Transat Jacques Vabre : finalement, pas de départ pour les IMOCA... Notre analyse météo des prochains jours

La situation météorologique du départ de la Transat Jacques Vabre est particulièrement agitée en ce dimanche 13h00, et la semaine à venir est marquée par l’arrivée d’une dépression remarquable, très creuse 960 hpa et alimentée par un jet stream puissant en altitude. Cette dépression est pressentie sur l’ouest du Cap Finistère ce mardi 31 octobre et mercredi 1er novembre, barrant totalement la course pour les bateaux les moins rapides avec des vents de 50 nœuds, voire plus et une mer très grosse.
La direction de course de la Transat Jacque Vabre a donc pris la décision de modifier le parcours pour les Class40 et les Ocean Fifty en instaurant une 1ère étape inédite dans l’histoire de la course, avec une halte imposée à Lorient, avant de remettre le cap sur la Martinique une fois la tempête passée.
Les IMOCA restent à quai, leur départ sera donné à une date ultérieure.
Les premières 24 heures…
Les conditions météorologiques des premières heures de course restent sensiblement les mêmes pour tous, soit un vent de sud-ouest de 25 à 30 nœuds, avec une mer courte. A l’issue d’un bord de dégagement devant Le Havre - Sainte Adresse, les bateaux mettront le cap vers l’Ouest pour passer Barfleur, sur une allure de près très rapide en bâbord amure. Les images seront sublimes.
C’est en approche de la pointe ouest du Cotentin, au cap de la Hague, que les bateaux vont affronter la forte houle d’ouest sud-ouest dans cette partie de Manche Ouest, qui associée à des courants de marée très forts (coef. 104) vont rendre la navigation très dure.
Les duos vont alors devoir effectuer un 1er choix stratégique. En effet le dispositif de séparation de trafic des Casquets, localisé au nord-ouest d’Alderney est sur la route des bateaux, et ce DST est défini comme une zone interdite pour les concurrents.
L’option probable sera de contourner ce DST par le Sud pour gagner sur la route, et se rapprocher de la Pointe Bretagne. Cela signifie au moins deux virements de bord délicats à passer dans ces conditions de vent et de mer très durs. Néanmoins il n’est pas impossible de voir certains dans la flotte se laisser glisser et passer ce DST par le Nord, le jeu reste ouvert.
En progressant vers l’ouest, les différentes flottes rencontreront une houle qui grossira pour atteindre 3 à 4 mètres. Une bonne gestion de la vitesse face à la mer sera primordiale pour parer toute casse matérielle hypothéquant la suite de la course.
L’amélioration est prévue en deuxième partie de nuit, avec une baisse significative du vent de secteur sud-ouest 15 – 20 nœuds. Les Class40, plus lents, seront décalés dans le déroulé météorologique. Ils choisiront certainement des bords les rapprochant des côtes de Bretagne nord pour se mettre à l’abri de la mer, et bénéficier d’une potentielle bascule de vent au Sud attendu en 2ème partie de nuit. Ils contourneront la pointe Bretagne en milieu de journée ce lundi. La flotte des Class40 est attendue à Lorient, terme de cette 1ère étape, dès ce lundi en soirée.
Pour les ULTIM, l’objectif restera de progresser vers l’ouest et d’aller à la rencontre du front circulant au sud de l’Irlande ce lundi matin, et synonyme d’une bascule franche du vent du sud-ouest à l’ouest nord-ouest.
Le virement dans la bascule est pressenti en début – milieu de matinée ce lundi. Dès lors cap au Sud pour rejoindre le plus vite possible des latitudes plus sud avec l’objectif d’éviter la très creuse dépression attendue dès mardi.
Exemple de routage pour les Ultim avec fichiers GRIB Meteoconsult© :