Escale au Cap-Vert : rencontres et sensibilisation
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Notre arrivée s’est faite à Mindelo, la seule marina du pays, où nous avons découvert avec grand bonheur l’accueil et l’entraîde entre marins français. Dès qu’un autre pavillon est en vue, on se sent moins loin de la maison ! Premier réflexe : faire le tour des bateaux, pour prendre des renseignements et faire connaissance. Ce qui a plutôt bien fonctionné puisqu'au bout de quelques minutes, nous voilà invités pour un café.
Nous montons donc à bord du Gorgona, un catamaran de 50 pieds dont la famille est parti pour un tour du monde avec de longues escales pour vivre de leur passion : la plongée professionnelle. Nous avons donc passé pas mal de temps avec eux et leurs deux enfants, et mêmes les fêtes de Noël.
Mindelo nous avait été présenté comme dangereuse mais nous n'avons pas eu de problèmes. Les gens y sont très accueillants et comme je parle portugais, nous avons pu avoir des échanges avec les locaux. Notre escale a duré une semaine, le temps de faire des randonnées sur Santo Antão notamment. Cette excursion a commencé comme une grande aventure ! Nous devions prendre le ferry, mais étant un peu en retard, nous avons du escalader le quai du ferry qui larguait les amarres et les marins nous ont ouvert la porte arrière pour nous laisser monter. Nous voilà enfin partis pour notre première excursion qui continue à l’arrière d’un pickup en route pour le cratère du volcan endormi. Quel contraste en arrivant en haut ! Nous sommes passés d’une zone désertique à une forêt luxuriante en l’espace de 30 minutes de voiture, et le plus beau était à venir. La descente à pied s’est faite au travers de plantation de bananes, papayes, cannes à sucre…Nous en avons profité pour déguster en grogue artisanal dans la cours d’une jolie maison, tout en écoutant de précieux conseils pour réaliser nos propres cocktails pour les soirs à venir.
Une fois les provisions faites, nous sommes partis pour São Nicolau, où un autre bateau français nous a accueilli pour le café et nous a proposé de les suivre pour la soirée d’inauguration d’un bar. Des liens se sont tissés et nous avons décidé de passer le Nouvel An sur place, le lendemain. Nous avons continué les randonnées et l’exploration. Nous sommes partis le 2 janvier car le vent était trop violent pour rester plus longtemps dans le mouillage : la patte d’oie a cédé durant la nuit et le remplacement a été difficile sous 40 kN.
Ensuite, direction Tarafal ! Un mouillage agréable et une nouvelle rencontre nous a convaincu de rester plus longtemps, cinq jours au total. Nous voulions absolument trouver un village de pécheurs peu touristique et authentique, afin d'avoir de vrais échanges. Nous avions entendu parler de l’île de Brava à plusieurs reprises : nos nouveaux amis nous ont accompagné. Pour notre plus grand bonheur, les pêcheurs nous ont montré fièrement leur butin du jour. Nous avons décidé de leur acheter notre déjeuner. Certains sont venus nager et pêcher avec nous. Nous avons terminé la journée avec un barbecue sur la plage.
Malheureusement, pour notre plus grand regret, la plage était extrêmement polluée... Et nous ne savions pas trop comment aborder le sujet avec eux sans les vexer. Nous avons donc attendu de mieux les connaître, et nous avons fait quelques visites d’écoles, dans lesquelles nous avons pu montrer un échantillon du plancton local grâce à un microscope. Tous les enfants étaient émerveillés ! Après plusieurs jours passés avec eux, des journées de pêche et des visites d’écoles, nous avons pu discuter du problème des déchets, de leur système de collecte ainsi que l’organisation d’un nettoyage de plage.
Nous avons donc convenu que dimanche serait le meilleur jour pour un nettoyage car les enfants viennent aussi se baigner. Le jour J, nous avons aidé des pêcheurs qui avaient besoin d’un coup de main pour remonter le filet, nous sommes allés chasser et, pendant la préparation du repas, nous avons procédé à un nettoyage de la plage, tout en expliquant que s'ils ne font rien, le poisson finira progressivement par disparaître, leur principale source de revenus... Changer les mentalités se fera doucement, mais nos amis capverdiens ont compris qu’il fallait continuer cet effort, et nous espérons qu’ils prendront notre relais.
Le départ pour les Caraïbes a été émouvant car tout le village était sur le promontoire pour nous saluer. Nous avons bien évidemment sorti la corne de brume pour les saluer à notre tour. Nous espérons avoir de leurs nouvelles, et garder le contact. Si d’autres marins passent par là, n’hésitez pas à prendre du matériel de pêche ou de chasse à troquer, ou à offrir, ainsi que des médicaments de base.