Finale Louis Vuitton Cup - jour 3 : encore du grand spectacle, le suspens reste entier !

Par Figaronautisme.com

Après la frustration de la veille, les conditions étaient réunies aujourd'hui à Barcelone pour une journée exceptionnelle de course de haut niveau dans la finale de la Louis Vuitton Cup entre INEOS Britannia, le Challenger of Record, et Luna Rossa Prada Pirelli.

Course 3

La brise de sud-ouest « Garbi » arrive plus tôt que prévu et, une fois de plus, nous nous approchons de la limite supérieure de vent de 21 nœuds. Le comité de course mesure le vent sur l'ensemble du parcours et, pour l'instant, nous attendons que la brise se stabilise.

Luna Rossa Prada Pirelli a un problème avec sa grand-voile, les lattes des sections supérieures étant cassées, ce qui les oblige à affaler et à renvoyer les voiles alors que le compte à rebours pour le départ continue, malgré un vent actuellement supérieur à la limite de 21 nœuds. C’est une véritable course contre la montre pour les Italiens afin de régler ce problème.

À 3 minutes du départ, la course est annoncée alors que Luna Rossa est encore en train de changer ses voiles, mais à moins de 2 minutes du départ, le juge-arbitre principal disqualifie les Italiens en raison de la présence de leur bateau d’assistance à côté. INEOS Britannia se voit donc attribuer la victoire de la course. Le score est maintenant de 2-1 dans la finale de la Louis Vuitton Cup. Coup dur pour les Italiens, mais l’équipe travaille d'arrache-pied pour descendre les peaux de la grand-voile et en installer de nouvelles.

Course 4

Après un effort d'équipe considérable, Luna Rossa Prada Pirelli récupère bien et installe de nouvelles peaux de grand-voile avant la deuxième course, réussissant à s’entraîner avant le départ. Avec un vent légèrement au-dessus de la limite, le comité de course annonce un retard.

Avec plusieurs retards annoncés, l'équipe britannique repère un problème potentiel avec une latte de leur foc et procède à une descente et une remise en place rapides pour une vérification avec les techniciens à bord.

Des moutons blancs couvrent le parcours de la course. À 16h15 (CET), l’annonce est faite que le vent est en dessous de la limite, et les deux yachts entrent dans la zone de départ à pleine vitesse. Cela promet d’être palpitant. L’Italie arrive lentement dans les approches finales à l’extrémité bâbord et se fait poursuivre par l’équipe britannique qui les traîne vers la gauche de la boîte, puis revient le long de la ligne de départ. L’Italie ne peut pas empanner, mais tente le coup quand même, et la protestation qui s'ensuit est validée. L’équipe britannique empanne et maintient sa position au vent, mais l’avantage initial est pour l’Italie, qui force l’équipe britannique à virer vers la limite droite. Début agressif de la course de la part des Italiens.

L’équipe britannique semble rapide lors de la course vers la limite, mais l’Italie est clairement en tête et vire sur leur proue. Une lofe sous le vent des Britanniques échoue à obtenir une pénalité, et l’équipe britannique se retrouve en difficulté après cette manœuvre lente, étant forcée de virer à nouveau vers la limite droite. L’équipe britannique prend de la distance à droite et fait un gain, mais l’Italie a toujours une longueur de bateau d’avance et se trouve sur la layline bâbord pour la marque au vent. L’Italie passe en tête avec 4 secondes d’avance à 55 nœuds, et les deux bateaux adoptent des tactiques différentes pour cette première descente.

Lors de la première croisée, l’Italie est en tête, mais les deux bateaux repoussent les limites de ce que ces AC75 peuvent faire, dévalant le parcours. L’Italie se dirige vers la layline tribord et effectue un virage à deux planches, tandis que l’équipe britannique, 6 secondes derrière, divise les tactiques au vent, allant initialement à gauche avant de virer de bord. À la limite droite, après un virement brutal de l’Italie, l’équipe britannique lofe et demande une pénalité, sans succès, ce qui crée de la frustration à bord du bateau britannique.

L’Italie a un virement lent, et à nouveau l’équipe britannique revient dans la course alors que les deux bateaux se dirigent vers la limite droite et virent sur la layline tribord. L’Italie mène de seulement 5 secondes. La tension est à son comble. Les Britanniques sont les premiers à empanner tandis que l’Italie se dirige vers la limite droite (en regardant sous le vent) et commence à adopter leur mode bas tandis que l’Italie effectue une couverture d’empannage.

À la deuxième porte sous le vent, l’Italie se positionne sur une longue layline bâbord et contourne proprement la marque tribord. L’équipe britannique exécute un empannage à la porte et prend la marque bâbord pour diviser les tactiques au vent. L’Italie semble solide, arrivant de la limite gauche et étendant son avance à plus de 300 mètres. Les deux équipes ignorent toute interaction sur cette 5e étape sur 8, les marins se synchronisant simplement avec la brise.

À la troisième porte au vent, l’avance de l’Italie est désormais de 19 secondes, et l’équipe britannique a désormais besoin d’une erreur des Italiens pour revenir dans la course. Mais lors de cette avant-dernière descente, cela ne se produit pas, les Italiens naviguant bien à 46-48 nœuds tout au long de l’étape. Un dernier empannage sur la layline tribord amène l’Italie à la marque bâbord, qu’ils contournent avec deux planches baissées, se dirigeant immédiatement vers la limite droite de la dernière étape au vent avec une avance de 20 secondes.

Dans le dernier quart de la dernière étape, l’équipe britannique réduit le delta à seulement 6 secondes et est la première à empanner, mais c’est une couverture facile pour l’Italie initialement, avec une avance d’environ 90 mètres. Le deuxième empannage amène les deux yachts sur une longue trajectoire tribord, les Britanniques au vent. Un empannage sur la layline bâbord amène les deux bateaux, séparés de seulement 4 secondes, à franchir la ligne d’arrivée avec l’Italie qui égalise la série à 2-2. Une course brillante.

2 partout donc, rendez-vous mardi 1er octobre pour la suite des courses finales de la Louis Vuitton Cup !

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…