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Pas d’Imoca cette fois-ci mais un Ofcet 32 transformé en bateau scientifique et équipé de capteurs. Fabrice Amedeo poursuit son projet citoyen pour les océans en naviguant le long des côtes françaises.
Joint ce lundi matin par Figaro Nautisme, il longeait les falaises de Fecamp et Etretat et mesurait la pollution microplastique à quelques milles de la côte. Le bateau qu’il a armé pour cette mission a été équipé des capteurs qu’il utilise d’ordinaire au large à bord de son Imoca NEXANS - Art et Fenêtres. Un capteur de microplastiques pour mesurer le niveau de la pollution plastique et un capteur de CO2, salinité et température qui permet aux scientifiques de récolter des données pour mieux comprendre les conséquences sur les océans du réchauffement climatique et de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère.
Ce matériel océanographique a été financé par deux de ses partenaires : les sociétés Onet et Elephant Bleu. Sur cet Ofcet 32, Fabrice Amedeo peut naviguer au plus près du littoral et donc réaliser des mesures complémentaires de celles réalisées au large depuis deux ans.
“Tout se passe bien pour l’instant", raconte le skipper. "La première nuit a été compliquée dans la brume au milieu des cargos puis des bateaux de pêche, sur un voilier qui n’a pas des équipements de sécurité aussi pointus que sur un Imoca. en revanche, mon équipe a fait des merveilles pour adapter le matériel scientifique à bord d’un Ofcet 32. Tout fonctionne et c’est déjà une belle victoire. Je note déjà des choses. Normalement au large, mon capteur de Microplastiques est équipé de filtres de 50, 100 et 300 microns, 3 tailles de filtres différentes pour piéger des microplastiques de tailles différentes. Mais peu après le départ de Dunkerque je me suis rendu compte que le capteur Microplastique était obstrué. En échangeant avec un ingénieur à terre, nous nous sommes aperçus que c’étaient les filtres qui étaient bouchés. J’ai donc retiré le filtre le plus fin de 50 microns. Était-il obstrué par des Microplastiques ou par du phytoplancton ? Les scientifiques nous le diront le moment venu, mais en tout cas il est clair que l’océan n’est pas le même au large que proche de nos côtes et que nous allons apprendre des choses intéressantes”.
Une fois à terre, fabrice Amedeo enverra tous ses filtres à l’Ifremer, l’IRD et l’Université de Bordeaux afin qu’ils soient analysés par les équipes qui suivent le projet. Le prochain grand rendez-vous pour le skipper sera la Transat Jacques Vabre en fin d’année.
Il renouera alors avec la compétition mais avec ses capteurs à bord afin de poursuivre ses campagnes de mesures au large et établir des comparaisons avec ce Tour de France au plus près de nos côtes.