Les côtes amalfitaine en automne : la douceur retrouvée de la Méditerranée

Quand l’effervescence estivale s’efface, la côte amalfitaine retrouve son âme. Entre villages suspendus, panoramas baignés d’une lumière dorée et cuisine aux parfums d’agrumes, l’automne offre un visage plus intime de ce joyau italien. Une saison idéale pour découvrir ses trésors, à un rythme apaisé, le long de routes et de sentiers qui serpentent entre ciel et mer.

Positano au petit matin : charme et sérénité

En automne, Positano change d’allure. Les visiteurs se font rares, les marchands reprennent le temps de discuter et les ruelles en escalier retrouvent leur silence. Le soleil, plus bas sur l’horizon, éclaire doucement les façades pastel, les dômes vernissés et les bougainvilliers encore fleuris. On se laisse porter d’une ruelle à l’autre jusqu’à la plage de Fornillo, plus discrète que la grande Spiaggia, ou l’on grimpe jusqu’à Nocelle pour profiter d’une vue vertigineuse sur la mer. Sur la promenade, les boutiques artisanales rouvrent doucement, les terrasses se remplissent d’habitués, et la vie reprend un rythme méditerranéen plus paisible. Un café face à la baie, des spaghetti alle vongole, le murmure de la mer : à cette saison, Positano se savoure dans toute sa douceur retrouvée.

Le Sentier des Dieux : une marche suspendue entre ciel et mer

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L’automne est la saison parfaite pour parcourir le Sentiero degli Dei, le mythique « sentier des Dieux » qui relie Agerola à Nocelle. Ce chemin, accroché à flanc de falaise, dévoile l’un des panoramas les plus grandioses d’Italie. Sans la chaleur écrasante ni la foule, la marche devient un pur plaisir. Le parcours serpente entre les vignes, les oliviers et les petits hameaux, offrant des vues saisissantes sur Capri, la côte et les montagnes des Lattari. Par endroits, des marches taillées dans la roche et des murets anciens rappellent le passage des bergers d’autrefois. Les parfums de sauge et de romarin se mêlent au souffle du vent marin, et chaque détour du sentier semble suspendu entre ciel et mer. En automne, la lumière dorée rend le décor presque irréel : c’est une marche à la fois physique et contemplative, une expérience à vivre lentement.

Amalfi et la vallée de la Ferrière : entre histoire et nature

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Amalfi, ancienne république maritime, retrouve son allure majestueuse dès que les foules se dissipent. La cathédrale Saint-André domine la place de ses mosaïques dorées, et les ruelles pavées s’animent d’une vie plus locale. On flâne entre les étals de céramiques, on s’arrête devant les façades ocre, on écoute les cloches sonner dans un air devenu plus clair. Mais la véritable merveille se trouve juste derrière la ville : la Vallée de la Ferrière, un joyau de verdure dissimulé entre les collines. Le sentier longe un torrent, traverse d’anciennes forges et s’enfonce dans un décor presque tropical, peuplé de fougères géantes et de cascades cristallines. Après les chaleurs de l’été, l’automne redonne vie à cette vallée humide, où l’eau ruisselle de nouveau sur les roches moussues. C’est un autre visage de la côte amalfitaine, plus sauvage, presque secret, que l’on découvre ici, à quelques pas seulement du cœur animé d’Amalfi.

Ravello : les jardins suspendus de la côte

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Perchée au-dessus de la mer, Ravello domine la côte amalfitaine comme un rêve suspendu. À l’automne, le village baigne dans une lumière d’ambre, les pierres anciennes se réchauffent et les jardins s’embrasent de nuances dorées. La Villa Rufolo, avec ses arcades mauresques et ses terrasses fleuries, offre une vue époustouflante sur le littoral. Plus haut encore, la Villa Cimbrone et sa célèbre Terrazza dell’Infinito semblent flotter entre ciel et mer. Les hortensias et les lauriers embaument l’air, et le silence n’est rompu que par le bruissement du vent dans les cyprès. Dans les ruelles, quelques galeries d’art et ateliers d’artisans restent ouverts, et les cafés de la piazza centrale deviennent des refuges parfaits pour prolonger le moment. Ravello, à cette saison, n’est plus un simple belvédère : c’est un havre d’élégance et de sérénité où le temps paraît suspendu.

