Trouverez-vous le trésor du pirate La Buse ?

Par Figaronautisme.com

Aujourd'hui, cap au sud-est de l'Afrique dans l'océan Indien. Nous avons retracé l'itinéraire d'un pirate farouche répondant au nom de La Buse. Il y aurait enterré un trésor de 5 milliards d'euros, quelque part entre les Seychelles, Madagascar et l'île Maurice...

Qui est Olivier Levasseur, alias La Buse ?

Olivier Levasseur naît en 1690 en France. Tout comme la plupart des pirates, son histoire tient de la légende autant que de témoignages qui nous sont parvenus. A commencer par ses origines, en raison du patronyme « Levasseur », très utilisé. On situe ainsi ses origines à Calais, fils du Corsaire Paul Levasseur. D’autres disent qu’il descend de François Levasseur, premier gouverneur de l’île de la Tortue (Haïti, dans les mers des Caraïbes). On ne retient pas trop les débuts de son accession à la piraterie, ainsi que de ses faits d’arme. Il participe toutefois, en 1716, à la réunion de Providence aux Bahamas où il est décidé de ne plus barouder dans les eaux des Caraïbes, devenues trop dangereuses suite à la volonté des différentes marines nationales d’endiguer la piraterie.

En 1721, Olivier Levasseur, devenu depuis quelques temps La Buse, s’est trouvé des acolytes (dont certains qu’il laisse derrière lui suite à des différends). Il navigue dans les eaux de l’océan Indien, à l'île Maurice et île Bourbon (actuelle île de la Réunion).

Origine du trésor

Ce que nous savons, c’est que La Buse, et son acolyte Taylor voient un navire en réparation à St-Denis, à la Réunion, le 8 avril 1721. Il s’agit du Nossa Senhora do Cabo (La Vierge du Cap). Le navire, qui a essuyé une tempête, transporte 800 tonneaux et 72 canons, ainsi qu’un trésor accumulé sur dix ans de navigation. Et d’éminentes personnalités telles que le Comte d’Ericeira, vice-roi des Indes Orientales portugaises et l’archevêque de Goa. Le navire devait rentrer au Portugal. Cette escale inopinée, quoique nécessaire, lui sera fatale.

Quand le navire reprend les eaux, les forbans La Buse et Taylor abordent le navire et prennent l’ascendant sur l’équipage, ceci après un combat bref mais intense. Ils mettent la main sur des rivières de diamants, des tonnes de bijoux mêlés à des perles et des barres d’or, du mobilier et des objets de culte inestimables… Les historiens estiment le butin à quelques… 5 milliards d’euros.

La Buse et Taylor traversent les mers jusqu’à St-Augustin à Madagascar, en réparant le navire portugais et le renommant « le Victorieux ». Toutefois, les marins ne s’arrêtent pas là et continuent d’attaquer d’autres navires. Parmi eux, un navire qu’ils brûlent compte tenu du faible butin, avec des esclaves à son bord. Cette ressource précieuse partie en fumée, l’ire des colons s’embrase et il est décidé que la piraterie devait être exterminée.

Suite à une querelle, La Buse et Taylor se séparent. La Buse reste à Sainte-Marie, une île au large de Madagascar, ne commettant plus aucun acte de piraterie. Il ne regagne pas Bourbon toutefois, où l’amnistie lui aurait été accordée.

Dès lors, le retraité pirate vend ses services au navire qui le souhaitent. Hélas, La Buse ne choisit guère bien son navire, La Méduse, où le capitaine le reconnaît, lui met les fers et le fait prisonnier. Oliver Levasseur est jugé, condamné à être pendu haut et court le 7 juillet 1730.

Après avoir fait vœu de repentance devant les portes de l’Eglise, La Buse se retrouve sur l’échafaud. La corde au cou, La Buse jette un mystérieux cryptogramme à la foule en s’exclamant : « Mon trésor à qui saura le prendre ! ». C’est là le dernier coup d’éclat de La Buse, et le début de la quête du plus grand trésor jamais caché.

Un trésor mystérieux

L’identité du récipiendaire est inconnue, en revanche bien des écrits, des rébus, et des marques laissées aux îles des Seychelles, à Madagascar, La Réunion, réfèrent aux trésors de La Buse.

Actuellement, nombre de personnes sont à la recherche du trésor. Au XXème siècle, la quête commence avec une seychelloise du nom de Savy, qui trouve en raison de la marée basse des roches contenant divers symboles. Ce qui intrigue le plus sont les symboles humains dont un œil est dit « monstrueusement » ouvert. Près de l’œil, on retrouve deux tombes dont les dépouilles portent aux oreilles gauches le fameux anneau d’or, caractéristique de la tenue de pirate.

Elle est aussi en possession de documents qui auraient été écrits par La Buse, ainsi que le célébrissime cryptogramme. Elle se rend à la Bibliothèque Nationale où elle rencontre un certain Charles Bourel de La Roncière travaillant au service des manuscrits. Il authentifie les documents comme provenant de La Buse. Un notaire a vent de l’histoire de Madame Savy et il se rend chez elle avec des documents qui pourraient jeter la lumière sur cette affaire, et pourquoi pas, retrouver le trésor perdu depuis des siècles.

En confrontant les documents, le notaire se rend compte que les divers rébus, cryptogrammes, testaments et lettres qui sont en sa possession, sont également bien complexes à décoder. L’existence du trésor y est certifiée, mais c’est la seule certitude qui soit. La localisation est dans l’océan Indien, autour des îles où mourut La Buse. Autant dire, une aiguille dans une botte de foin.

Un lien a été émis entre le trésor de la buse et celui de Bernardin Nagéon de l’Estang appelé également « Le Butin ». Il aurait hérité, d’une façon ou d’une autre, du magot de La Buse et y aurait associé le sien. Tout comme son prédécesseur, il le cacha aux yeux des indésirables. Il écrivit un testament pour son neveu, dans le but que ce dernier déterre le trésor.

Aujourd’hui

On ne compte plus le nombre d’expéditeurs qui se sont lancés dans cette folle aventure. De nombreux chercheurs, comme le français Emmanuel Mezino, ont isolé une zone de recherche. Mais ils ne sont pas allés plus loin.

Un autre homme, John Cruise-Wilkins, à la suite de son père, est en quête du trésor. Il serait, au bout de trente ans de recherche, sur le point de découvrir le butin laissé par La Buse et Bernardin Nagéon de l’Estang.

A noter que se lancer sur la piste du trésor n’est pas sans risque. Au niveau judiciaire, des personnes ont été condamnées en 2015, à St-Philippe (où les rumeurs sont nombreuses quant à la présence  du trésor). Il faut en effet une licence attribuée par le patrimoine pour se lancer dans les fouilles archéologiques. Autrement, on risque dans un premier temps sa vie, mais aussi la dégradation d’un patrimoine culturel très riche.

Diaporama
Les Seychelles, possible lieu où le trésor se cache
Une partie du cryptogramme de La Buse Wikimedia
Tombe d'Olivier Levasseur, alias La Buse Wikimedia
L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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