Mission Océan : navigation scientifique jusqu'à Tenerife
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Palma fut une très belle étape, mais le froid nous a conforté dans le départ. Sans chauffage ni eau chaude à bord en décembre, ce ne sont pas les meilleurs conditions ! Le vent a été présent, parfois trop, avec 40 noeuds pour passer Gibraltar. Le tourmentin était suffisant pour filer à prés de 14 noeuds.
Une fois sortie de l’entonnoir, le vent s’est progressivement calmé jusqu’à disparaître. Ce fut une occasion parfaite pour prendre nos premiers échantillons de planctons. C’est très amusant de se prendre pour un scientifique, et de faire des relevés, il y a une multitude d’animaux vivants dont nous ignorions totalement la présence dans l’océan !
En regardant de plus prés, nous avons aussi trouvé des micro-plastiques. Des fibres textiles qui proviennent directement des vêtements lavés, ou fibres fragmentées par le soleil et l’effet de la mer. Ces fibres sont de la taille du plancton lui-même qui peut le confondre avec de la nourriture. Le problème du plastique n’est pas seulement qu’il obstrue le système digestif des animaux, mais aussi qu’il est un aimant à produits chimiques, pesticides, etc. qui vont se libérer, une fois ingérés par un animal.
Les dauphins sont de la partie, presque tous les jours, ils passent volontiers quinze à trente minutes à jouer sur l’étrave ou à la poupe, en fonction de leur humeur. Ils sont suffisamment intelligents pour ne pas se faire avoir par les leurres... et les poissons aussi apparemment ! Car depuis que nous avons quitté la France, nous n'avons eu qu'une seule bonite.
Notre navigation pour Tenerife est l’occasion de collecter un maximum de données pour le Centre Océanographique des Îles Canaries, que nous rencontrerons sur place, grâce à l'Association des Professeurs de Français de l'île. On nous attend avec un programme chargé semble-t-il ! Les quarts sont aussi un bon moment pour actualiser notre présentation, et d’y ajouter les résultats des prélèvements.
Nous réalisons également des comptages de macro-plastique pendant la navigation, ce qui permet de voir l’étendue de la pollution et de mieux comprendre les courants par l’accumulation de déchets. Ces données seront aussi utilisées par des groupes français, car une partie des échantillons partiront pour Brest, ainsi que toutes les photos.