Praiano et le Fiordo di Furore : la côte sauvage

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Praiano, coincée entre Amalfi et Positano, dévoile toute sa beauté quand le flot des touristes se retire. Le village s’étire paresseusement le long des falaises, baigné d’une lumière dorée qui caresse les murs blanchis et les marches couvertes de fleurs. Depuis les hauteurs, un sentier descend vers le Fiordo di Furore, une gorge profonde creusée par la mer et traversée par un pont spectaculaire. En contrebas, une minuscule plage de galets s’ouvre sur une eau limpide. L’endroit, souvent désert à cette saison, semble hors du temps. Assis sur les rochers, on entend l’écho du ressac se mêler au cri des mouettes. Sur le chemin du retour, les oliviers argentés, les parfums de maquis et la lumière rasante rappellent pourquoi cette côte reste l’une des plus belles au monde : elle n’a pas besoin de foule pour briller.

Atrani, Minori et Maiori : la vie locale retrouvée

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L’automne rend à ces villages leur vrai visage. À Atrani, minuscule et charmant, les habitants se retrouvent sur la place, les pêcheurs raccommodent leurs filets et les rires d’enfants résonnent entre les façades colorées. Minori, plus gourmande, attire par ses pâtisseries légendaires : les délices au citron d’Amalfi, les gâteaux à la ricotta et les liqueurs sucrées font partie du rituel. En se promenant dans les ruelles, on croise des artisans qui travaillent la céramique et des restaurateurs qui préparent encore les menus du soir. Plus loin, Maiori déroule sa longue plage bordée de pins et de terrasses ouvertes. La mer reste douce, les couchers de soleil s’étirent et les soirées conservent une atmosphère familiale et joyeuse. Ces villages, souvent oubliés des itinéraires classiques, incarnent à merveille la côte amalfitaine d’arrière-saison : simple, sincère et profondément italienne.

Punta Campanella : la Méditerranée à perte de vue

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À l’extrémité de la péninsule, le promontoire de Punta Campanella marque la rencontre entre la baie de Naples et la mer Tyrrhénienne. Le sentier qui y mène serpente entre les oliveraies et les genêts, offrant des vues spectaculaires sur Capri, les Faraglioni et la côte escarpée. À mesure que l’on s’approche du phare, l’air se charge d’iode et de vent. En automne, la nature y est plus brute, la lumière plus franche, et la solitude presque totale. Les ruines d’un ancien temple dédié à Minerve rappellent les origines mythologiques du lieu. Depuis le sommet, le regard se perd dans un panorama à 360° : mer profonde, falaises abruptes, îles lointaines. C’est l’un de ces endroits où le silence parle, où l’on ressent pleinement la beauté sauvage de la Méditerranée.

Conseils pratiques pour un voyage automnal réussi

L’automne s’étend ici de fin septembre à mi-novembre, mais le mois d’octobre reste la période la plus agréable. Les températures oscillent entre 18 et 24 °C, idéales pour marcher ou profiter encore des plages. Les hôtels et restaurants ferment progressivement à partir de la deuxième quinzaine d’octobre, il est donc recommandé de réserver en amont, surtout dans les villages les plus fréquentés. Les liaisons maritimes entre Amalfi, Positano et Sorrente fonctionnent jusqu’à fin octobre, mais les horaires se réduisent considérablement. À cette période, mieux vaut miser sur les bus SITA, réguliers et fiables, ou louer une voiture si l’on souhaite explorer l’arrière-pays.
Côté hébergement, l’arrière-saison offre de belles opportunités : des chambres avec vue à prix adoucis, des agritourismes dans les collines, ou encore des B&B à taille humaine où l’accueil reste chaleureux. Pour le climat, prévoyez plusieurs couches : tee-shirt et chapeau en journée, veste légère et pull pour les soirées. Une paire de chaussures de marche solides est indispensable, les pavés et escaliers étant souvent glissants après les pluies. Enfin, partez tôt pour vos visites : la lumière matinale est incomparable, dorée, douce, et donne à la côte un éclat presque magique.

Découvrir la côte amalfitaine en automne, c’est renouer avec l’essence même du voyage : la lenteur, la curiosité, la contemplation. Quand les plages se vident et que les sentiers s’ouvrent de nouveau, chaque village révèle une beauté plus sincère. Entre les parfums d’agrumes, les échos de la mer et la lumière d’or qui enveloppe les collines, l’Amalfi hors saison n’a rien d’un secret bien gardé, c’est une promesse d’Italie apaisée, vibrante et inoubliable.

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...
Irwin Sonigo
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Capitaine 200 et ancien embarqué dans la Marine nationale, Irwin Sonigo a exploré toutes les facettes de la navigation. Des premiers bords sur un cotre aurique de 1932 à la grande plaisance sur la Côte d’Azur, en passant par les catamarans de Polynésie, les voiliers des Antilles ou plusieurs transatlantiques, il a tout expérimenté. Il participe à la construction d’Open 60 en Nouvelle-Zélande et embarque comme boat pilote lors de la 32e America’s Cup. Aujourd’hui, il met cette riche expérience au service de Figaro Nautisme, où il signe des essais et reportages ancrés dans le réel.