Tous à la plage pour échapper à la canicule !

La vague de chaleur actuelle est exceptionnelle, mais d'une manière générale, les plages constituent un abri anti canicule naturel efficace dès qu'il fait très chaud en été, en raison des brises marines et de la fraîcheur de la mer.
Un refuge anti-canicule naturel
Chaque été, les plages sont prises d'assaut par les vacanciers et par tous ceux qui ne supportent pas les fortes chaleurs qui règnent dans l'intérieur des terres. Encore faut-il avoir des vacances, mais les habitants des grandes villes proches des littoraux ne s'y trompent pas : après une journée passée au bureau et dans les embouteillages, les bordelais, marseillais, rouennais, rennais ou encore caennais se ruent sur les voies express menant à la plage la plus proche. La température sur la plage pourra afficher parfois une bonne dizaine de degrés de moins que dans les villes surchauffées.
Le rôle rafraîchissant de la brise
Le phénomène est bien connu mais il peut étonner tous ceux qui ne connaissent pas le climat marin. On retrouve d'ailleurs ce principe dans tous les pays littoraux bien connus tels que l'Espagne, la Grèce et surtout le Portugal, où l'eau est plus fraîche. En effet, le paramètre déclencheur de ce régime de brise est la température de l'eau de mer : même quand elle vous semble tiède, l'eau de mer reste toujours plus fraîche que la température de l'air sous nos climats tempérés. Du coup, un phénomène d'échange thermique se met en place entre l'air frais au-dessus de l'eau et l'air chaud au-dessus de la terre. Cela produit des courants d'air, en l’occurrence les brises.
Brise de mer et brise de terre
Pour faire simple, l'air se réchauffe le jour sur les terres à la faveur de l'ensoleillement, et en particulier lors des vagues de chaleur. L'air chaud étant plus léger que l'air frais, il va s'élever en altitude, formant parfois de petits cumulus au-dessus des terres, tandis que le ciel reste tout bleu au-dessus de la mer. Cet air chaud s'élevant, il permet à l'air frais de la mer de venir vers la terre. A son tour il se réchauffe et poursuit le cycle entamé. Ce cycle se lève vers 11h ou midi, régulier comme une horloge suisse, de telle sorte que les températures les plus chaudes sur les plages s'observent vers midi : on croit que l'on va mourir de chaleur, sans un souffle d'air, puis "miraculeusement", la brise se lève vers 13 h et on respire enfin ! Cet air rafraîchissant peut s'étendre sur plusieurs kilomètres dans l'intérieur des terres, pouvant en faire bénéficier quelques villes proches (Montpellier, Caen). En fonction des conditions météorologiques (anticycloniques, dépressionnaires...), la brise n'aura pas toujours la même vigueur, mais elle est souvent fidèle au rendez-vous.
La nuit, le phénomène est inversé : les brises tombent en soirée car la différence de température entre la mer et les terres s'estompe. Puis, au fil de la nuit, la terre se rafraîchit plus vite que la mer, et les brises se lèvent dans le sens inverse : des terres vers la plage. Cette brise "de terre" souffle généralement moins fort que la brise de mer, mais elle est parfois assez sensible, apportant une sensation de fraîcheur le soir : une petite laine est parfois utile pour dîner en front de mer après une chaude journée de plage.
Quand le vent brûlant vient de la terre...
Dans certaines configurations météo, la brise ne se lève pas, au grand désespoir des voileux ou des kittesurfeurs qui restent scotchés sur une mer d'huile. Et du coup, il fait très chaud et lourd sur la plage. Ces pannes de brises sont assez rares et sont liées à des types de temps trop calmes avec un ciel souvent voilé. Il faut un peu d'instabilité de l'air pour que les brises soient dynamiques : en cas de temps trop stable, sous un anticyclone ou entre deux centres d'action, il se peut que la brise ne se lève pas. C'est parfois aussi le signe de l'approche d'une perturbation qui fait tomber le vent avant qu'il ne se relève le lendemain. Dans d'autres cas, la chaleur caniculaire envahit les plages, poussée par un vent de terre : vent de sud-est sur l'arc atlantique, vent d'est en Bretagne et vent du sud pour les côtes de la Manche et de la mer du Nord. C'est ce qui se produit en ce début de semaine, avec des températures atteignant 37° jusque sur les plages. Ce fut le cas, aussi, lors de la canicule de juin dernier où la température est montée à 40°C à La Rochelle. Mercredi et jeudi, la vague de chaleur remontera jusque sur les plages des Hauts-de-France : il pourra y faire jusqu'à 38°C et des records seront battus. Mais ces coups de chaud littoraux ne durent jamais bien longtemps, un jour ou deux au grand maximum. Car la présence de la mer provoque rapidement la formation d'orages, et après de telles chaleurs, on se retrouve souvent plongé dans les brouillards de mer dès le lendemain matin.