Everest Agharesa, qui a enfilé un gilet de sauvetage au-dessus de son costume, répond à ses emails professionnels sur son Blackberry en attendant le départ du bateau à l'embarcadère d'Apapa, le port de Lagos (Nigeria).
Cet agent immobilier sort d'un rendez-vous de travail. Et pour regagner son bureau, situé sur Lagos Island, au cœur de la 2e plus grande ville d'Afrique, il a décidé de prendre le bateau.
Un moyen de transport alternatif encore peu emprunté, mais que l'Etat de Lagos cherche à développer pour décongestionner les rues de cette "megacity" de quelque 15 millions d'habitants, où l'on estime que tous les matins, 9 millions de personnes créent de gigantesques "go-slows", terme local pour désigner les embouteillages.
"Ce que je gagne à prendre le bateau: j'économise de l'essence, je gagne du temps, et je ne suis pas stressé par le trafic", estime le jeune homme.
Lagos, capitale économique du Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique, avec 160 millions d'habitants, et le premier producteur de pétrole du continent, est un pôle d'attraction pour toute la sous-région.
Un des parcours les plus empruntés: le Third Mainland Bridge, le plus long pont d'Afrique, qui s'étend sur plus de 10 kilomètres et relie les trois îles, où se concentre l'activité économique, au continent.
D'un côté du pont, sur Lagos Island, centre historique de la ville, les rues étroites et animées, bordées d'échoppes, mènent aux sièges des grandes banques, perchés dans des grattes-ciels.
Commerces, restaurants, hôtels luxueux, résidences pour expatriés et immeubles de bureaux sont rassemblées sur les îles Victoria et Ikoyi.
Ynka Marinho a quitté son poste dans l'industrie pétrolière pour relever le défi de développer les transports maritimes à la tête de LASWA (autorité de régulation des transports maritimes de l'Etat de Lagos).
"Quand je suis arrivé il y a deux ans, seulement 200.000 ou 300.000 passagers prenaient le bateau tous les mois. Aujourd'hui on estime que 1,3 million de personnes en moyenne prennent le bateau chaque mois", explique M. Marinho.