Transat Café L'Or : café salé pour les Ocean Fifty
On les sait toujours exposés mais on pensait que les Ocean Fifty seraient épargnés du plus gros des risques en s’élançant 24 heures avant le départ officiel qui a lieu aujourd’hui pour les trois autres classes à partir de 14h10.
La mauvaise série a commencé à 22 h 27 hier soir pour Lazare X Hellio. Juste à la sortie du goulet entre le Cotentin et le DST des Casquets, route qu’ont emprunté tous les Ocean Fifty, le trimaran de Erwan Le Draoulec et Tanguy Le Turquais à 3 milles au large du cap de la Hague.
« Nous étions au près, la mer était désagréable mais pas énorme. Elle est devenue très difficile au passage du Raz Blanchard c’est là que nous avons chaviré raconte Tanguy. (...) Ce qui est très étrange, c’est que nous avons chaviré par l’avant, comme si nous étions au portant. 20 minutes avant le chavirage, nous avons entendu un boum avec Erwan (... ) Quand on a chaviré un peu plus tard, on s’est aperçu que nous étions devenus un catamaran, une partie du flotteur bâbord s’était arrachée, c’est ce qui a clairement fait chavirer le bateau. »
« On était en mode hyper safe... »
KOESIO
La nouvelle tombe sur la flotte qui évolue sur un bord rapide de reaching vers Ouessant dans un temps très instable, avec des rafales à 40 nœuds atteignant parfois le double du vent moyen. Même si la mer n’est pas dantesque, ce sont les pires conditions pour canaliser l’énergie d’un trimaran qui a besoin d’être un minimum toilé pour rester aérien et se trouve donc très exposé dans les rafales.
Avec trois victoires dans la Route du café et deux dans la Route du Rhum, Erwan Le Roux (Koesio) connait ça par cœur. Il navigue d’ailleurs en second rideau laissant Edenred 5 et WeWise ouvrir la route. Et pourtant, il se fait surprendre et tout bascule à 2 h 25, au Nord de Guernesey.
C’est sa coéquipière Audrey Augereau qui raconte : « On était en mode hyper safe, chacun une main sur une écoute, quand le bateau est parti à la gîte et a chaviré (...) On avait des variations d’angle de vent de 20 à 30 degrés, avec des passages de 18 à 35 nœuds. On pense qu’on a pris une claque à 40 nœuds. On avait tout choqué, la grand-voile n’était plus portée par le vent, et pourtant le bateau est quand même parti ».
INTER INVEST
C’est au tour d’Inter Invest mené par Matthieu Perraut et Jean-Baptiste Gellée de connaître la même mésaventure à 5 h05 du matin au large de l’AberWrac’h. Comme pour les deux autres Ocean Fifty, l’équipage est rapidement hélitreuillé et ne délore que des contusions.
A l’heure où nous bouclons ces lignes, Lazare, pris en charge par la SNSM se trouve en sécurité à Cherbourg, Inter Invest est en remorque direction Brest ou Camaret. La situation est beaucoup plus critique pour Koesio, en danger au vent de la côte de Guernesey...
La course continue
En tête de course, WeWise de Paul Quiroga et Gaston Morvan fait route dans le golfe de Gascogne à plus de 20 nœuds de moyenne au portant. Il distance Edenred 5 (Emmanuel Le Roch-Basile Bourgnon) de 20 milles. L’équipage féminin d’UpWind by Mer Concept qui n’a pas encore passé Ouessant ferme la marche à près de 100 milles derrière, alors que Viabilis Océans (Baptiste Hulin-Thomas Rouxel), grand-voile déchirée, a décidé de faire une escale technique à l’AberWrac’h.