VIDÉO : un avion renverse un Class40 pendant la Transat Café L'Or
Qu’avez-vous vécu hier matin ?
Nous étions dans le premier tiers du golfe de Gascogne et, pour la première fois depuis le début de la course, les conditions étaient vraiment bonnes. On était au portant avec une bonne vitesse. Et c’est là que l’avion, de type jet privé, est arrivé au-dessus de nous. Il est passé à trois reprises au-dessus de nous, très proche du bateau.
Quelles ont été les conséquences ?
L’appareil était tellement proche que la force de son souffle a couché le bateau en une demi-seconde. La pression était tellement forte que la drisse de spi a lâché. La voile est tombée dans l’eau et s’est rapidement coincée dans les appendices. Ça a été violent et surtout compliqué de récupérer la voile. On ne voulait pas abandonner plus de 150 mètres carrés dans l’eau ! Il fallait tout rehisser à bord et forcément, la voile s’est rapidement déchiquetée dans tous les sens.
« Il y a un moment où les nerfs lâchent »
Comment avez-vous réagi ?
Quand le bateau s’est couché, il a d’abord fallu éviter de tomber par-dessus bord. Ensuite, on s’est attachés à stabiliser le bateau puis à récupérer la voile. Comme elle était déjà à moitié dans l'eau, on l'a laissée partir en la retenant par le point d'écoute. Ensuite, on a réussi à la dégager des appendices, petit à petit. C'est une opération qui a quand même duré 40 minutes en tout. Après, on a remis un autre spi, ce qui nous a obligés à bricoler. Mais quoi qu’il en soit, on a décidé de continuer.
Vous avez publié une vidéo de vous en pleurs... Qu’est-ce qu’il y a derrière cette émotion ?
Il y a simplement un moment où les nerfs lâchent. Cette vidéo, c’était un peu le moyen de crier notre ras-le-bol de passer de galère en galère. Et tant mieux si les gens ont découvert qui nous sommes et la force qu’on dégage ensemble.
Justement, ça a été plus facile à vivre parce que vous êtes un couple ?
Oui je pense. C’est important dans ces moments-là d’avoir un soutien, d’être là l’un pour l’autre. Ce sont des situations plus faciles à gérer quand on est à côté de la personne qu’on aime parce que son soutien est instantané. Même si on a craqué, on essaie surtout de se tirer vers le haut mutuellement. C’est ça qui est encore plus beau, surtout dans ce genre d’aventures.
Votre début de course n’avait pas été facile...
C'est sûr, on ne va pas se mentir. Depuis le début de la course, la course est dure, les conditions sont dures. Je pense qu'il n'y a aucun bateau qui a vraiment été épargné par des petites casses ou des casses importantes. Nous, on a eu une casse dès le départ avec un gros problème de rail de grand-voile. Ensuite, notre tourmentin (une petite voile de gros temps) a explosé. Le plus dur, c’est de sortir de la Manche, du golfe de Gascogne et d’atteindre les alizés. Mais on s’accroche et on fait tout pour arriver à La Corogne vendredi soir et éviter la dépression qui va arriver.
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