
En parcourant la dernière allée du hall 16 on ne peut que s’arrêter admiratif devant les lignes du Neo 570c, parfaite illustration de la gamme de monocoques signés Shaun Carkeek. Toutes les créations du designer Sud-Africain basé à Palma présentent des formes aussi sophistiquées qu’innovantes. Le chantier Italien Neo Yachts & Composites fondé par Paolo Semeraro, ancien champion olympique, a été bien inspiré de lui faire confiance pour allier performance et élégance. Car en plus de susciter une immédiate émotion, le Neo570c prétend également briller par son comportement de véritable coursier des mers, impressionnant de vitesse dans le petit temps notamment, tout en restant parfaitement sain dans la mer formée. Si son style peut paraitre futuriste, son design n’est pas clivant, et la haute technologie ayant participé à sa conception est également présente à bord pour faciliter la vie de son heureux propriétaire. Mais la marque annonce également son arrivée prochaine dans le monde du multicoque, avec le lancement de deux modèles simultanément : les Neo 410 CAT et 560 CAT. Construction soignée en carbone, poids plume (moins de 4 tonnes pour le Neo 410 Cat !), cette nouvelle gamme a un beau programme : être les plus rapides des bateaux de croisière, et aller plus vite que les monocoques de course de même taille. Sur le Neo 560 Cat bien sûr, les niveaux de confort et de performance seront encore rehaussés, avec un intérieur qui devrait être particulièrement innovant.

Le futur c’est maintenant
Innovant, c’est le moindre qualificatif que l’on puisse trouver pour le Flax27, un joli daysailer fabriqué en Allemagne sur des plans du duo Judel/Vrolijk. Mais derrière son look néo-rétro très séduisant se cache le voilier de demain. Fabriqué à 80% à partir de matériaux recyclés ou naturels notamment il est pourtant 10% plus léger que s’il avait été construit en sandwich polyester classique (1 200 Kg au total). Sous le vernis de sa coque on devine la fibre de lin noyée dans de la résine époxy fabriquée à partir de ressources renouvelables, mais ce n’est qu’en posant notre téléphone mobile que l’on découvre la présence de puces RFID qui donnent toutes les indications sur la composition des différents matériaux. Un atout lors de la future déconstruction du bateau, car Jan Paul Schimer, associé du fondateur Friedrich Deimann, en est persuadé, « le respect de l’environnement apportera de la valeur aux bateaux ». Dans le même esprit, le pont est couvert d’un revêtement en liège provenant de forêts renouvelables, combinant esthétique et respect de l’environnement comme aucun autre matériau. La quille relevable avec son lest en T inversé et son boîtier de safran relevable permettent de se glisser dans très peu d’eau, tandis qu’une fois au large, le Flax 27 promet de belles performances tout en gardant une ligne à l’esthétique indéniable. La mission de Greenboat ne s’arrête pas à la construction de voiliers, mais se veut fournisseur de solutions vertes pour les autres fabricants, qu’ils soient du secteur nautique ou pas. L’idée est en effet de mettre leur savoir-faire en matière de transformation des fibres naturelles, à disposition des entreprises, pour leur faire gagner du temps dans leur stratégie d’évolution vers une production moins impactante. Ils proposent des produits standards mais développent également des matériaux sur demande : tissus en fibres naturelles ou recyclées, bio-résines recyclables, mousses à partir de matériaux naturels…

Weekender chic chez Saffier
Et puis dans l’angle opposé du hall 16 par rapport à Neo Yachts, trois flèches de couleurs vives retiennent l’attention. Le fabricant Néerlandais de daysailers haut de gamme présente les trois modèles de sa gamme SE. Le grand Saffier SE33 dans une livrée gris argent, le SE27 dans un rouge vermillon des plus élégants, et le petit dernier, le Saffier SE27 au vert empire, rare dans le yachting mais quand on a ses lignes on peut tout se permettre. Comme tous les Saffier, il est conçu pour la croisière rapide à la journée. Même si le cockpit est immense, il se manœuvre facilement en équipage réduit voir en solitaire, toujours bien protégé derrière le saute-vent rigide qui n’est pas sans rappeler les barquettes de sport automobile du siècle dernier. Mais le Saffier se veut à la pointe de la modernité, ce qui inclue un pod électrique pour les manœuvres de port qui, même avec le parc batterie afférent, permet de gagner 100 kg par rapport à un bloc thermique. Le bateau ne pèse donc que 1750 kg au total. Raide à la toile quel que soit le tirant d’eau retenu, il promet de jolies performances sur l’eau mais reste néanmoins facilement transportable.