
Une parenthèse inoubliable à La Palma
Ce départ marque la fin d’une escale inoubliable à La Palma. Pendant plus de trois semaines, les marins ont partagé leurs journées entre réparations, balades et moments de convivialité, tissant des liens forts avant la grande traversée. « C’est une grande famille cette classe, c’est assez incroyable. Nous avons un lien très fort et une vraie fraternité entre nous », confiait Matthieu Faivre (983 - La Fabuleuse Armada) avant le départ.
Même sentiment pour Marie Chaussade (892 - Ganesh) qui repart dit repartir avec 89 copains : « Ça fait deux ans et demi qu’on se prépare, donc on y est. C’est une émotion très joyeuse. J’ai hâte d’être en Guadeloupe pour retrouver les copains. C’est ça, l’esprit de promo, c’est génial. »
Une traversée symbole d’accomplissement
Pour beaucoup, cette deuxième étape marque l’aboutissement de plusieurs années d’efforts. « Après quatre ans de rêve et deux ans de préparation, me voilà enfin ici », expliquait Naho Takahara (998 - Seven X Seven), émue au moment de larguer les amarres. Même émotion chez Julien Matha (429 - X-FLR6) : « Tout a commencé avec une amie. Elle m’a dit : "il faut vivre ses rêves", et cela a mis le feu aux poudres. Ce projet Mini a pris dans ma vie une place 10 000 fois plus importante que prévu, mais c’est une tranche de vie incroyable. »
Le cap sur les Antilles
Les premiers milles s’annoncent calmes, dans un vent discret qui devrait se renforcer au fil de la descente vers le sud. « On va avoir une mise en jambe tranquille aujourd’hui », annonçait Julien Letissier (1069 - Frérots Blanchet) avant de quitter le ponton.
Les solitaires devraient rapidement retrouver les alizés et profiter de conditions plus établies pour rallier les Antilles. « Il faut y aller ! Ça va être un départ très lent mais après, ça va être top. Je suis bien sur mon bateau donc j’ai vraiment hâte d’y aller », confiait Benoît Marie (1067 - Nicomatic Petit Bateau), confiant dans sa machine et ses capacités.
Une aventure humaine et océanique
Pour tous, cette traversée de plus de 2700 milles est bien plus qu’une course. C’est une aventure intime, une expérience totale entre rêve, dépassement et liberté.
« Être au départ des Canaries pour traverser l’Atlantique, c’est déjà un sacré aboutissement », résumait Martin Brochard (955 - Martin d’eau douce) qui a fait bien du chemin depuis ses premiers bords sur un lac près de Tours.
Dans les prochaines semaines, l’Atlantique sera leur terrain de jeu, leur horizon et, pour beaucoup, le symbole d’un rêve devenu réalité.
Les mots de skippers
Naho Takahara (998 - Seven X Seven) :
« Je suis un peu nerveuse car je ne me suis jamais trouvée dans une telle situation. Cette étape est très longue et je n’ai jamais passé autant de temps en mer auparavant. Je m’attends à passer 18 à 19 jours en mer. Je ne peux pas prévoir ce qui m’attend, ni sur le plan physique, ni mental, ni pour mon bateau. C’est un défi, mais mon objectif est simplement de partir d’ici. Après quatre ans de rêve et deux ans de préparation, me voilà enfin ici. J’ai du mal à réaliser que je suis au départ, mais c’est la réalité. Je vais en profiter et faire de mon mieux. Je suis impatiente. »
Julien Letissier (1069 - Frérots Blanchet) :
« On va avoir une mise en jambe tranquille aujourd’hui. Je pense qu’on va attendre le vent aujourd’hui et demain. La sortie des Canaries sera calme, ce qui nous permettra de profiter encore un peu des îles. Les routages nous donnent une route assez sud, donc nous allons explorer un peu cette direction. L’étape s’annonce assez rapide malgré ce départ au ralenti, ça promet d’être amusant. C’est la troisième fois que je participe, donc ça décomplexe un peu. Après l’annulation de la première étape, nous repartons tous à zéro. Il y a tout à faire et j’ai hâte de retourner en Guadeloupe. »
Anna-Liisa Talts (654 - Nolita) :
« Je me sens bien, contente de mon bateau et très heureuse ! C’est la récompense de plusieurs années de travail. J’espère que les conditions ne seront pas trop difficiles et j’attends beaucoup de « fun ». Le plus important pour moi est de prendre du plaisir à naviguer. Mon bateau est un peu plus ancien, je ne pourrai pas jouer les premières places, mais je peux rester compétitive et conserver cet état d’esprit. »
Julien Matha (429 - X-FLR6) :
