La Boulangère Mini-Transat 2025- Des Canaries à la Guadeloupe : les 89 solitaires reprennent la mer

Course au large
Par Le Figaro Nautisme

Le départ de la deuxième étape de La Boulangère Mini Transat a été donné ce samedi à 15h00 (heure locale) depuis Santa Cruz de La Palma, sous un grand ciel bleu et dans un vent très léger, tout juste suffisant pour libérer les skippers. Dès les premières secondes, plusieurs favoris ont franchi la ligne à proximité du bateau viseur. Benoit Marie, Amaury Guerin, Alexandre Demange, Matéo Lavauzelle sont partis groupés avant de virer de bord pour aller chercher un peu plus de pression au pied des falaises. Après deux heures de course, c’est Benoit Marie qui emmène la flotte devant Julien Letissier et Mathis Bourgnon. L’Allemand Jan-Hendrik Lenz est en tête dans la catégorie série.

Le départ de la deuxième étape de La Boulangère Mini Transat a été donné ce samedi à 15h00 (heure locale) depuis Santa Cruz de La Palma, sous un grand ciel bleu et dans un vent très léger, tout juste suffisant pour libérer les skippers. Dès les premières secondes, plusieurs favoris ont franchi la ligne à proximité du bateau viseur. Benoit Marie, Amaury Guerin, Alexandre Demange, Matéo Lavauzelle sont partis groupés avant de virer de bord pour aller chercher un peu plus de pression au pied des falaises. Après deux heures de course, c’est Benoit Marie qui emmène la flotte devant Julien Letissier et Mathis Bourgnon. L’Allemand Jan-Hendrik Lenz est en tête dans la catégorie série.

Une parenthèse inoubliable à La Palma
Ce départ marque la fin d’une escale inoubliable à La Palma. Pendant plus de trois semaines, les marins ont partagé leurs journées entre réparations, balades et moments de convivialité, tissant des liens forts avant la grande traversée. « C’est une grande famille cette classe, c’est assez incroyable. Nous avons un lien très fort et une vraie fraternité entre nous », confiait Matthieu Faivre (983 - La Fabuleuse Armada) avant le départ.
Même sentiment pour Marie Chaussade (892 - Ganesh) qui repart dit repartir avec 89 copains : « Ça fait deux ans et demi qu’on se prépare, donc on y est. C’est une émotion très joyeuse. J’ai hâte d’être en Guadeloupe pour retrouver les copains. C’est ça, l’esprit de promo, c’est génial. »

Une traversée symbole d’accomplissement
Pour beaucoup, cette deuxième étape marque l’aboutissement de plusieurs années d’efforts. « Après quatre ans de rêve et deux ans de préparation, me voilà enfin ici », expliquait Naho Takahara (998 - Seven X Seven), émue au moment de larguer les amarres. Même émotion chez Julien Matha (429 - X-FLR6) : « Tout a commencé avec une amie. Elle m’a dit : "il faut vivre ses rêves", et cela a mis le feu aux poudres. Ce projet Mini a pris dans ma vie une place 10 000 fois plus importante que prévu, mais c’est une tranche de vie incroyable. »

Le cap sur les Antilles
Les premiers milles s’annoncent calmes, dans un vent discret qui devrait se renforcer au fil de la descente vers le sud. « On va avoir une mise en jambe tranquille aujourd’hui », annonçait Julien Letissier (1069 - Frérots Blanchet) avant de quitter le ponton.

Les solitaires devraient rapidement retrouver les alizés et profiter de conditions plus établies pour rallier les Antilles. « Il faut y aller ! Ça va être un départ très lent mais après, ça va être top. Je suis bien sur mon bateau donc j’ai vraiment hâte d’y aller », confiait Benoît Marie (1067 - Nicomatic Petit Bateau), confiant dans sa machine et ses capacités.

