Promenade en mer à Paraty
Dans la baie d’Ilha Grande, autour de Paraty et du fjord de Mamangua, il y a maintenant trois marinas, deux ports de pêche, un dock pour passagers et des dizaines de mouillages pour la journée ou pour une escale prolongée – la mer est en général calme surtout pendant l’été austral. On trouve plusieurs chantiers de maintenance pour l’entretien de bateaux de plaisance et de pêche locaux, pour faire le plein, louer un canot à moteur et bien sûr se ravitailler – toujours dans la bonne humeur du Brésil.
On croise dans la baie des Swift Trawler de chez Beneteau, des Sun Odyssey de chez Jeanneau, des Bavaria, des bateaux locaux pour promer les touristes (saveiros), mais aussi le navire d’Amyr Klink, (navigateur aventurier brésilien aux 15 expéditions en Antarctique), dont le port d’attache est Parati.
Lovée au fond de la baie, dans des eaux protégées et bien défendue de l’accès des assaillants par les reliefs de la côte, Paraty ne renonce pas à sa vocation maritime ancestrale. C’était le port de départ de l’or et de toutes les richesses extraites dans le Minais Gerais au 17ème et 18ème siècles. De véritables cargaisons étaient acheminées sur 600 km à dos de mules le long d’une piste (O Caminho de Ouro ou Chemin de l’Or) à travers la montagne, puis chargées sur des caboteurs pour rejoindre Rio de Janeiro par la mer avant une traversée maritime vers le Portugal.
Pendant trois siècles, on allait à Paraty par la mer ou par cette piste, déjà pratiquée il y a fort longtemps par les indiens Guaianas, et où circulaient des troupes de 50 à 300 mules portant chacune 100 à 180 kilos. Grâce à ces difficultés d’accès, les demeures, églises et bâtiments du port de Paraty, au style colonial « portugais » époustouflant, ont pu traverser le temps sans être altérés. Plus récemment et jusqu’à l’ouverture de la route Santos-Rio (BR 101) dans les années 80, on ne pouvait accéder à Paraty que par une mauvaise route qui descendait vertigineusement vers la côte.
Et pourquoi ne pas arriver à Paraty en crapahutant le long de ces anciennes pistes partiellement restaurées, dont certains tronçons sont encore pavés, pour aller naviguer dans la baie, prendre un mouillage à Paraty-Mirim, boire une Caipirinha, déguster un Churrasco (grillade au barbecue), arrosé d’une bière locale ? Un grand moment à la découverte du Brésil !
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