Suriname, l’échappée belle méconnue : entre jungle, histoire et fleuves à explorer

Un patchwork culturel dans un écrin vert
Capitale modeste mais attachante, Paramaribo pose le décor. Avec ses maisons coloniales en bois aux façades blanchies par le temps, ses marchés colorés et sa population polyglotte, la ville donne le ton : ici, le monde entier semble s’être donné rendez-vous. On y parle néerlandais, sranan tongo, hindi, javanais ou encore portugais dans un joyeux brassage. La cohabitation de mosquées, d’églises et de temples hindous dans le centre-ville, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, en est le reflet architectural.
Mais ce qui rend le Suriname unique, c’est surtout la présence omniprésente de l’eau. Avec plus de 90 % de son territoire recouvert de forêt équatoriale, le pays s’organise autour de ses grands fleuves : le Suriname, le Maroni, le Coppename, autant d’axes de vie qui dessinent une géographie fluide et changeante, au gré des pluies et des saisons.
Le tourisme, encore confidentiel, mais en pleine montée
Le Suriname accueille aujourd’hui moins de 300 000 touristes par an selon les chiffres de l’Office de tourisme surinamien. Un chiffre modeste, qui témoigne de son statut de destination "hors radar", mais qui progresse régulièrement depuis quelques années, porté par une clientèle de plus en plus sensible aux voyages durables et aux expériences loin du tourisme de masse.
À Paramaribo, l'offre d’hébergement va de la guesthouse familiale au boutique-hôtel de charme. En s’éloignant de la ville, l’expérience devient plus immersive : lodges en pleine jungle, campements sur les berges du fleuve, excursions en pirogue dans les réserves naturelles - ici, pas de resorts all inclusive, mais une promesse d’authenticité.
L’appel du fleuve : le Suriname côté nautique
Côté nautisme, on est loin des marinas bondées de la Méditerranée. Et c’est tant mieux. Le Suriname offre un terrain d’exploration unique aux amateurs d’eau douce et de navigation fluviale. Le fleuve Suriname, large et puissant, traverse le pays du sud au nord, reliant les villages bushinengue du coeur de la forêt aux ports du littoral. Il se découvre à bord de pirogues motorisées traditionnelles, mais certains voyagistes proposent désormais des circuits en kayak pour les plus sportifs.
À Brownsberg, le lac Brokopondo - immense réservoir artificiel né d’un barrage hydroélectrique dans les années 1960 - s’étend sur plus de 1500 km2. Ce plan d’eau impressionnant est devenu un terrain de jeu prisé pour la pêche sportive, notamment du peacock bass, mais aussi pour des balades en bateau au milieu d’arbres immergés aux silhouettes fantomatiques. Sensations garanties au coucher du soleil, quand la lumière dorée nimbe les troncs morts dans une atmosphère presque surnaturelle.
Les amateurs de voile ne seront pas en reste, même si les infrastructures nautiques restent rudimentaires. Des initiatives locales commencent à émerger, comme à Nieuw-Amsterdam ou à l’embouchure du fleuve Commewijne, où l’on peut embarquer pour des balades côtières, observer les dauphins dans l’estuaire ou simplement profiter du vent sur des pirogues à voile traditionnelles.
Une destination pour navigateurs curieux et voyageurs éclairés
Le Suriname n’est pas une destination qui se laisse apprivoiser en deux jours. Il faut y prendre son temps, accepter de ralentir, d’écouter, de comprendre. C’est un pays pour les voyageurs patients, pour ceux qui savent que l’aventure commence là où les cartes touristiques s’arrêtent. Pour les navigateurs au long cours qui cherchent un mouillage différent, loin des routes toutes tracées.
Les possibilités de croisière côtière, bien que limitées, peuvent s’envisager pour les plaisanciers expérimentés souhaitant explorer cette façade peu fréquentée de l’Amérique du Sud. L'entrée dans les eaux surinamaises se fait généralement via le fleuve Suriname, avec une escale incontournable à Paramaribo pour les formalités de douane. Il est conseillé de se renseigner en amont sur les conditions de navigation et les réglementations locales, encore très influencées par l’administration néerlandaise.
Le Suriname n’est pas une destination de plaisance comme les autres. C’est un appel d’air, un retour à l’essentiel. Une parenthèse verte où l’eau est le fil conducteur de toutes les aventures. Pour qui accepte de sortir des sentiers battus et de laisser derrière soi les certitudes de la navigation classique, c’est une découverte précieuse, vibrante, qui marque durablement.
Il y a là un potentiel incroyable pour un tourisme responsable, respectueux de l’environnement et des cultures locales. Et si demain, le Suriname devenait la prochaine escale secrète des navigateurs curieux ? Le pays, en tout cas, n’attend que vous.
Et avant de partir, pensez à consulter les prévisions météo sur La Chaîne Météo Voyage et à télécharger l'application mobile gratuite Bloc Marine.