Une aventure humaine et océanique
Pour tous, cette traversée de plus de 2700 milles est bien plus qu’une course. C’est une aventure intime, une expérience totale entre rêve, dépassement et liberté.

« Être au départ des Canaries pour traverser l’Atlantique, c’est déjà un sacré aboutissement », résumait Martin Brochard (955 - Martin d’eau douce) qui a fait bien du chemin depuis ses premiers bords sur un lac près de Tours.

Dans les prochaines semaines, l’Atlantique sera leur terrain de jeu, leur horizon et, pour beaucoup, le symbole d’un rêve devenu réalité.


Les mots de skippers


Naho Takahara (998 - Seven X Seven) :

« Je suis un peu nerveuse car je ne me suis jamais trouvée dans une telle situation. Cette étape est très longue et je n’ai jamais passé autant de temps en mer auparavant. Je m’attends à passer 18 à 19 jours en mer. Je ne peux pas prévoir ce qui m’attend, ni sur le plan physique, ni mental, ni pour mon bateau. C’est un défi, mais mon objectif est simplement de partir d’ici. Après quatre ans de rêve et deux ans de préparation, me voilà enfin ici. J’ai du mal à réaliser que je suis au départ, mais c’est la réalité. Je vais en profiter et faire de mon mieux. Je suis impatiente. »


Julien Letissier (1069 - Frérots Blanchet) :

« On va avoir une mise en jambe tranquille aujourd’hui. Je pense qu’on va attendre le vent aujourd’hui et demain. La sortie des Canaries sera calme, ce qui nous permettra de profiter encore un peu des îles. Les routages nous donnent une route assez sud, donc nous allons explorer un peu cette direction. L’étape s’annonce assez rapide malgré ce départ au ralenti, ça promet d’être amusant. C’est la troisième fois que je participe, donc ça décomplexe un peu. Après l’annulation de la première étape, nous repartons tous à zéro. Il y a tout à faire et j’ai hâte de retourner en Guadeloupe. »


Anna-Liisa Talts (654 - Nolita) :


« Je me sens bien, contente de mon bateau et très heureuse ! C’est la récompense de plusieurs années de travail. J’espère que les conditions ne seront pas trop difficiles et j’attends beaucoup de « fun ». Le plus important pour moi est de prendre du plaisir à naviguer. Mon bateau est un peu plus ancien, je ne pourrai pas jouer les premières places, mais je peux rester compétitive et conserver cet état d’esprit. »


Julien Matha (429 - X-FLR6) :

« C’est un moment important. Après la mésaventure de la première étape, j’ai surtout pris conscience qu’il faut que je prenne du plaisir. La course, c’est bien, mais je ne serai pas tout le temps à fond. Je vais aussi profiter, regarder autour de moi et savourer le moment d’être au milieu de l’Atlantique. C’est l’aboutissement d’un rêve pour moi, porté par de nombreuses personnes. Tout a commencé avec une amie en fin de vie. Elle m’a dit : « il faut vivre ses rêves », et cela a mis le feu aux poudres. Ce projet Mini a pris dans ma vie une place 10 000 fois plus importante que prévu, mais c’est une tranche de vie incroyable. »


Grainne Costigan (860 - Sea Fever) :

« Je ne me sens pas super bien ! Un peu stressée. J’ai pleuré trois fois ce matin. C’est très différent du départ des Sables d’Olonne. Là-bas, il y avait beaucoup de monde, d’amis, de famille. Ici, on ne connaît personne. Cette étape est beaucoup plus longue que tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant. Ça semble énorme de traverser l’Atlantique. Je suis astrophysicienne et j’ai déjà utilisé les données du télescope de La Palma, mais je ne l’avais jamais visité. La semaine dernière, j’ai pu le visiter, voir les instruments et discuter avec mes collègues. C’est génial de voir mes deux mondes se rencontrer. Une fois en mer, je vais pouvoir observer toutes les étoiles que j’adore. C’est merveilleux de pouvoir relier mes deux passions. »