« C’est un moment important. Après la mésaventure de la première étape, j’ai surtout pris conscience qu’il faut que je prenne du plaisir. La course, c’est bien, mais je ne serai pas tout le temps à fond. Je vais aussi profiter, regarder autour de moi et savourer le moment d’être au milieu de l’Atlantique. C’est l’aboutissement d’un rêve pour moi, porté par de nombreuses personnes. Tout a commencé avec une amie en fin de vie. Elle m’a dit : « il faut vivre ses rêves », et cela a mis le feu aux poudres. Ce projet Mini a pris dans ma vie une place 10 000 fois plus importante que prévu, mais c’est une tranche de vie incroyable. »
Grainne Costigan (860 - Sea Fever) :
« Je ne me sens pas super bien ! Un peu stressée. J’ai pleuré trois fois ce matin. C’est très différent du départ des Sables d’Olonne. Là-bas, il y avait beaucoup de monde, d’amis, de famille. Ici, on ne connaît personne. Cette étape est beaucoup plus longue que tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant. Ça semble énorme de traverser l’Atlantique. Je suis astrophysicienne et j’ai déjà utilisé les données du télescope de La Palma, mais je ne l’avais jamais visité. La semaine dernière, j’ai pu le visiter, voir les instruments et discuter avec mes collègues. C’est génial de voir mes deux mondes se rencontrer. Une fois en mer, je vais pouvoir observer toutes les étoiles que j’adore. C’est merveilleux de pouvoir relier mes deux passions. »
Victor Le Roy (1017 - Ich bin en solitaire) :
« Je suis plutôt concentré. J’écoute de la musique de relaxation depuis tout à l’heure. Il y a beaucoup de choses à avoir en tête avant le départ. Les fichiers ne sont pas clairs et il y a plusieurs options dès la sortie de l’île. L’idée est de bien mémoriser tous ces schémas et de décider sur lequel se poser. Ce sera plus concret une fois dans les alizés. D’ici là, je suis trop concentré pour apprécier le moment. Heureusement, les proches envoient plein de messages. Le moment fort pour moi, c’est de quitter le ponton, quand quelqu’un nous prend encore en charge. »
Marie Chaussade (892 - Ganesh) :
« Ça se passe super bien. Il fait beau, il fait chaud et nous avons hâte de partir. Cela fait deux ans et demi qu’on se prépare, donc nous y sommes. C’est une émotion très joyeuse. J’ai hâte d’être en Guadeloupe pour retrouver les copains. Je me suis fait 89 copains ici, mais c’est une nouvelle bande. C’est ça l’esprit de promo, c’est génial. »
Elouan Barnaud (888 - Eight Cube) :
« Je suis serein. Ça fait deux ans que nous préparons ce départ. Nous avons tous l’appréhension de ce moment. Je ne réalise pas encore complètement, et je ne suis pas sûr que je réaliserai dans trois jours ou une fois en Guadeloupe. La route va être longue, c’est ce qui fait peur. Cela se présente comme une course facile avec un départ un peu lent, ce qui laisse le temps de se mettre dedans. »
Matthieu Faivre (983 - La Fabuleuse Armada) :
« C’est les dernières minutes, il y a l’attente. Je suis assez serein, assez calme. Le stress monte un peu, mais il y a surtout beaucoup d’émotions de dire au revoir à tout le monde, de se prendre dans les bras. C’est une grande famille cette classe, c’est assez incroyable. Nous avons un lien très fort et une vraie fraternité entre nous. Quatre ans pour ce jour-là, c’est assez vertigineux comme perspective. »
Martin Brochard (955 - Martin d’eau douce) :
« Être au départ des Canaries pour traverser l’Atlantique, c’est déjà un sacré aboutissement après beaucoup d’années de travail. L’enjeu sera de rester dans le bon rythme tout du long. La pression monte rapidement, il va falloir savoir doser le niveau de tension. Je serai toujours un Martin d’eau douce, ça traduit d’où je viens et où j’ai commencé. Je viens de Tours et j’ai débuté la voile sur un lac à 300 km de la mer, à faire des ronds dans l’eau. Vingt-cinq ans plus tard, je me prépare à traverser l’Atlantique sur un petit bateau. C’est ce que j’ai voulu raconter. »
Benoît Marie (1067 - Nicomatic Petit Bateau) :
« Il faut y aller ! Ça va être un départ très lent, mais après, ça va être top. Je suis content de partir, je n’aime pas trop attendre. C’est long, c’est stressant. Je suis bien sur mon bateau, donc j’ai vraiment hâte d’y aller. Mon bateau marche dans toutes les conditions et mon seul objectif est de me faire plaisir en allant vite. »
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