
Quelles sont les particularités de ce tout nouveau H2R-Evolution ?
"Le H2R-Evolution est un bateau intelligent qui allie de multiples énergies, mais sa particularité est sa propulsion hybride dont l’énergie de base est l’hydrogène vert. Ce bateau est destiné à une clientèle qui souhaite amorcer la transition énergétique et s’engager vers une nouvelle forme de consommation. Notre projet a pour ambition de proposer une vision et une approche différente du yachting.
C’est un monocat capable de naviguer en totale autonomie, qui fonctionne grâce au vent, aux panneaux solaires et même aux hydroliennes ! À base d’eau de mer et de ce que l’on appelle les "électrolyseurs", il peut créer et compresser de l’hydrogène et le retransformer ensuite en électricité. Zéro émission de carbone, aucune pollution sonore pour les mammifères marins et pour toute la faune maritime. Quant au gréement de ce bateau, il est très particulier : nous utilisons plusieurs formules. Le gréement VPLP, qui est utilisé sur les voiles d’Energy Observer. La deuxième possibilité n’est autre qu’un gréement classique avec des voiles Solar Clothes : des cellules photovoltaïques sont incrustées dans son tissu. Notre troisième option, la plus originale : les voiles gonflables Michelin. Nous aimerions d’ailleurs que le H2R-Evolution soit un démonstrateur de cette nouveauté. Le bateau lui-même sera construit en France avec des chantiers navals français, avec une pile à combustible française".

Et la problématique de l’avitaillement, qu’en est-il ?
"Comme pour tout bateau à l’hydrogène, ce sont les stations de distribution et les points d’avitaillement qui nous posent problème aujourd’hui. Il y a des lacunes... Mais plusieurs solutions s’offrent à nous ! Utiliser l’approvisionnement par Air Liquide, qui peut amener de l’hydrogène vert sur les ports avec des zones de stockage, ou solliciter de petites embarcations pour approvisionner directement au mouillage. Le bateau d’approvisionnement lui-même fonctionnant à l’hydrogène !"
Le Salon international de la transition énergétique et environnementale aura lieu en 2022, à quoi doit-on s’attendre ?
"Nous avons eu l’idée de créer un évènement qui ne se limiterait pas à l’hydrogène. Un salon qui ferait un 360° sur la transition énergétique et environnementale. Nous avons donc créé le SITEC, qui aura lieu le 14,15 et 16 avril 2022, au Palais des Festivals à Cannes. Nous allons faire venir tous les acteurs de la filière hydrogène pour tout ce qui est air, terre et mer. Tous les véhicules seront exposés à l’extérieur du salon le long de la mer, ainsi que les bateaux à hydrogène, comme celui de Chloé Zaied, l’Hynova 40, ainsi que tout ce qui se fait d’électrique actuellement. Nous allons faire venir au salon toutes les régions de France, celles d’Espagne, d’Allemagne et d’Italie... Nous nous adressons aussi aux territoires puisque ce sont eux qui sont les acteurs locaux".
Vous avez créé la première école privée française de formation aux métiers de la filière hydrogène « H2 School », pourquoi ?
"Pour que le monde de l’hydrogène puisse compter sur un personnel qualifié, des gens qui puissent assurer l’entretien de cette filière, il y a évidemment la partie ingénieur : les gens qui font de très longues études ; mais ce n’est pas notre cible. Il nous faudrait de « petites mains », des ouvriers qui « serrent les boulons », des mécaniciens, des plombiers qui n’ont pas la qualification pour ce projet qui compte un produit délicat. Nous avons donc décidé de faire une école digitale qui s’appelle H2-School. Cette école digitale permet en 4 ou 5 mois d’avoir des connaissances basiques sur l’hydrogène. Mais ce n’est pas suffisant, alors nous sommes partis à la rencontre du lycée professionnel de Cannes et ils nous ont accueillis à bras ouverts ! Nous leur avons demandé s’ils avaient un local où nous pourrions mettre des piles à combustible, un électrolyseur, un réservoir, un moteur électrique, etc. C’est là que ces jeunes, qui auraient passé le certificat virtuel, pourraient venir en présentiel sur le site pour démonter et remonter tous ces objets, encadrés par des enseignants. L’idée est de faire de ce diplôme un diplôme d’état, qui permettrait à tous ces jeunes de trouver un emploi très facilement auprès de tous les acteurs de l’hydrogène. Il y a un énorme potentiel, nous croyons en l'avenir de l'hydrogène".