Dick se rapproche, Le Cléac'h et Gabart assurent

Course au large
Par Figaro Nautisme

Armel Le Cleac'h (Banque Populaire) et François Gabart (Macif) naviguent à 13 et 15 noeuds ce vendredi matin, passant au sud d'une zone de transition météorologique. Pendant ce temps, Jean-Pierre Dick revient petit à petit dans la partie avec 17 noeuds de vitesse moyenne au classement de 8 heures. Le niçois est à 460.4 NM du leader. Bernard Stamm, lui, est toujours au mouillage.


Armel Le Cleac'h (Banque Populaire) et François Gabart (Macif) naviguent à 13 et 15 noeuds ce vendredi matin, passant au sud d'une zone de transition météorologique. Pendant ce temps, Jean-Pierre Dick revient petit à petit dans la partie avec 17 noeuds de vitesse moyenne au classement de 8 heures. Le niçois est à 460.4 NM du leader. Bernard Stamm, lui, est toujours au mouillage.


Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) et François Gabart (Macif) négocient ensemble le phénomène météo qui leur a barré la route. Vendredi, à 8 heures du matin, 12.7 milles séparaient les deux leaders à l’approche de la huitième et dernière porte des glaces, Pacifique-est. Malgré des vents de nord-ouest encore instables de l’ordre de 15 noeuds, les frères siamois naviguaient à une vitesse honorable comprise entre 13,5 et 15 noeuds.



 

Limiter les risques



En bonne locomotive, les deux hommes de tête ont opté pour le même choix stratégique, celui de contourner le petit centre dépressionnaire qui se dresse devant leur étrave par le sud. Une option somme toute conforme au tempérament des deux navigateurs, qui tendent à choisir des trajectoires les plus proches possibles de la route directe. Le Cléac’h et Gabart ne se sont donc pas quittés, ils n’ont pas été jouer avec le feu sur une trajectoire différente. Aucune raison de prendre le moindre risque quand on navigue en tête d’une flotte, bord à bord avec un adversaire particulièrement tenace, et que le plus proche poursuivant est encore à plus de vingt-quatre heures de mer. Certes, Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) réalise une belle opération en réduisant l’écart à 460 milles mais le matelas est encore confortable pour les deux hommes de tête.

C'est dans la remontée de l'Atlantique que Jean-Pierre Dick pourrait avoir son mot à dire, les options stratégiques seront plus nombreuses qu’autour de l’Antarctique où les fameuses portes limitent considérablement le jeu. On se rappelle qu’en 2000, Michel Desjoyeaux, nanti de plus de 300 milles d’avance sur Ellen Mac Arthur au Cap Horn, avait dû batailler pour se défaire de la jeune Anglaise. De même, en 2004, Jean Le Cam, fort de plus de 250 milles d’avance sur Vincent Riou, avait vu son pécule fondre en vingt-quatre heures, juste après avoir viré le « caillou ». Englué dans des calmes, le leader n’avait pu que constater le retour implacable de son dauphin. Pour la première fois de l’histoire du Vendée Globe, celui qui avait passé le Cap Horn en tête n'avait pas gagné l'épreuve. Au vu de ces constats, on comprend que les navigateurs soient d’une grande prudence quant à l’issue de cette édition 2012-2013. Le passage du Cap Horn pourrait avoir lieu dans la journée du 1er janvier.

 



Peu de changement



Le trio de tête est poursuivi par Alex Thomson (Hugo Boss). Le skipper britannique vient de passer la porte Pacifique-Ouest, il est à 850 NM du leader au classement de 8 heures. A un peu moins de 1900  milles, on retrouve Jean Le Cam (Synerciel), toujours aux prises avec la petite dépression qui s’était formée en mer de Tasman. Petit à petit, elle devrait s’évacuer par le sud-est et laisser la place à une zone de transition qui pourrait ralentir la marche en avant de Mike Golding (Gamesa), Dominique Wavre (Mirabaud) et Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered). C’est d’ailleurs cette possible modification des conditions météo par le nord de la zone qui a incité le navigateur suisse à se décaler dans le sud de son concurrent britannique. Javier Sanso, quant à lui, était loin de ces problématiques. Mercredi, à la tombée de la nuit, l'Espagnol a dû grimper en tête de mât pour réparer la poèce de son rail de têtière de grand-voile. 

Les quatre navigateurs encore dans l'Océan Indien sont menés par Arnaud Boissières (Akena Vérandas) qui file toujours à l’avant d’un front, quand Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets), Tanguy de Lamotte (Initiatives-cœur) et Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) ont touché ce matin des vents plus réguliers. Les grandes vitesses seront de retour sous peu.




Le chemin de croix de Stamm



Pour Bernard Stamm, ce tour du monde commence à ressembler à un chemin de croix autour des rivages de Nouvelle-Zélande. Le skipper de Cheminées Poujoulat, après avoir cherché refuge le long de la côte est des îles Auckland, avait fini par mouiller dans Sandy Bay, une anse au nord de l’archipel. C’est ici que son ancre, engorgée dans des laminaires, ces algues dont les filaments peuvent remonter jusqu’à la surface, avait fini par décrocher. Bernard avait alors sollicité l’autorisation de se mettre à couple d’un navire scientifique russe qui avait jeté l’ancre dans la même baie. Cette demande, de même que les conditions de sa mise en œuvre, ont fait l’objet d’un rapport transmis au comité de course qui a décidé de porter l’affaire devant le jury sous forme d’une réclamation. Ce faisant, les arbitres sont dans leur rôle, celui de veiller à ce que les règles fondamentales qui régissent l’épreuve soient respectées. Bernard Stamm doit, quant à lui, dès qu’il disposera de l’énergie suffisante à bord, transmettre les éléments qui tendront à prouver qu’il n’a pas reçu d’assistance, au sens du règlement du Vendée Globe. Le jury devra ensuite statuer au vu de l’ensemble des pièces fournies. Pour l’heure, Bernard se débat toujours avec la réparation de ses hydrogénérateurs. Après avoir mouillé devant Dunedin, il a dû changer de havre, les vents tournant progressivement au nord-est. Le navigateur espère toutefois pouvoir repartir ce vendredi, afin de boucler son tour du monde.



 

CLASSEMENT



Positions du 28/12 à 5 heures : 1.Armel Le Cléac´h (Banque Populaire) à 8 773 milles de la ligne d’arrivée; 2.François Gabart (Macif) à 12,7 milles du leader; 3.Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec) à 460,4 m; 4.Alex Thomson (Hugo Boss) à 849,7 m; 5.Jean Le Cam (SynerCiel) à 1 874,7 m; 6.Mike Golding (Gamesa) à 2 264,2 m; 7.Dominique Wavre (Mirabaud) à 2 316,5 m; 8.Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) à 2 632,7 m; 9.Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) à 2 850 m; 10.Bernard Stamm (Cheminées-Poujoulat) à 2 851,4 m; 11.Bertrand De Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) à 3 606,4 m; 12.Tanguy de Lamotte (Initiatives-Coeur) à 3 920,5 m; 13.Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) à 4 687,2 m. Abandons : Marc Guillemot (Safran); Kito de Pavant (Groupe Bel); Samantha Davies (Savéol); Louis Burton (Bureau Vallée); Jérémie Beyou (Maître CoQ); Zbigniew Gutkowski (Energa); Vincent Riou (PRB).

L'équipe
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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