Annulation du Cannes Yachting Festival : REED répond à la FIN

Salons

Le 21 août dernier, Reed Expositions, organiseur du Cannes Yachting Festival, annonçait l'annulation de ce dernier suite à la décision du Préfet. Quatre jours plus tard, la Fédération des Industries Nautiques lançait un appel à Reed : il faut reconsidérer la décision d'annulation du salon et renvoyer une nouvelle demande de dérogation. Reed répond à la FIN dans un communiqué que voici.

©Figaro Nautisme
Le 21 août dernier, Reed Expositions, organiseur du Cannes Yachting Festival, annonçait l'annulation de ce dernier suite à la décision du Préfet. Quatre jours plus tard, la Fédération des Industries Nautiques lançait un appel à Reed : il faut reconsidérer la décision d'annulation du salon et renvoyer une nouvelle demande de dérogation. Reed répond à la FIN dans un communiqué que voici.

« Le décret du 13 août qui interdit le Yachting Festival compte tenu de sa taille, a été un premier choc. Nous nous battions depuis des mois pour offrir aux exposants, dans un contexte très sécurisé, l’assurance de rencontrer leurs clients et, tout aussi important, des nouveaux acheteurs.

Nous avons dû adapter en urgence notre dispositif et déposer une demande de dérogation comme l’exige la nouvelle loi. Jusqu’au 20 août, moins de trois semaines avant l’ouverture du salon et alors que nos prestataires commençaient déjà à monter le salon, nous étions encore optimistes car notre nouvelle organisation en trois zones et notre nouveau protocole sanitaire avaient été validés par l’Agence Régionale de Santé et la sous-préfecture de Grasse, chargée par le préfet d’instruire le dossier.

La volte-face du préfet au dernier moment, sous la pression de l’aggravation de la situation sanitaire, a été le second choc, fatal au salon. La demande du préfet consistait à réduire drastiquement le nombre de visiteurs au Vieux Port, où sont réunis 80% des exposants, bien au-delà de la baisse anticipée. Des milliers de visiteurs seraient restés, chaque jour, aux portes du salon malgré le renforcement sanitaire important prévu et validé 3 jours plus tôt.

La venue d’acheteurs potentiels en nombre suffisant, même largement revu à la baisse dans le contexte actuel, demeure un impératif économique pour les exposants qui investissent de gros moyens financiers. C’est à la base du succès de tout salon, et c’est l’ambition que Reed Expositions porte depuis plus de vingt ans pour le Yachting Festival, à la grande satisfaction des exposants, toujours plus nombreux.

L’appel de la FIN du 25 août, qui réagit quatre jours après l’annonce de la décision d’annulation du préfet, pour maintenir coute que coute le Yachting Festival repose sur des appréciations totalement erronées des chiffres. Ces erreurs de jugement manifestes sont d’autant plus étonnantes que la FIN connait très bien le Yachting Festival. On est en droit de se demander quels véritables objectifs  poursuit la FIN » précise la Direction de Reed Expositions.

Quelle est la fréquentation du Yachting Festival ?

Schématiquement, deux populations se côtoient pendant les 6 jours du salon : les acheteurs potentiels qui visitent le salon et tous les professionnels qui y travaillent (exposants, équipages des bateaux à flot, prestataires, organisation). En tenant compte d’une baisse similaire à celle des exposants et des bateaux d’environ 40%, 34 000 visiteurs étaient attendus, en y intégrant ceux qui reviennent un second jour. Le flux de visiteurs se répartit de façon très inégale selon les jours de la semaine et l’heure de la journée, engendrant des pics d’affluence. La variation peut aller de 1 à 4. Côté professionnels, dont le nombre est beaucoup plus constant, on en aurait dénombré en moyenne 3 400 par jour au Vieux Port et 850 au Port Canto dans le contexte de cette année. Ce sont des chiffres considérables et qui pèsent lourds dans le calcul de la jauge.

Pourquoi une jauge de 5 000 personnes au Vieux Port était-elle insuffisante ? Et quelles auraient été les conséquences de limiter sa capacité à ce chiffre ?

