
Sept jours pour se mettre dans le rythme sans pression
Après les émotions fortes du départ, Romain et Alex ont composé avec une mer forte et désordonnée. Ne pas prendre de risques, naviguer en douceur pour préserver le trimaran, c’est le leitmotiv du duo de Use It Again! pour cette entame du Tour du Monde à l’Envers. Sur cette première semaine de record, pas de vitesses extraordinaires, on retiendra surtout la bonne humeur communicative d’Alex et Romain qui réalisent après des mois de préparation, le bonheur d’être en mer et mesurent l’étendue du défi qui se dresse devant eux. « C’est le grand saut dans l’inconnu, 100, 110, 120 jours de mer devant nous. Une éternité océanique ! Jamais nous n’avons passé autant de temps en mer. Comment allons-nous le vivre ? Physiquement, moralement, techniquement ? » Écrit Romain dans l'un de ses messages du bord.
Depuis la sortie du golfe de Gascogne, Romain Pilliard et Alex Pella naviguent dans des vents portant de Nord à Nord-Est, entre 8 et 25 noeuds. La descente de l’Atlantique Nord est donc conforme aux prévisions d’avant départ. Seul le développement d’une grande zone de calme au Nord du Cap Vert les a obligé à longer la côte africaine entre les Canaries et le Sud de la Mauritanie, l’occasion de belles rencontres avec la faune locale. Témoigner de la richesse de la biodiversité de la planète pour prendre conscience de l’urgence de protéger l’Océan est l’un des grands défis de ce Tour du Monde.

Les tops de la semaine :
- L’ambiance à bord : « On prend réellement du plaisir, on met de la musique, on savoure de bons plats. On n’est pas là pour se faire du mal ! »
- Le yo-yo des saisons : « Quel bonheur d’enlever les cirés, de naviguer en short, on sait que ce sera de courte durée et que nous allons changer de saison toutes les trois semaines sur ce record. »
- Explorer : « La rencontre avec la faune, des oiseaux par centaines, un pigeon qui a fait escale à bord, les calamars qui s’échouent dans les trampolines, les premiers dauphins. On profite de ces petits instants merveilleux que nous offre la planète et on mesure chaque jour l’importance de préserver l’Océan. »
Les flops de la semaine :
- Le mal de mer du départ : « Je n’ai pas mangé pendant trois jours », raconte Romain.
- Slalomer entre des dizaines de bateaux de pêche chinois en train de vider l'océan le long de la Mauritanie : « On a frôlé la correctionnelle dans la nuit de samedi à dimanche ».
- La tempête de sable qui s’infiltre partout sur le bateau.
- Peu de vent, peu de soleil : « Ce n’est pas bon pour l’énergie du bord, l’éolienne et les panneaux solaires ne produisent pas à plein régime.»
AVANCE SUR LE RECORD DE JEAN-LUC VAN DEN HEEDE : 735 milles d'avance. Pour faire homologuer par le WSSRC un temps de référence en double et en multicoque, Use It Again! doit absolument battre le temps de référence absolu de 122 jours établi par Jean-Luc Van Den Heede (en solitaire et en monocoque) d’où la comparaison des trajectoires sur la cartographie de Use It Again!. En revanche, VDH conservera son record quoiqu’il arrive.