Victor Le Roy (1017 - Ich bin en solitaire) :

« Je suis plutôt concentré. J’écoute de la musique de relaxation depuis tout à l’heure. Il y a beaucoup de choses à avoir en tête avant le départ. Les fichiers ne sont pas clairs et il y a plusieurs options dès la sortie de l’île. L’idée est de bien mémoriser tous ces schémas et de décider sur lequel se poser. Ce sera plus concret une fois dans les alizés. D’ici là, je suis trop concentré pour apprécier le moment. Heureusement, les proches envoient plein de messages. Le moment fort pour moi, c’est de quitter le ponton, quand quelqu’un nous prend encore en charge. »


Marie Chaussade (892 - Ganesh) :

« Ça se passe super bien. Il fait beau, il fait chaud et nous avons hâte de partir. Cela fait deux ans et demi qu’on se prépare, donc nous y sommes. C’est une émotion très joyeuse. J’ai hâte d’être en Guadeloupe pour retrouver les copains. Je me suis fait 89 copains ici, mais c’est une nouvelle bande. C’est ça l’esprit de promo, c’est génial. »


Elouan Barnaud (888 - Eight Cube) :

« Je suis serein. Ça fait deux ans que nous préparons ce départ. Nous avons tous l’appréhension de ce moment. Je ne réalise pas encore complètement, et je ne suis pas sûr que je réaliserai dans trois jours ou une fois en Guadeloupe. La route va être longue, c’est ce qui fait peur. Cela se présente comme une course facile avec un départ un peu lent, ce qui laisse le temps de se mettre dedans. »
Matthieu Faivre (983 - La Fabuleuse Armada) :


« C’est les dernières minutes, il y a l’attente. Je suis assez serein, assez calme. Le stress monte un peu, mais il y a surtout beaucoup d’émotions de dire au revoir à tout le monde, de se prendre dans les bras. C’est une grande famille cette classe, c’est assez incroyable. Nous avons un lien très fort et une vraie fraternité entre nous. Quatre ans pour ce jour-là, c’est assez vertigineux comme perspective. »
Martin Brochard (955 - Martin d’eau douce) :

« Être au départ des Canaries pour traverser l’Atlantique, c’est déjà un sacré aboutissement après beaucoup d’années de travail. L’enjeu sera de rester dans le bon rythme tout du long. La pression monte rapidement, il va falloir savoir doser le niveau de tension. Je serai toujours un Martin d’eau douce, ça traduit d’où je viens et où j’ai commencé. Je viens de Tours et j’ai débuté la voile sur un lac à 300 km de la mer, à faire des ronds dans l’eau. Vingt-cinq ans plus tard, je me prépare à traverser l’Atlantique sur un petit bateau. C’est ce que j’ai voulu raconter. »


Benoît Marie (1067 - Nicomatic Petit Bateau) :

« Il faut y aller ! Ça va être un départ très lent, mais après, ça va être top. Je suis content de partir, je n’aime pas trop attendre. C’est long, c’est stressant. Je suis bien sur mon bateau, donc j’ai vraiment hâte d’y aller. Mon bateau marche dans toutes les conditions et mon seul objectif est de me faire plaisir en allant vite. »

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...
Irwin Sonigo
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Irwin Sonigo
Capitaine 200 et ancien embarqué dans la Marine nationale, Irwin Sonigo a exploré toutes les facettes de la navigation. Des premiers bords sur un cotre aurique de 1932 à la grande plaisance sur la Côte d’Azur, en passant par les catamarans de Polynésie, les voiliers des Antilles ou plusieurs transatlantiques, il a tout expérimenté. Il participe à la construction d’Open 60 en Nouvelle-Zélande et embarque comme boat pilote lors de la 32e America’s Cup. Aujourd’hui, il met cette riche expérience au service de Figaro Nautisme, où il signe des essais et reportages ancrés dans le réel.