Premièrement, avec 3 400 professionnels au Vieux Port, seuls 1 600 visiteurs auraient pu être acceptés en moyenne, ce qui était très en dessous des besoins, même avec la baisse anticipée cette année. Avec la forte variation d’affluence entre les jours et les heures de la journée, le Vieux Port aurait été saturé plus de la moitié du temps, refoulant jusqu’à 3 000 visiteurs et acheteurs venus voir les bateaux à moteur ! Il y aurait eu deux fois plus de visiteurs à l’extérieur qu’à l’intérieur, avec un temps d’attente jusqu’à 3 heures... On ne pouvait pas accepter de faire subir dans ces proportions une telle situation aux visiteurs empêchés de rentrer. Idem pour les exposants légitimement frustrés de voir leurs invités bloqués à l’entrée ou repartir, alors qu’ils investissent beaucoup. Et tout ça à deux semaines du salon.

Un scénario basé sur 2 évènements distincts sur les deux ports (Vieux Port et Port Canto), limités à 5 000 personnes par site, ne réglait pas le problème du Vieux Port. C’est pourtant ce scenario que la FIN considère comme « envisageable » et que le préfet voulait imposer.

Quelles solutions Reed Expositions a-t-elle présentées à la préfecture ?

Sur la base des chiffres réévalués pour 2020, Reed Expositions a proposé à la préfecture, à l’Agence Régionale de Santé et à la ville de Cannes, de découper le salon en trois zones étanches pour pouvoir absorber l’affluence au Vieux Port tout en restant sous la limite de 5 000 par site : deux zones sur le Vieux Port, où se situe le vrai problème, et Port Canto comme troisième zone. Ceci pouvait permettre d’accueillir jusqu’à 8 000 personnes au Vieux Port à un instant T. Avec ce dispositif, nous étions très en dessous des 5 000 par zone fixées par loi, sur chacun des sites. Parler d’une demande de Reed pour 15 000 personnes simultanées est donc trompeur. Le chiffre de 90 000 sur 6 jours avancé par la FIN l’est encore plus.

Des mesures exceptionnelles et sans équivalent sur le département étaient prévues pour garantir la sécurité sanitaire de toutes les personnes présentes, visiteurs comme professionnels. Ces deux zones du Vieux Port étaient séparées de façon étanche, avec comptage et décomptage à chaque entrée/sortie et zones de rétention si nécessaire. Un dispositif humain renforcé de 200 personnes était prévu pour guider, expliquer et contrôler les mesures sanitaires mises en place (port du masque, distanciation) d’une part, et contrôler les flux en permanence, d’autre part. Le protocole sanitaire de Reed prévoyait une séparation des flux dans chaque allée de circulation du salon avec double sens séparé et régulation aux croisements importants.

Enfin, un nettoyage systématique des espaces fréquentés était planifié, du gel hydro-alcoolique était positionné en de très nombreux points et une prise de température de tous les participants, visiteurs, exposants et organisation, était prévue systématiquement.

« De renommée mondiale, le Yachting Festival est aussi un très grand salon par sa taille et les dizaines de milliers de personnes qui le visitent et y travaillent, même dans le contexte actuel. Les estimations de fréquentation pour déposer un dossier en préfecture engagent la responsabilité de l’organisateur et nécessite une grande rigueur. Dans son communiqué de presse, la FIN commet quatre erreurs grossières :

- elle confond « personnes » au sens de la loi et « visiteurs »,

- elle sous-estime fortement le nombre de professionnels travaillant sur place,

- elle méconnait la répartition entre le Vieux Port et Port Canto,

- elle ignore les variations de flux selon les jours et en cours de journée.

Ces approximations et ces erreurs de jugement sont d’autant plus étonnantes que la FIN connait très bien le Yachting Festival.

Sur la forme comme sur le fond, nous avons présenté un dossier parfaitement étayé, qui rentrait dans le cadre de la nouvelle loi en adoptant les meilleurs standards existants.

Dans le contexte de 2020, nous n’espérions aucun profit cette année. Nous avions seulement l’ambition de servir l’industrie nautique française et européenne, de donner un ballon d’oxygène à l’économie cannoise et de la région, et enfin de montrer que de grands salons peuvent de nouveau se tenir en France en toute sécurité.

Le refus du préfet ajoute hélas le Yachting Festival de Cannes à la liste déjà longue des grands salons internationaux à flot annulés pour cause de crise sanitaire » conclut la direction de Reed Expositions.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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