Le mouillage forain s’organise

Equipements

Il y a quelques dizaines d’années, le mouillage dit forain tolérait qu’un plaisancier mette lui-même un mouillage sur corps-mort. Cette pratique n’est plus possible. Maintenant les mouillages sont réglementés et gérés le plus souvent par les municipalités ou les associations. Ces dernières demandent une autorisation d’occupation du territoire (A.O.T.) et reversent chaque année à l’État un montant de l’ordre de 100 euros par mouillage. Pour un plaisancier, en obtenir un est plus rapide et moins onéreux qu’une place de port mais certaines procédures s’appliquent et peuvent varier d’une commune à l’autre. A titre indicatif, sur l’estuaire de la Rance, environ 2500 bateaux sont sur bouée à l’année ou seulement pendant la période estivale.

©Albert Brel
Il y a quelques dizaines d’années, le mouillage dit forain tolérait qu’un plaisancier mette lui-même un mouillage sur corps-mort. Cette pratique n’est plus possible. Maintenant les mouillages sont réglementés et gérés le plus souvent par les municipalités ou les associations. Ces dernières demandent une autorisation d’occupation du territoire (A.O.T.) et reversent chaque année à l’État un montant de l’ordre de 100 euros par mouillage. Pour un plaisancier, en obtenir un est plus rapide et moins onéreux qu’une place de port mais certaines procédures s’appliquent et peuvent varier d’une commune à l’autre. A titre indicatif, sur l’estuaire de la Rance, environ 2500 bateaux sont sur bouée à l’année ou seulement pendant la période estivale.

La loi sur les mouillages forains

Pratiquement tous les mouillages sont réglementés et gérés par les municipalités qui ont obtenu une A.O.T. Ceux-ci sont ensuite attribués aux plaisanciers qui peuvent en être les propriétaires et responsables de leur entretien, ce n’est pas une règle. Mais, en aucun cas, ils ne sont propriétaires de l’emplacement qui reste attribué à la commune.

Les points communs à tous les mouillages :

1. Renouvellement annuel de la demande en mairie ou auprès de l’association qui gère les mouillages.

2. Lorsque l’on obtient un emplacement, on peut négocier le mouillage (corps-mort, chaîne et bouée) avec l’ancien propriétaire, mais ce n’est pas une obligation. Dans le cas contraire, l’ancien propriétaire doit l’enlever à ses frais.

3. On est propriétaire, sauf cas particulier, et responsable de son mouillage mais jamais de l’emplacement.

4. Si on se sépare de son bateau, on doit le signaler au gestionnaire (mairie ou association). En aucun cas, on ne peut le céder directement.

5. Suivant les zones, on peut prêter gratuitement son mouillage. A condition d’avoir obtenu l’autorisation du gestionnaire qui en définit la durée.

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© Albert Brel

Réaliser ou faire un mouillage

Lorsqu’un mouillage vous est attribué, à l’exception de certaines villes qui sont propriétaires du mouillage, il faut soit négocier avec la personne qui occupait la place soit réaliser un nouveau mouillage. Si c’est un nouvel emplacement, dans ce cas, il n’y pas d’alternative, il faut le réaliser. Le gestionnaire vous indique les points à respecter si vous souhaitez le faire vous-même (poids, diamètre de la chaîne, longueur, bouée, etc.) ou vous donne l’adresse d’un chantier qui peut s’en charger y compris de la mise sur site. En règle générale, il est constitué d’un bloc de béton (500 kg à 1000 kg), d’une chaîne mère (diamètre 22 à 27 mm), d’une chaîne de mouillage (12 à 16 mm) dont les longueurs dépendent de l’emplacement et d’une bouée. Pour le mettre en place, on peut faire appel à une société spécialisée qui peut fournir l’intégralité du mouillage (corps-mort, chaîne, bouée). A titre indicatif, un mouillage complet mis en place vous en coûtera entre 1300 et 1500 euros. Si vous récupérez un ancien mouillage, s’il est en bon état, il se négocie à 50% du prix d’un neuf (entre 500 et 700 euros).

Les risques sur un mouillage

Le principal risque est lorsqu’il y a rupture de la chaîne ou de l’aiguillette textile qui relie la bouée au bateau. La majorité des échouages sont dues à ces défaillances. Pour les minimiser, il est important de vérifier l’intégralité du mouillage du corps-mort à la bouée. Si la chaîne a des maillons rouillés ou usés, il faut la changer. Si vous ne devez changer qu’une partie de la chaîne (maillons usés ou rouillés), il ne faut jamais utiliser de maillons rapides galvanisés à sertir. C’est un fusible car il est 2 à 3 fois moins résistant que la chaîne. On trouve des maillons inox plus résistants mais, là, il y a risque de corrosion. Mieux vaut utiliser une manille galvanisée.

Si vous laissez votre bateau pour l’hivernage sur son mouillage, il faut qu’il présente le moins de fardage possible. Il faut donc impérativement enlever les voiles y compris celles sur enrouleur, la capote de descente, le bimini, l’annexe. En résumé, tout ce qui est amovible et présente une prise au vent. Les oiseaux ont tendance à se percher sur les bateaux voire à y faire leur nid. Pour les éloigner, il existe des épouvantails à mouette, oiseaux en plastiques dont l’efficacité n’est pas garantie ainsi que des anti-mouette rotatifs que l’on place sur la timonerie d’un bateau à moteur.

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Echouage suite à une rupture de mouillage© Albert Brel

La qualité de la chaîne et des manilles

On trouve différentes fabrications de chaînes en fonction de l’usage. Celles à maillons longs dites « chaîne à vaches » sont conçues pour un usage terrestre, par exemple, des enclos. En aucun cas, elles ne doivent être utilisées en nautisme. En effet, la résistance non certifiée n’est pas suffisante et le traitement fait qu’elles se corrodent rapidement. A titre indicatif, une chaîne marine certifiée de diamètre 10mm en fonction de son grade est donnée pour une charge de rupture de l’ordre de 6000 kg (grade 40) et de 16000 kg (grade 70). Une manille inox de même diamètre pour environ 8000 kg. Pour les manilles galvanisées droites, comptez une charge de rupture de moins de 1000 kg pour une fabrication standard et de 2000 kg pour une estampillée. Ces chiffres montrent l’importance de se référer à un catalogue, avant achat, donnant toutes les valeurs.

Ce qu’il vous en coûtera

La redevance annuelle est variable en fonction de la région et du type de mouillage. Sur un emplacement communal où vous avez vous-même mis votre mouillage comptez pour un bateau de 8 mètres entre 200 et 350 euros. S’il est mis en place et entretenu par le gestionnaire comptez au minimum le double, par exemple, à Saint-Suliac où le mouillage appartient et est entretenu par la municipalité comptez 650 euros. Si le port assure une navette pour vous rendre à votre bateau, à une capitainerie, aux sanitaires soit un vrai port sans pontons, mais avec tous les services, comptez, par exemple à Dinard 1400 euros.

Notre avis

Un mouillage est une solution qui permet d’obtenir une place assez rapidement à un prix relativement intéressant. Mais, attention, il y a des contraintes. Il faut entretenir son mouillage, une chaîne a une durée de vie moyenne de 2 à 3 ans. De plus, tous les mouillages ne sont pas abrités tout temps et, bien souvent, il est conseillé d’hiverner son bateau à terre ou dans un port. Certains pratiquent des prix attractifs hors saison.

Pensez à télécharger l'application mobile gratuite Bloc Marine pour repérer les mouillages de votre région et à consulter les prévisions météo avec de partir en mer.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…