The Transat CIC : tout ce qu'il faut savoir sur le sprint final

Course au large
Par Figaronautisme.com

Ils ne se lâchent pas ! Alors que les Class40 continuent de progresser dans du vent fort, Ambrogio Beccaria (Alla Grande Pirelli) a pris les commandes de la course. Yoann Richomme (PAPREC ARKEA), leader chez les IMOCA, fait de son côté face à l’abnégation de quatre outsiders particulièrement motivés. Rien n’est encore joué, d’autant que la météo pourrait leur compliquer la tâche. Décryptage des enjeux pour tout comprendre avant l’arrivée.

©Polaryse
Ils ne se lâchent pas ! Alors que les Class40 continuent de progresser dans du vent fort, Ambrogio Beccaria (Alla Grande Pirelli) a pris les commandes de la course. Yoann Richomme (PAPREC ARKEA), leader chez les IMOCA, fait de son côté face à l’abnégation de quatre outsiders particulièrement motivés. Rien n’est encore joué, d’autant que la météo pourrait leur compliquer la tâche. Décryptage des enjeux pour tout comprendre avant l’arrivée.

ÇA S’EST PASSÉ CETTE NUIT. Un changement de leader et un sacré rythme

La bataille est intense à tous les niveaux et la guerre de position continue de faire rage. Principale illustration cette nuit : le changement de leader chez les Class40. Situé légèrement plus au Sud que ses rivaux, Ambrogio Beccaria (Alla Grande Pirelli) en a profité pour prendre les commandes chez les Class40 devant Ian Lipinski (Crédit Mutuel) pourtant leader depuis jeudi. « C’est vraiment agréable d’être premier quasiment pour la première fois depuis le départ, a confié ce matin l’Italien. Il va y avoir encore beaucoup de manœuvres pour sortir de la dépression et on sait que tout peut encore changer… Mais je suis très heureux ! »

« Il y a une bagarre assez incroyable en Class40, s’enthousiasme Yann Eliès à la direction de course. Ambrogio semble aller un peu plus vite et s’est rapproché un peu plus du centre de la dépression, ce qui lui a permis de mieux négocier la bascule de vent. Il est plus Sud, plus rapide, il est en train de faire un mini-break ». Pourtant, la tête des Class40 pointe au Nord de la dépression avec 4 à 5 mètres de mer, des vents qui avoisinent les 40 nœuds.  « En 30 milles d’écart Nord-Sud, on passe du simple au double en force de vent », précise Yann.

Côté IMOCA, les conditions sont « beaucoup plus raisonnables » avec 2 à 2,50 mètres de mer et une vingtaine de nœuds. « La stratégie n’est pas évidente parce que les premiers vont buter sur la zone de protection des cétacés d’ici 130 milles, précise Yann Eliès. Ça les oblige à circuler dans une bande de vent coincé un peu entre cette zone et l’Ouest de la dépression ».  

LE SPRINT EN IMOCA. Un trio d’outsider qui ne lâche rien   

Chez les IMOCA donc, la course s’est résumée hier a de belles glissades vers l’Ouest toute avec un peu de recalage. Leader depuis jeudi, Yoann Richomme (PAPREC ARKEA) imprime un tempo d’enfer en tête de course. « Le fait d’avoir un bateau polyvalent lui permet de tirer davantage son épingle du jeu », assure Francis Le Goff, le directeur de course. Par ailleurs, le rythme de Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) interroge : « il a été victime de problèmes techniques qui l’ont obligé à ralentir quelques heures hier midi afin de trouver une solution. Depuis il semble avoir retrouvé des vitesses relativement stables et son retard n’est pas rédhibitoire », confie Yann Eliès. 

Ce samedi, le vent devrait baisser en intensité au fur et à mesure de la journée. « Ils vont rester dans un flux de Nord mais il n’est constant ni en force ni en direction. Il est possible qu’il y ait des petits trous et moins d’air », précise Francis.  Il va falloir s’y habituer parce que c’est le programme sur plus de 200 milles ! « Ce n’est pas bien modélisé, ça peut varier d’un coup de 12 à 17 nœuds. Ils vont sans doute essayer toutes les voiles… Ce sera à celui qui sera le plus lucide ! »

La proximité des poursuivants - Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance, 2e), Boris Herrmann (Malizia-Sea Explorer, 3e), Sam Davies (Initiatives Cœur, 4e) et un peu plus loin Maxime Sorel (V and B – Monbana – Mayenne) – est un atout dans cette bataille. « C’est très motivant d’être côte-à-côte, d’avoir le même objectif, ça aide pour combler leur retard ». Cette phase devrait perdurer ce dimanche également. « Pour lundi, c’est un peu plus incertain, ce n’est pas encore clair même si la tendance est de conserver des conditions similaires » Le message est clair : rien n’est encore joué. « Il peut encore se passer beaucoup de choses jusqu’à l’arrivée, ajoute Francis. Et les skippers savent qu’en matière de pépins, personne n’est jamais à l’abri »

LE SPRINT EN CLASS40. Des accélérations avant un grand point d’interrogation 

Chez les Class40, ça va continuer à bombarder toute la journée. « La dépression est très stable, le flux de Nord, Nord-Est toujours aussi fort avec de la mer », précise Francis Le Goff. Ils en ont encore pour plusieurs heures ». La suite, c’est une période de glisse comme les IMOCA hier avec une mer un peu plus plate, de bons angles et l’occasion d’accélérer. « La régate va pouvoir reprendre sa place et elle sera d’autant plus intéressante que c’est très serré en tête de course ». Ça a donc été le cas cette nuit, Ambrogio Beccaria (Alla Grande Pirelli) ayant chipé la 1ère place à Ian Lipinski (Crédit Mutuel) qui pointe à 5 milles et qui devance Fabien Delahaye LEGALLAIS, 3e) et Nicolas d’Estais (Café Joyeux, 4e).

La suite s’annonce plus compliquée. Les skippers en tête de course devront faire face à une zone de transition. Un anticyclone, placé sur la côte new-yorkaise, pourrait affaiblir le flux de Nord et brouiller les pistes. « On pourrait assister à un phénomène similaire à la Solitaire du Figaro parfois, quand ceux de derrière finissent par revenir sur les leaders ». En somme, il va falloir batailler, profiter de chaque petite variation de vent et optimiser ses réglages au maximum pour espérer disputer la victoire. Et surtout renforcer le suspense aussi pour le plus grand bonheur de tous ceux qui consultent frénétiquement la cartographie, week-end compris !

Pour suivre la progression de la flotte de The Transat CIC, rendez-vous ici sur la cartographie.

Diaporama
Polaryse
L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…