Hier, devant leur public, les Espagnols avaient pris une belle option sur la finale. Sauf que le soir même, ces derniers écopaient d’une pénalité de 4 points sur tapis vert, à cause d’une manœuvre dangereuse au contact des Canadiens. La porte s’ouvrait donc pour de nouveaux prétendants, au cours d’une dernière journée très délicate, disputée dans 5 nœuds de vent, 4 équipiers à bord, et sur des F50 en mode archimédien…
En remportant magnifiquement les deux régates en flotte, les Danois confortent leur accès en finale, pour la deuxième fois de la saison. Derrière, les Australiens ne dérogent pas à leur statut d’éternels finalistes et assurent une fois de plus leur participation. Restait donc à élire un troisième concurrent, et ce sont finalement les Américains qui arrachent leur ticket… pour leur plus grand bonheur.
Voler ou pas ? Du turn over en finale
Une fois de plus, les Danois prennent la meilleure initiative pendant la phase de pré-départ : ils passent la ligne et la première marque en tête. Mais dans le premier portant, les Américains, partis à droite, trouvent un souffle d’air et parviennent à faire décoller leur F50 sur ses foils. Le différentiel de vélocité (X2) leur permet de prendre rapidement les commandes, laissant les Danois (2e) et les Australiens (3e) rivaliser au contact à faible vitesse.
Spithill et son clan s’adjugent leur premier Sail Grand Prix de la Saison 4 et font un bond de 3 places au classement général.
Quant aux Danois, ils ont impressionné tout au long du week-end. Après Los Angeles, ils signent à Cadix leur deuxième podium de l’année et se hissent de la 4e à la 2e place du classement de la saison. L’équipe du bateau rouge est un mélange de jeunes talents (le barreur Nicolai Sehested et les stratégistes championnes olympiques) et de marins plus âgés, très expérimentés. L’ensemble du groupe affiche une culture vélique riche et variée : du match racing à The Ocean Race (course autour du monde en équipage), en passant par l’America’s Cup. Est-ce leur secret pour performer sur SailGP ? Il leur reste 8 événements pour confirmer.
Les Bleus dans le dur
Côté Français (7e), c’est la déception. A son retour à terre, le pilote Quentin Delapierre avouait avoir du mal à trouver les bonnes sensations dans les phases de départ lorsque le vent est faible.
Les deux mois de pause entre Cadix et le prochain Sail Grand Prix seront peut-être bénéfiques au clan tricolore qui aspire à retrouver de la légèreté et à renouer avec les bonnes performances de la saison précédente.
L’événement espagnol marquait en effet la fin d’une période dense débutée ce printemps. Les 10 équipes internationales – parmi lesquelles de nombreux coureurs engagés dans des campagnes olympiques ou sur la 37e America’s Cup – vont pouvoir couper avant des retrouvailles prévues les 9 et 10 décembre à Dubaï.
Ils ont dit :
Quentin Delapierre, pilote du F50 français : « J’ai des progrès à faire sur les départs quand il n’y a pas de vent. J’ai de mauvaises sensations dès que le bateau n’est pas appuyé. Aujourd’hui, on fait donc deux départs à l’arrière de la flotte. Dès lors, dans ces conditions, c’est très difficile de revenir au contact.
Tout va bien dans l’équipe, tout fonctionne, il y a une bonne alchimie, on est performants techniquement, alors ça me met la rage de mettre toute cette énergie par terre.
Contrairement à l’année dernière, cette saison se déroule essentiellement dans le petit temps et c’est pourquoi on est à la peine. Pourtant, je connais le schéma stratégique sur les départs (avoir un bon placement tout en ayant un fond de vitesse), je sais ce que je dois faire, mais je n’y arrive qu’une fois sur quatre.
Heureusement, on n’est pas encore au milieu de la saison. Pour l’instant, on fait le yoyo dans le classement. Il faut arriver à basculer dans le bon sens. Il faut peut-être prendre du recul, faire les choses avec plus de légèreté. Je me bats un peu pour retrouver cette insouciance et notre faculté à être insaisissables. Là, pour le moment, on est un peu dans le dur… mais cela va passer ».
Amélie Riou, strategist de l’Équipe de France SailGP : « Malheureusement on a eu du mal à tirer notre épingle du jeu sur les deux départs aujourd’hui. On était plutôt à l’arrière du paquet et dans du vent faible comme on a eu, c’est très dur après de revenir. La navigation d’hier était clairement plus physique pour moi parce qu’aujourd’hui, on n’a eu aucune phase de vol. Je pense que c’est dur pour toute l’équipe mais il faut rester concentré sur notre objectif et ne pas se laisser prendre par les émotions négatives. Il faut essayer de garder le sourire et rester constructif. C’est compliqué dans des phases comme ça mais c’est le sport, il faut s’accrocher. »
CLASSEMENT GÉNÉRAL : Spain Sail Grand Prix I Andalucía - Cádiz
1- États-Unis / Jimmy Spithill (2-3-10-3-4-1) – 10 pts
2- Rockwool DEN / Nicolai Sehested (3-4-2-1-1-2) – 9 pts
3- Australie / Tom Slingsby (5-2-1-6-2-3) – 8 pts
4- Nouvelle-Zélande / Peter Burling (4-5-8-2-5) – 7 pts
5- Canada / Phil Robertson (7-7-5-5-3) – 6 pts
6- Espagne / Diego Botin (1-6-3-4-10) – 5 pts
7- France / Quentin Delapierre (9-1-7-9-7) – 4 pts
8- Emirates GBR / Ben Ainslie (8-10-6-7-6) – 3 pts
9- Allemagne / Erik Heil (6-9-9-8-8) – 2 pts
10- Suisse / Sébastien Schneiter (10-8-4-10-9) – 1 pts
CLASSEMENT SPAIN SAIL GRAND PRIX EN LIGNE ICI
CLASSEMENT GÉNÉRAL SAILGP SAISON 4
Après 5 Sail Grand Prix
1- Australie / Tom Slingsby – 43 pts
2- Rockwool DEN / Nicolai Sehested – 36 pts
3- États-Unis / Jimmy Spithill – 32 pts
4- Espagne / Diego Botin – 32 pts
5- Emirates GBR / Ben Ainslie – 32 pts
6- Nouvelle-Zélande / Peter Burling – 30 pts
7- Canada / Phil Robertson – 24 pts
8- France / Quentin Delapierre – 24 pts
9- Suisse / Sébastien Schneiter – 11 pts
10- Allemagne / Erik Heil – 8 pts
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