Vendée Globe : le répit avant la prochaine bataille

On est face à une situation météo assez instable. C’est un contexte plutôt atypique, avec une dépression située assez au sud, presque stationnaire, qu’on appelle une cut-off, et qui se comble progressivement sur le Portugal. Derrière, les modèles pédalent dans la semoule et peinent à s’accorder, ce qui complique les prévisions. Il faut jongler avec le centre du système, ce qui n’est jamais simple, surtout avec une mer croisée dans tous les sens. On va essayer de rester prudents, de progresser du mieux possible et, surtout, d’arriver aux Sables-d’Olonne. Paul Meilhat, Biotherm.Dans ce contexte, les ETA (estimations d’heures d’arrivée) deviennent un peu comme les prévisions météo pour un barbecue en Bretagne : on espère, mais on n’y croit qu’à moitié. « Je n’ai aucune idée du moment où je vais arriver », a d’ailleurs confié le solitaire avec un sourire résigné. Autant dire qu’entre une dépression qui fait du surplace et des modèles qui s’embrouillent, il faut plus que du talent pour naviguer. Une bonne dose de patience semble également être une arme indispensable. Course contre l’imprévisiblePendant ce temps, une grande partie de la flotte bataille encore dans les méandres du Pot-au-Noir. Si Romain Attanasio semble enfin voir le bout de cette étouffante prison climatique, d’autres concurrents se préparent à y entrer, avec l’espoir que cette fois, cette zone de convergence intertropicale redoutée de tous se montre un peu plus clémente. Positionnés les plus à l’Est, Alan Roura (Hublot) et Jean Le Cam continuent de jouer leur propre partition. Leur choix stratégique pourrait porter ses fruits : une route plus favorable semble se dessiner pour eux. Le skipper de Tout commence en Finistère – Armor-lux, fidèle à son style audacieux mais réfléchi, pourrait même faire un retour fracassant dans le match des bateaux à dérives. « Pour l’instant, je ne vais pas me plaindre : les alizés me portent bien, et je commence à réduire l’écart. Ils (Tanguy Le Turquais et Benjamin Ferré, ndlr) avaient tout de même pris une belle avance, près de 500 milles. C’est la preuve que rien n’est jamais figé et que parfois, c’est toi qui as l’avantage, parfois, c’est l’autre. Mon placement pourrait s’avérer stratégique. Tout dépendra du moment où je traverse le Pot-au-Noir. Sans mon J2, les choses risquent de se compliquer un peu ensuite mais j’ai tout de même l’impression que cette fois, les conditions pourraient jouer en ma faveur », a commenté le Roi Jean. Ainsi, cette fin de Vendée Globe reste fidèle à elle-même : imprévisible, intense et pleine de rebondissements. Entre les différents pièges, les stratégies audacieuses et les conditions météo capricieuses, chaque skipper continue de puiser dans ses ressources pour tirer le meilleur parti de la situation. Si certains espèrent encore une remontée au classement, pour d'autres, l'essentiel est de franchir cette ligne d'arrivée, ultime récompense d'une aventure hors du commun. Une chose est sûre, rien n'est joué tant que le dernier mille n'a pas été parcouru.
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