Vendée Globe : tous en route vers le Pot-au-Noir

Par Figaronautisme.com

Si les premiers ont grandement accéléré la cadence hier à la mi-journée, les suivants leur ont rapidement emboité le pas, tant et si bien que ce mercredi matin une grosse moitié de la flotte file à plus de 20 nœuds de moyenne. Il faut dire que sur l’eau, les conditions sont idylliques puisque le vent souffle régulièrement entre 18 et 20 nœuds sur une mer plate. Reste que si la situation est grisante, elle promet d’être de courte durée. D’ailleurs, au dernier pointage, les vitesses supersoniques des leaders ont d’ores et déjà commencé à chuter un chouïa. Et pour cause, les voilà qui se préparent à faire leur entrée dans le fameux Pot-au-Noir cet après-midi !

De son côté, Sébastien Simon confirme : « Les conditions sont parfaites pour faire avancer la machine. Elle avance toute seule. Je la laisse donc s’exprimer ! ». C’est un fait, depuis hier à la mi-journée, les skippers de Biotherm et de Groupe Dubreuil, tout comme leurs concurrents, ont nettement allongé la foulée grâce au retour des alizés, ces fameux vents réguliers des régions intertropicales qui avaient littéralement déserté l’Atlantique Nord depuis le milieu de la semaine dernière, la faute à une dépression cut-off située au nord de Madère (une zone dépressionnaire isolée dans la troposphère, riche en air froid et détachée du flux principal du jet polaire). « Pratiquement tout le monde a désormais renoué avec des vitesses à deux chiffres et sur les quatre dernières heures une grosse moitié de la flotte cavale à 20, voire 25 nœuds de moyenne ! Ça navigue poignée dans le coin ! », détaille Pierre Hays, adjoint à la Direction de course.

Le Pot-au-Noir, une origine controversée
Pour les solitaires, l’enjeu du moment, au-delà d’engranger des milles sur la route, est avant tout d’affiner au mieux leur point d’entrée dans le Pot-au-Noir, cette fameuse zone de convergence intertropicale. Si sa dénomination n’a pas d’explication certaine (certains y voient l'évocation des orages qui assombrissent la lumière, d'autres rappellent les navires pratiquant la traite des noirs africains à travers l'Atlantique et quelques-uns arguent un lien avec le jeu colin-maillard), son évolution n’en a pas réellement non plus. « C’est une zone où il est impossible de prédire les choses », a d’ailleurs rappelé hier Basile Rochut, consultant météo de la course. Sans trop se mouiller, ce que l’on peut dire concernant ce qui attend les marins, c’est que ça se présente plutôt "actif". Cumulonimbus, orages violents, pluies diluviennes, vents faibles et variables : le package s’annonce en effet complet. « Le Pot-au-Noir est toujours une zone mystérieuse. On peut s’attendre à ce que ça revienne par derrière parce qu’il a l’air de se dégager en patientant un peu », a annoncé Sébastien Simon. Autrement dit, ce fameux front intertropical pourrait se montrer plus copieux pour le groupe de tête que pour ses poursuivants, ce qui pourrait avoir pour effet de resserrer les troupes une nouvelle fois.

De l’intensité attendue
« On verra bien ce qui se passe », a avancé prudemment mais sans fatalisme le Sablais qui s'est recalé d’une cinquantaine de milles plus à l’ouest cette nuit pour affiner son point d’entrée. « Les six premiers sont étalés sur 170 milles d’est en ouest, sur une ligne presque parfaite. Leurs décalages respectifs vont forcément générer des écarts à certains moments », a assuré Pierre Hays. Dans les prochaines heures - à partir de la mi-journée pour Sam Gooldchild (VULNERABLE) puis dans l’après-midi pour ses adversaires directs -, le ton va être donné. Sur le papier, il semble que l’on puisse s’attendre à ce que les uns et les autres ne restent pas empêtrés plus d’une vingtaine d’heures dans ce marasme météorologique. Reste qu’entre la théorie et la pratique, il y a bien souvent un fossé. C’est d’ailleurs ce sur quoi parie Jean Le Cam (Tout Commence en Finistère – Armor-lux) qui, pour sa part, se dirige vers un point d’entrée dans le Pot situé entre le 23° et le 25° Ouest.

Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine dans notre dossier spécial Vendée Globe.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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