C’est à 9h 57min et 14s que Jules Delpech sur P’TIT DUC a franchi ce dernier obstacle. Il est suivi par Alexis Loison (Groupe REEL) 42 secondes plus tard. Malheureusement, le temps n’est pas au tourisme, bien que les magnifiques falaises de craie blanche des Needles, situées à l’extrême pointe ouest de l’ile de Wight, méritent une visite. Après un affalage de spi, c’est au près que les marins reprennent la route, dans un courant bien puissant qui les incitent à la plus grande prudence. Le long de la côte anglaise, les marins s’appliquent à évoluer de la meilleure de façons, enchainant les virements de bord au fond des différentes baies qui jalonnent la côte.
Au pointage de 14h, Alexis Loison prend les commandes de la flotte. Un parfait timing pour engager la dernière traversée vers Roscoff. Il ne reste plus que 130 milles au normand pour marquer son territoire et tenter de s’imposer. Ils sont actuellement six à naviguer dans un mouchoir de poche. Jules Delpech (P’TIT DUC), Paul Morvan (French Touch - Foricher), Victor le Pape (Région Bretagne - CMB Espoir), Tom Goron (Groupe Dubreuil) et Charlotte Yven (Skipper Macif 2023) se tiennent en moins d’un mille.
Pousser au maximum dans l’ouest
Pour le moment, tous poussent au maximum dans l’ouest en attendant la bascule de vent qui devrait intervenir dans l’après midi. Un virement qui devrait permettre de passer dans l'ouest du DST.
Si pour le moment les conditions demeurent assez maniables, l’arrivée du front va nettement compliquer la vie à bord. Pour ce dernier sprint à travers la Manche, les plus lucides et les moins fatigués arriveront à sortir leur épingle du jeu. L'ETA à Roscoff prévoit une arrivée des premiers vers 5h du matin.
Ils ont dit
« Je ne suis pas super à l’aise dans le vent fort. Je vais faire au mieux. Physiquement j’ai réussi à bien me reposer depuis le début de la course. Nous longeons actuellement la côte sud anglaise. Le vent va forcir petit à petit, ça va être de moins en moins rigolo. On a 24h de gros temps qui nous attend » commentait Chloé Le Bars (Endobreizh).
« Avec la côte anglaise il y a des coups à jouer avec le courant. C’est un peu la bataille avec Romain Bouillard (Décrochons la lune). Nous partons pour un long bord en bâbord et ensuite on pourra faire la route. J’ai profité, avant le portant, d’un peu de calme pour me changer, dormir et éponger le fond du bateau pour un meilleur confort » confiait Eliaz Morineau (Demain sans HPV).
« Pour une première Solitaire je suis super heureux d’être là. C’est incroyable. Je suis un peu déçu de ma dernière nuit. J’avais réussi quelques bons coups mais j’ai mal joué dans la Manche. Je reste un peu derrière mais il y a encore du match, je ne suis pas loin. Il reste quelques fronts à passer dans la journée et cette nuit. Ça reste plutôt cool jusqu’à l’arrivée, le jeu reste ouvert », commentait Hugo Cardon (Sarth’Atlantique)
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