Un groupe de 98 marins argentins doit quitter le pays mardi par vol charter pour le Ghana afin de regagner Buenos Aires à bord de leur navire-école "Libertad", retenu au Ghana pendant plus de deux mois, a déclaré une source de la marine.
"Les marins prennent ce mardi un vol à 19H30 locales (22H30 GMT) à l'aéroport international d'Ezeiza" (32 km au sud-ouest de Buenos Aires), a indiqué cette source sous couvert d'anonymat.
Le Tribunal international du droit de la mer (TIDM), qui siège à Hambourg (Allemagne), a décidé samedi que les autorités du Ghana devaient libérer "immédiatement et sans condition" la frégate de la marine de guerre argentine Libertad, retenue dans le port de Tema depuis le 2 octobre.
"Il s'agit de doter le navire d'un équipage suffisant pour entreprendre la traversée de l'Atlantique", avait expliqué ce week-end le ministre de la Défense, Arturo Puricelli.
L'Argentine avait décidé de rapatrier fin octobre la plupart des membres de l'équipage du navire, laissant sur place 44 marins, dont le capitaine.
C'est une plainte du fonds d'investissement NML Capital Limited qui est à l'origine de la détention du Libertad par les autorités ghanéennes.
Ce fonds, qui a son siège aux Iles Caïman, un paradis fiscal, réclame plus de 370 millions de dollars (283 millions d'euros) à l'Argentine après avoir refusé des offres d'échange de titres de dette à deux reprises, en 2005 et 2010.
L'Argentine s'était déclarée le 23 décembre 2001 en défaut de paiement, le plus important de l'histoire, d'un montant de 100 milliards de dollars (75 milliards d'euros), et avait écarté toute négociation avec ses créanciers.
Buenos Aires avait obtenu en 2005 que 76,15% des porteurs de titres acceptent son offre d'échange, avec une perte pour eux se situant entre 44 et 75% selon les titres.
Une nouvelle offre avait permis au pays de solder 93% de sa dette, mais l'Argentine a toujours juré qu'elle ne céderait pas aux créanciers "récalcitrants".