Vendée Globe : Yannick Bestaven premier avec une compensation en bonus

Par Figaronautisme.com

Au matin de ce 39e jour de course, Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) a pris la tête du Vendée Globe. En succédant à Thomas Ruyant (LinkedOut), le Rochelais devient le 8e leader de ce Vendée Globe qui a connu, ce midi, les compensations attribuées par le jury de course aux solitaires déroutés pour porter assistance à Kevin Escoffier le 30 novembre.

Ce mercredi matin, tout en bas là-bas le long de la zone d’exclusion antarctique, par 54° Sud, dans un flux assez constant de 20 nœuds de vent de Nord-Ouest, Thomas Ruyant et Yannick Bestaven se sont croisés, et ont empanné. Seuls en tête depuis que Charlie Dalin (Apivia) a été contraint de les laisser passer lundi, le temps de fabriquer une nouvelle cale basse sur laquelle son foil bâbord doit prendre appui, le Nordiste et le Charentais-Maritime se sont fait la malle. Yannick Bestaven a pris la tête du Vendée Globe. Il est le 9e leader de ce Vendée Globe, après – dans l’ordre –, Jérémie Beyou (Charal), Maxime Sorel (V and B – Mayenne), Jean Le Cam (Yes We Cam!), Damien Seguin (Groupe APICIL), Benjamin Dutreux (OMIA – Water Family), Alex Thomson (HUGO BOSS), Thomas Ruyant (LinkedOut) et Charlie Dalin (Apivia).

Depuis le départ, et plus encore depuis les contreforts de l’anticyclone de Sainte-Hélène, Yannick Bestaven se sent comme un Maître CoQ en pattes sur son IMOCA à foils de 2015, ex-Safran. Si son monocoque avait connu un court Vendée Globe en 2016-2017 après que Morgan Lagravière eut assisté à une rencontre malencontreuse entre un de ses safrans et un OFNI, ce plan VPLP Verdier n’a cessé de monter en fiabilité et performance, d’abord entre les mains de Roland Jourdain et son écurie Kaïros, puis sous la couveuse mise en place par Jean-Marie Dauris, directeur sportif et technique, et Stan Delbarre, le boat captain depuis le rachat du quasi sistership du Banque Populaire vainqueur du Vendée Globe 2016-2017. Au plus près de l’orthodromie dans la matinée, Yannick Bestaven a pointé son étrave vers l’Est, direction la longitude de la Tasmanie, que le leader devrait couper demain, entrant alors dans les eaux du Pacifique. Une étape au moins aussi symbolique que le franchissement du Cap Leeuwin. Cet après-midi, le Rochelais était toujours le plus rapide de la flotte sur les quatre dernières heures (19,9 nœuds) juste derrière Jérémie Beyou (Charal), qui poussait depuis la 21e place à 20,2 nœuds dans un tout autre système météo.

Bestaven, Le Cam, Herrmann « réparés »

Ce qu’il convient de noter, c’est que Yannick Bestaven a fait partie des quatre skippers qui se sont déroutés dans la soirée du 30 novembre pour aller porter secours à Kevin Escoffier, naufragé dans les mers du Sud, à l’Ouest des longitudes de l’Afrique du Sud. Ce midi, le skipper de Maître CoQ IV a obtenu réparation du jury international du Vendée Globe, qui lui a attribué 10h15 de temps compensatoire pour son intervention sur la zone du naufrage, et ses conséquences.

Georges Priol, Président de ce jury international composé de cinq membres, a signifié ce midi que Boris Herrmann (SeaExplorer – Yacht Club de Monaco) et Jean Le Cam (Yes We Cam!) étaient également crédités d’un temps de compensation de respectivement 6 heures et 16h15. Sébastien Simon (ARKÉA PAPREC), qui avait lui aussi été dérouté, a malheureusement été contraint à l’abandon.

Interrogé lors de l’émission Vendée Live, Georges Priol a expliqué le procédé : « Ces décisions arrivent après pas mal de travail. On reçoit une demande de ‘redresse’ de la part du Président du Comité de course, Christophe Gaumont. On demande à la direction de course (dirigée par Jacques Caraës) de nous donner les temps, et de nous fournir un scénario de ce qu’il s’est passé sur l’eau. Pour décider, on prend en compte le temps pendant lequel le temps a été hors course, ce qui donne une première estimation du temps. Puis on prend en compte la fatigue, et le stress sur l’eau. Nous savons très bien qu’ils ont utilisé énormément d’énergie, qu’ils ont vécu quelque chose de très dur. (…) On utilise une procédure qui est spécifique à la course au large : on n’est pas confronté directement aux différentes parties de l’instruction. Puis on communique avec les skippers concernés. Et tous ces échanges prennent du temps ». Ces temps de compensation seront déduits de leur temps de course une fois la ligne d’arrivée franchie. Cette mission incombera au Président du comité de course, Christophe Gaumont, en temps utile.

À grands pas vers le Pacifique

Derrière les deux leaders, 25 autres bateaux encore en course progressent dans l’Indien. Reparti il y a 24 heures après avoir achevé ses réparations, Charlie Dalin (Apivia) a jugulé l’hémorragie. Son retard sur le duo était de 149,2 milles au classement de 15 heures ce mercredi. Le Normand évolue déjà dans le flux qui prendra du Nord dans les heures à venir et proposera 25 nœuds a priori réguliers dans une mer d’Ouest de 3 mètres environ.

À 459,1 milles derrière Yannick Bestaven, Jean Le Cam a gagné un peu de marge sur le groupe avec lequel il a navigué à vue hier, dans les vents faibles. Portés par un vent d’Ouest de plus de 20 nœuds (sur les fichiers), mais sans doute gênés dans leur descente vers la ZEA par une bulle de hautes pressions qui émerge de l’Ouest de la zone des glaces, le Roi Jean et ses compagnons de route (Damien Seguin, Benjamin Dutreux, Boris Herrmann et Louis Burton) devraient conserver une trajectoire plus au Nord que le trio de tête.

Plus loin enfin, le groupe formé d’Alan Roura (La Fabrique), 15e, et d’Arnaud Boissières (La Mie Câline – Artisans Artipôle), Stéphane Le Diraison (Time for Oceans), Manu Cousin (Groupe Sétin), Pip Hare (Medallia) et Didac Costa (One Ocean One Planet) évolue sur un fil entre l’anticyclone des Mascareignes au Nord et la dépression qui va se creuser ce jeudi dans le Sud, et qui leur promet des vents supérieurs à 35 nœuds et une mer bien formée. Mieux vaut garder les deux pieds sur le fil, effectivement.

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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