caribéen
Tous les équipages le savent, l’arrivée à Fort-de-France ne se fera pas sans mal. "On essaie de suivre les oscillations du vent pour se rapprocher au plus vite de la Martinique", raconte Achille Nebout (Amarris). "Les fichiers météo ne sont toujours pas très fiables". Et c’est bien le sentiment général qui règne dans une bonne partie de la flotte. Entre les nordistes qui descendent plus vite que prévu et les sudistes qui doivent zigzaguer, les alizés ont finalement corsé le jeu. "La difficulté, ça va être de trouver les bons angles de vent", explique Guillaume Pirouelle, pour l’instant en tête avec Cédric Chateau (Seafrigo-Sogestran). "On va devoir tirer des bords et donc parcourir plus de distance. Alors que SNSM est sur une route toute droite mais avec un peu moins de vent."
Et justement, à bord de SNSM Faites un don !, on en a profité pour monter au mât avant les derniers milles et réparer quelques bricoles. "On peut réutiliser le J1 en cas de besoin sur la phase d’arrivée." Une bonne nouvelle pour le duo Corentin Douguet - Axel Tréhin qui doit mettre toutes les chances de son côté et récupérer cette première place au classement qu’ils avaient déjà remporté sur la première manche.
Précédemment... Lors de la première manche
Le 25 octobre dernier, lorsque les Class40 prennent le départ de la TRANSAT CAFÉ L’OR Le Havre Normandie, les équipages savent d’ores et déjà qu’ils devront faire escale à La Corogne pour se mettre à l’abri d’une violente dépression. Une sage décision, saluée par les marins qui un à un franchissent une première ligne d’arrivée en Espagne.
Corentin Douguet et Axel Tréhin (SNSM FAITES UN DON !) arrivent en tête après 2 jours 18 heures 15 minutes et 25 secondes de course. Derrière eux, Guillaume Pirouelle et Cédric Chateau (SEAFRIGO-SOGESTRAN) prennent la deuxième place avec 21 minutes et 38 secondes d’écart.
Ce lundi, les deux duos se retrouvent à nouveau à l’avant de la flotte mais dans un ordre inversé. Seagrio-Sogestran mène la danse avec SNSM Faites un don ! Sur ses talons à moins de 20 milles derrière leurs safrans.
Le chronomètre va donc avoir une importance cruciale car le résultat final de cette TRANSAT CAFÉ L’OR se jouera au cumul du temps des deux manches. Ainsi pour espérer l’emporter le tandem Douguet-Tréhin devra franchir la ligne en baie de Fort-de-France moins de 21 minutes après la paire Pirouelle-Chateau.
Un chiffre qui, après une traversée de 3220 milles, parait un peu dérisoire mais qui pourra faire basculer le résultat de la course.
En troisième position, Les Invincibles de William Mathelin-Moreaux et Pietro Luciani portent bien leur nom puisqu’ils semblent intouchables après avoir creusé un écart de plus de 200 milles sur leurs poursuivants.
De la compétition à la fascination
A l’arrière de la flotte des Class40, la bataille fait rage aussi mais certains prennent le temps de savourer cette TRANSAT CAFÉ L’OR. "Les nuits étoilées de dingue, les levers du jour avec le petit déjeuner sur le pont, la bataille avec les sargasses" sont autant de souvenirs que Mikael Mergui (Centrakor Hirsch) décrit avec une pointe de nostalgie. "C’est comme quand on est gamins et qu’on part en colo sans connaître personne. Au final, c’est la poilade, tu te fais plein de copains, tu t’éclates. Et voilà qu’il faut reprendre le bus retour, avec tes parents qui t’attendent à l’arrêt et te demandent : "Alors, raconte-nous, c’était comment ?" Et là, en fait, tu ne sais même pas par où commencer tellement c’était bien ! Il y a des milliers de choses à raconter, des bonnes comme des moins bonnes... mais toutes font partie de l’histoire."
Et nul doute que tous ces marins en auront encore plein d’autres à raconter une fois amarrés au ponton d’honneur en Martinique.