Quels sont les phares les plus hantés du monde ?
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Phare de Little Ross Sur l’île écossaise de Little Ross, le phare du même nom, érigé en 1843 et automatisé en 1961, est associé à une tragédie funeste qui hante encore les mémoires. En août 1960, alors que le gardien principal était en congé, deux gardiens de remplacement assuraient la surveillance. Ce jour-là, le secrétaire de la section locale de la Royal National Lifeboat Institution arriva sur l’île avec son fils pour un déjeuner et une promenade, mais ils firent une découverte macabre : le corps sans vie de l’un des gardiens, Hugh Clark, gisant dans les locaux du phare. Une enquête policière nationale fut immédiatement lancée, et l’autre gardien, Robert Dickson, fut arrêté et inculpé pour le meurtre de son collègue. Jugé coupable, Dickson fut condamné à la peine de mort par pendaison. Depuis ce drame, les visiteurs décrivent une atmosphère lugubre et oppressante qui semble s’infiltrer jusque dans les murs de la tour, comme si l’âme tourmentée de Hugh Clark hantait encore ce lieu isolé. Des coups fantomatiques résonnent dans les couloirs vides, des ombres apparaissent dans les fenêtres la nuit, et une présence glaciale semble surveiller ceux qui osent pénétrer cet endroit marqué par le sang et le mystère.
Phare de Tévennec
Le Phare de Tévennec, situé en Bretagne, est probablement le plus célèbre des phares hantés français. Construit en 1874 pour guider les navires dans les eaux dangereuses de la mer d’Iroise, il est mis en service en 1875, bien que les conditions de vie y soient infernales dès le début. Tévennec se dresse sur un rocher isolé, battu par les vagues, où les gardiens ont peu de répit. Très vite, des récits d’apparitions et de voix mystérieuses surgissent : certains gardiens affirment entendre des voix leur ordonnant de partir. La première victime de cette malédiction semble être Henri Guezennec, le premier gardien, qui sombre dans la folie. Par la suite, les gardiens se succèdent rapidement, chacun étant terrassé par la peur, la dépression, ou même, pour certains, trouvant une mort prématurée. Le Phare de Tévennec regroupe à lui-seul presque une dizaine de décès jusqu’en 1910. Finalement, cette même année, le phare est automatisé, aucun humain ne voulant plus y rester. Encore aujourd’hui, les pêcheurs bretons racontent qu’on entend des plaintes émanant du rocher maudit de Tévennec, comme si les âmes tourmentées des gardiens passés n’avaient jamais pu le quitter.
Phare de Saint-Augustine
Le premier phare permanent érigé à proximité de Saint Augustine, la plus ancienne ville d'Amérique, a vu le jour sur l'île d'Anastasia en 1824. Cependant, la structure actuelle, plus imposante, n’a été achevée qu’en 1874, année marquée par un drame. Les filles adolescentes d’Ezekiah Pittee, un ouvrier employé pour les travaux de reconstruction, trouvaient des divertissements autour du chantier en jouant sur un chariot destiné à transporter les matériaux. Un jour, la charrette se détacha et dévala la colline, emportant les jeunes filles avec elle vers une mort tragique, les noyant dans les eaux sombres de l’île. Depuis, le rire fantomatique des deux sœurs résonnerait autour de la tour, et la plus âgée, vêtue de la robe bleue et du nœud qu’elle portait ce jour-là, apparaîtrait parfois aux visiteurs. D’autres âmes égarées semblent hanter le phare, comme celle de Joseph Andreu, un ancien gardien qui trouva la mort dans les années 1850 en chutant depuis le sommet de la tour. Certains affirment sentir l’odeur de son cigare dans les escaliers, signe de sa présence spectrale. Les légendes évoquent aussi la colère d’un ancien constructeur des lieux, mort furieux après un conflit foncier, et même les âmes de treize pirates enterrés autour de la tour, bien qu’aucune trace de ces sépultures n’ait été retrouvée. En revanche, des archéologues ont découvert des épaves historiques et des restes de la première tour de guet en bois de la région. La tour de Saint Augustine n’est donc pas seulement un monument, mais un lieu où les esprits des gardiens et des naufragés semblent attendre, parmi les ombres et les murmures du passé.
Phare de Calais
Le Phare de Calais, érigé en 1848 sur les anciennes fortifications de la ville, est bien plus qu’un simple repère pour les navigateurs. Dès les débuts de sa construction en 1845, une étrange découverte a marqué les esprits : les ouvriers mirent au jour deux squelettes, un homme et une femme, enfouis dans les fondations mêmes du phare. Ces restes mystérieux, probablement vestiges d’un passé sombre lié aux anciennes fonctions militaires du site, n’ont jamais livré tous leurs secrets. Selon la légende, ces âmes errantes hantent désormais la tour, rôdant entre ses murs. Au fil du temps, des phénomènes étranges se sont multipliés. Dans l’ancienne cuisine, aujourd'hui transformée en salle d’exposition, certains affirment entendre des bruits de vaisselle ou des éclats de voix, comme si une invisible présence y préparait un repas. Des pas résonnent dans les escaliers, des portes claquent sans raison apparente, et une fragrance délicate flotte parfois dans l’air, aussi éphémère qu’inexplicable. Les employés d’Opale Tour, association qui gère aujourd’hui le phare, ont fini par s’habituer à ces apparitions et à cette sensation troublante d’une présence à leurs côtés. Un autre drame ajoute à la réputation lugubre de l’endroit : à la fin du XIXe siècle, l’ancien maire d’Ardres mit fin à ses jours en se jetant du haut de la septième fenêtre du phare. Depuis, nombreux sont ceux qui affirment avoir aperçu, les jours de grand froid, un voile blanc se détacher de la tour avant de disparaître dans les vents marins, comme une âme en peine refusant de quitter ce lieu hanté.