Belle opération pour Dick

Course au large
Par Figaro Nautisme

En attendant de connaître le résultat des options différentes de Gabart et Le Cléac’h, Jean-Pierre Dick revient fort.

En attendant de connaître le résultat des options différentes de Gabart et Le Cléac’h, Jean-Pierre Dick revient fort.

François Gabart (Macif) et Armel le Cléac’h (Banque Populaire) vont devoir vivre la tête penchée pendant un moment. Samedi après-midi, face à un flux de secteur Nord de l’ordre de 10 noeuds, les deux leaders remontaient l’Atlantique Sud au près à la vitesse du vent. Gabart possédait alors 41 milles d’avance sur Le Cléac’h en étant décalé latéralement de 170 milles plus à l’est. Qui a pris la meilleure option ? Réponse la semaine prochaine d’après Le Cléac’h : « Je suis toujours content de ma position ! On verra ce que ça donne dans quelques temps. Je fais ma route, je ne m’occupe pas trop de ce que fait François. Pour l’instant ça avance, c’est bien, on fera les comptes dans une semaine. Cette partie-là de l’Atlantique entre le cap Horn et le Brésil, ce n’est pas ce qu’il y a de plus simple au niveau de la stratégie. Ça change pas mal tous les jours au niveau des fichiers météo. Il faut trouver le meilleur chemin pour aller rejoindre les alizés au niveau du Brésil, ce n’est pas facile ». La belle opération du jour est à mettre à l’actif de Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) qui a réduit à 269 milles l’écart qui le sépare de Macif.

 



Le Cam prépare la guerre



Derrière Alex Thomson (Hugo Boss), Jean Le Cam (SynerCiel), à l’approche du cap Horn, s’apprête à vivre des moments difficiles : « J’ai deux ris dans ma grand-voile, le bateau va bien. Le vent est très instable, j’ai entre 20 et 28 nœuds. Ça me surprend car les fichiers ne prévoyaient pas ça il y a 24 heures. Je devrais pouvoir aller tout droit vers le cap Horn, mais je vais finalement devoir tirer des bords, ce qui ne me plaît pas. Je vais bientôt avoir 33 nœuds de vent de sud-ouest, avec des grains, je me suis mis des alarmes de vent et de cap pour ne pas me faire avoir ! D’ailleurs, je vais me préparer pour la guerre, il faut que je range tout avant la tempête ! ».



 

Bon anniversaire Alessandro



Le groupe des cinq emmené par Mike Golding (Gamesa) vient de franchir la dernière porte des glaces Pacifique-est et progresse entre 15 et 17,5 noeuds. Le plus rapide de cette fine équipe étant toujours Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) qui occupe désormais le huitième rang de la hiérarchie. Fermant la marche à 5 000 milles de Gabart, Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) a eu le bon goût de fêter ses 42 ans aujourd’hui en étant le plus rapide de la flotte à 16 heures avec 19,2 noeuds affichés au compteur.



 

Tous derrière Stamm



Nouvel élan de solidarité des skippers du Vendée-Globe à l’égard de Bernard Stamm. 16 des 19 concurrents engagés au départ dans l’aventure ont adressé un courrier collégial à Bernard Bonneau (Président du Jury International) et Bruno Retailleau (Président de la SAEM Vendée qui organise l’épreuve). Les arguments de ces derniers ne manquent pas pour appeler le jury à l’indulgence : « Nous, skippers du Vendée Globe 2012-2013, demandons à ce que le jugement pris à l’encontre de Bernard Stamm soit revu. Nous pensons que sa disqualification n’est pas juste et qu’il mérite de terminer sa course en étant classé. Nous demandons cette révision au vue des éléments suivants : Bernard a pris seul son mouillage ; le navire russe s’est positionné après Bernard ; celui-ci est devenu un danger qui n’existait pas à la prise du mouillage par Bernard ; les faits qui se sont enchaînés par la suite en sont la conséquence, ils étaient imprévisibles ; le comportement de l’équipage russe respecte l’article 7.5 de l’avis de course sur le sauvetage et l’assistance en mer ;  le comportement des marins, de part et d’autre, a été exemplaire, il mérite d’être salué et non sanctionné ; si Bernard a enfreint la règle c’est malgré lui et nous avons l’intime conviction que Bernard a strictement respecté l’esprit de la règle ; nous considérons la situation subie par Bernard comme un cas de force majeure. Merci de prendre en compte notre avis dans votre décision finale ». Il reste à souhaiter que cet appel sera entendu.




LES VOIX DU LARGE



Armel Le Cléac’h (Banque-Populaire) : « (Sur sa barbe fournie) Les conditions depuis le Horn, ce n’est pas les vacances. On a eu une dépression assez creuse, au portant dans une mer démontée. Les dernières 36 heures n’ont pas été très drôles. Il y a eu de quoi faire, des changements de voiles, du matossage, des empannages donc j’avais autre chose à faire que de me raser. Et puis il y a un moment où on se dit qu’il faudrait aller dormir un peu donc on n’a pas vraiment le temps de se raser. Mais ne vous inquiétez pas, je n’arriverai pas aux Sables avec cette grosse barbe. (Sur sa stratégie)  Les degrés remontent tout doucement, il fait assez frais la nuit mais on sent qu’on se rapproche de zones un peu plus chaudes ».



Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) : « C’est un peu le shaker, il n’y a pas énormément de vent, il y a 32 nœuds mais la mer est de travers, assez forte, 4 ou 5 mètres de creux. C’est un peu l’auto-tamponneuse. C’est sûr que ce sont vraiment des conditions de Grand Sud. Le ciel a bien changé, je me trouve à 1400 milles du cap Horn donc je me dis que c’est le dernier coup de vent avant d’y arriver. Je savoure ! Bernard Stamm va quand même super vite par rapport à nous quatre (ndlr : lui-même, Javier Sanso, Dominique Wavre et Mike Golding). J’ai mon « chorizo espagnol rouge » sur l’écran en ligne de mire ».



Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) : « Là j’ai du vent assez fort et je viens de passer il y a quelques minutes la porte Nouvelle-Zélande. J’ai pu à nouveau abattre un peu pour reprendre le cap pour la prochaine porte Ouest Pacifique. Ça va mieux, j’ai 41 nœuds de vent mais j’ai changé de cap, j’ai pu abattre, je suis un peu plus tranquille. Aujourd’hui j’ai un petit souci avec le moteur. Il ne marche pas donc je vais voir. Ça fait quelques jours que je n’ai pas dormi comme je voudrais donc je vais dormir et essayer de le remettre en route demain. Il va falloir faire avec mais le moteur c’est très important, notamment pour les ballasts ».



Alex Thomson (Hugo Boss) : « Ce matin, j’ai les Iles Malouines en contact visuel, ce qui est d’actualité puisque j’ai cru comprendre qu’on en parlait beaucoup cette semaine. Tout ce que je peux en dire, c’est qu’elles sont sacrément plates ! Il devrait à nouveau y avoir du soleil aujourd’hui, ce qui est bien agréable, et les conditions devraient considérablement s’améliorer. C’est assez calme, surtout pour une zone située en plein milieu de l’océan. En revanche, il fait toujours horriblement froid la nuit mais, grâce au soleil, ça s’adoucit dans la journée, ce qui est plutôt bon pour le moral. Je profite également de ces conditions pour prendre autant de repos que je le peux. Je suis toujours satisfait de ma progression et ma trajectoire à l’est des Malouines va me permettre de bénéficier d’une certaine protection et donc de me concentrer sur la réparation de l’hydro-générateur qui n’en finit pas. J’ai passé une grosse partie de ma journée d’hier là-dessus et je vais m’y remettre aujourd’hui, dès que je peux. J’espère en voir bientôt le bout puisque, avec encore quatre semaines de course, c’est capital de pouvoir compter sur le deuxième hydro-générateur ».



Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) : « Nuit mouvementée à bord d’Acciona. Je naviguais avec deux ris, à la tombée de la nuit, le vent est descendu à 15 noeuds. Je suis resté avec deux ris et le chariot cassé de la grand voile. J’ai donc dû, de nuit, démonter le rail de la grand-voile pour tirer le chariot défectueux, en remettre un autre, et renvoyer les ris. Faire ça, c’était compliqué, et le problème majeur, c’était de le faire dans le noir… et ça me congelait les doigts. Ce ne sont pas des températures très basses, il fait 8 degrés, ce n’est pas beaucoup, mais dévisser chaque vis fut un calvaire. Je ne pouvais pas mettre de gants car d’une main je m’accrochais, de l’autre je dévissais. Tout ça, au-dessus de la bôme. Bon à présent, c’est bon, grand-voile haute, et je suis de nouveau à fond ».



 

CLASSEMENT



Positions du 05/01 à 16 heures : 1. François Gabart (Macif) à 5 948 milles de la ligne d’arrivée; 2.Armel Le Cléac´h (Banque Populaire) à 41,2 milles du leader; 3.Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) à 269,2 m; 4.Alex Thomson (Hugo Boss) à 666,4 m; 5.Jean Le Cam (SynerCiel) à 1 896,6 m; 6.Mike Golding (Gamesa) à 2 260 m; 7.Dominique Wavre (Mirabaud) à 2 348,4  m; 8.Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) à 2 405,2 m; 9.Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) à 2 438,1 m; 10.Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) à 2 487,8 m;  11.Bertrand De Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) à 3 834,3 m; 12.Tanguy de Lamotte (Initiatives-Coeur) à 4 106,7  m; 13.Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) à 5 011,2  m. Abandons : Marc Guillemot (Safran); Kito de Pavant (Groupe Bel); Samantha Davies (Savéol); Louis Burton (Bureau Vallée); Jérémie Beyou (Maître CoQ); Zbigniew Gutkowski (Energa); Vincent Riou (PRB).

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…