Les skippers du Vendée Globe embarqueront samedi au départ environ 100 kg de nourriture chacun, élément-clé pour une épreuve exigeante physiquement, où il est difficile de cuisiner, avec des conditions météo qui secoueront les bateaux comme des shakers.
Mettre du carburant dans le moteur... "Ce n'est pas possible, comme à terre, de sauter un repas si tu n'as pas envie de manger, car c'est une mise en danger. Le rapport entre le poids, la facilité à cuisiner et l'apport nutritionnel doit être optimum", explique Louis Burton (Bureau Vallée), soulignant l'importance de manger à heure fixe.
Le skipper a ainsi préparé les trois repas (plus deux collations) qu'il prendra toutes les 24 heures avec une nutritionniste de la médecine du sport du CHU Pontchaillou à Rennes : "on a estimé les dépenses calorifiques et les temps moyens qu'ont mis les bateaux (...) lors de la précédente édition, avec une marge de sécurité d'une semaine".
Jean Le Cam (SynerCiel) a réalisé ses menus avec sa femme, restauratrice : "c'est un travail de longue haleine, même si on est parti des fichiers du précédent Vendée et de la Barcelona World Race (2010-2011), mis à jour".
L'alimentation doit aussi tenir compte des conditions météo. "On a prévu des plats moins lourds à manger quand il fait chaud, et plus salés, car on transpire et perd du sel. (…)", souligne Burton.
Les skippers ont prévu quelques gourmandises (foie gras, jambon, vin) pour certaines occasions (premier passage de l'Equateur pour Burton, fêtes de fin d'année) ou se remonter le moral. "C'est très important de recréer des moments de bien-être comme à terre, pour être bien psychologiquement", relève Alessandro Di Benedetto (Team Plastique).
Mais ils vont surtout emporter des produits lyophilisés, conserves ou plats cuisinés. Bertrand De Broc (Votre nom autour du monde) a préparé un sac d'environ 11 kg par semaine de course en tablant sur 90 jours de mer, plus une réserve de 10 jours comprenant des "lyophilisés plus légers, au cas où".