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Le doyen de 73 ans qui détient déjà le record de vitesse de la navigation Ouest-Est en solitaire autour du monde contre des vents de face, a eu un rappel hier de ce à quoi il pouvait s’attendre en entrant dans la zone des 40èmes Rugissants : pris au piège ce mercredi dans le courant Aghulas. Rapportant des vagues de 7 mètres, il a envoyé le texto suivant au PC Course : “UNE MER DÉCHAÎNÉE ALORS QU’IL N’Y A QUE 30 NOEUDS DE VENT MAX !”
VDH mène la course
Le Norvégien Are Wiig (OE 32 Olleanna) et l’Irlandais Gregor McGuckin (Biscay 36 Hanley Energy Endurance) tracent leur route derrière Matmut à quelques 830 milles, respectivement à la 3ème et 4ème place de la flotte. Ils traverseront une zone de basses pressions vendredi matin et des vents d’Ouest de 50 noeuds supposés aussi s’abattre sur le second de la course l’Hollandais Mark Slats (Rustler 36 Ohpen Maverick) un peu plus tard dans la journée et avec des chutes de neige à Cape Town ce week-end. A ce jour, la performance de VDH a été tout à fait remarquable. Il a mené la course jusqu’au premier cap des 3 caps (les autres étant le Cap Leueuwin à l’Ouest de l’Australie et le Cap Horn) en avance de 34 jours par rapport à Sir Robin Knox-Johnston à bord de son kech le Suhaili il y a 50 ans. Lors de son appel satellite hebdomadaire au PC Course, Jean-Luc a déclaré "Je prévois un retour en février". Cela fera un tour du monde à la voile en 217-210 jours comparé aux 312 jours de Suhaili. Sur cette base, l’Organisation prévoit un passage à la Porte de Hobart à la mi-octobre.
Pour Yannick Moreau, Président Les Sables d’Olonne Agglomération : « Notre doyen Sablais de la Course et notre ami Jean-Luc, en marin aguerri, va de nouveau franchir ce cap mythique pour la 6ème fois ! Il nous donne, ici encore, une belle leçon de courage et de ténacité. Les skippers engagés à sa suite ne déméritent pas et il va leur falloir beaucoup d’énergie et de volonté pour affronter les conditions météo difficiles avec les orages d’hiver toujours actifs entre le 40ème et le 50ème parallèles. Par mesure de sécurité les organisateurs ont publié deux avertissements de navigation. Ils ont élevé la limite Sud de 42°S à la longitude 40°E pour garder la flotte hors des pires conditions ».

C'est terminé pour Antoine Cousot et Philippe Péché
Pendant ce temps, deux autres marins, Antoine Cousot (Biscay 36 Métier Intérim) et Philippe Péché (Rustler 36 PRB), seront contraints d’abandonner la course en arrivant au port. Tous deux ont été relégués en classe Chichester pour ceux qui font un arrêt ou demandent assistance pendant la course. Cousot qui a fait un arrêt à Lanzarote a annoncé mercredi qu’il se dirigeait vers l’Ile de la Trinité pour soigner ses blessures à l’épaule et au pouce et réparer son régulateur d’allure, avant de se diriger vers Rio de Janeiro au Brésil.
Péché, qui a mené la course pendant toute sa descente de l’Atlantique a aussi eu des problèmes de régulateur d’allure, mais c’est un appel à sa compagne avec le téléphone satellite réservé aux seules communications avec le PC Course qui l’a relégué en classe Chichester. Il s’est vu appliquer une pénalité de 18 heures tout en restant dans la course car l’appel à sa compagne n’avait pas été suivi d’assistance extérieure. Les règles de cette course rétro marquant le 50ème anniversaire de la première Sunday Times Golden Globe Race sont claires. Les concurrents peuvent seulement utiliser un équipement disponible pour Sir Robin Knox-Johnston et les autres concurrents en 1968-69 pour naviguer et contacter le monde extérieur. Ce qui veut dire SSB et Ham radios pour les communications longue distance et VHF pour les ondes courtes (jusqu’à 30 milles).

Rien n'est joué...
Après l’Atlantique Sud, les skippers vont rejoindre l’Océan Indien. Cette zone est particulièrement difficile avec des tempêtes, des coups de vent et des températures qui chutent de plus de 10°. C'est en général dans cette zone que les grands écarts commencent à se creuser et la vigilance sera de mise pour chacun d’entre eux car la route est encore longue pour rejoindre les Sables d’Olonne (quelque 17 000 miles nautiques).