Ischia, trésor thermal et volcanique au large de Naples
Ischia Porto : la porte d’entrée vibrante de l’île
C’est souvent par Ischia Porto, sur la côte nord-est, que débute la découverte. Ancien cratère immergé transformé en bassin naturel, il abrite aujourd’hui le principal port de l’île, à la fois vivant et accessible. Ferries, pêcheurs, vedettes et voiliers s’y croisent en permanence. Une fois à terre, la promenade sur le quai principal mène vers Ischia Ponte, le vieux centre historique, où le temps semble s’être arrêté.
L’incontournable ici, c’est le Castello Aragonese, forteresse du XVe siècle dressée sur un îlot rocheux. Relié à l’île par une digue piétonne, ce bastion impressionnant offre un panorama exceptionnel sur la baie de Naples. À l’intérieur, les jardins suspendus, les ruines monastiques et les passages troglodytes donnent à la visite une vraie densité historique et esthétique.
Forio et Lacco Ameno : charme et patrimoine marin
Cap au nord-ouest ensuite, où Forio s’impose comme un port d’escale très apprécié. Protégé et bien équipé, il permet de rejoindre rapidement le centre du bourg, marqué par les églises blanches, les tours de guet et l’animation typique des soirées insulaires. De là, il est facile de rejoindre les célèbres jardins de La Mortella, créés par la veuve du compositeur William Walton, dans une ancienne carrière transformée en oasis subtropicale.
Un peu plus au nord, Lacco Ameno charme par sa petite marina et son rocher emblématique, le Fungo, surgissant de la mer comme une sculpture. Le musée archéologique de Pithecusae, installé dans la Villa Arbusto, abrite des trésors de l’époque grecque, témoignage du rôle historique d’Ischia dans la colonisation de l’Italie antique.
Marina Corricella : carte postale vivante à Procida
À quelques encablures d’Ischia, difficile de ne pas faire escale à Procida, sa voisine plus discrète mais tout aussi envoûtante. Et c’est là, sur la façade orientale de l’île, que se niche l’un des plus beaux ports de tout le bassin méditerranéen : Marina Corricella.
Ici, pas de route, pas de voitures. Ce port de pêche, accessible uniquement à pied ou par la mer, est un concentré de douceur italienne. Les façades pastel empilées les unes sur les autres, les barques colorées à l’eau, les filets suspendus aux balcons : tout semble sorti d’un film. D’ailleurs, c’est ici que fut tourné Le Facteur avec Philippe Noiret. En se baladant dans les ruelles, on passe de placettes minuscules en escaliers sinueux, avant de déboucher sur des terrasses posées à fleur d’eau. Un lieu suspendu, absolument unique, à visiter absolument si vous naviguez dans le golfe.
Les plaisirs de la mer : navigation, plages et mouillages
Naviguer autour d’Ischia reste un plaisir de chaque instant. Les reliefs volcaniques offrent une protection naturelle dans de nombreuses anses, et la mer Tyrrhénienne garde une transparence remarquable en été. Les mouillages de jour sont nombreux, notamment dans la baie de San Montano (près de Lacco Ameno) ou face aux rochers de Sant’Angelo, minuscule village perché sur un promontoire.
L’île compte aussi plusieurs plages remarquables, accessibles aussi bien depuis la mer que par la terre. La plus vaste est la Spiaggia dei Maronti, à l’est de Sant’Angelo : deux kilomètres de sable clair bordés de falaises, avec des établissements balnéaires bien intégrés. À l’ouest, la Spiaggia Citara séduit par ses eaux cristallines et sa proximité avec les thermes de Poseidon, un lieu unique où l’on peut alterner bains de mer et bassins thermaux.
Plus intime, la plage de San Francesco, adossée à une petite église blanche près de Forio, offre un décor à la fois paisible et photogénique. Les amateurs de coins plus sauvages préféreront Cava dell’Isola, une anse encaissée et végétalisée, accessible par un escalier. Enfin, la plage de Cartaromana, tout près du Castello Aragonese, propose une vue exceptionnelle sur la forteresse, avec des eaux peu profondes idéales pour les familles.
Ischia ne se limite pas à un simple arrêt technique ou à une étape parmi d’autres. Elle s’explore par fragments, au rythme des ports et des villages, avec toujours ce sentiment d’avoir mis le cap sur une Italie restée fidèle à elle-même. Que l’on vienne pour l’histoire, la mer ou les panoramas, l’île a de quoi séduire bien au-delà de l’escale. Et pour ceux qui prennent le temps d’y revenir, Ischia finit toujours par se transformer en point d’ancrage.
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