L'archéologue Michel Charleux, 67 ans, part ce lundi avec trois compagnons pour une septième mission de 105 jours sur l'île déserte d'Eiao, dans l'archipel des Marquises, en Polynésie française.
Pendant plus de trois mois, il va vivre sur cette île isolée avec trois Marquisiens, qui l'assisteront dans ses travaux. Michel Charleux va fouiller les lieux où travaillaient autrefois les artisans polynésiens, pour obtenir des datations et recueillir des éléments sur les conditions d'existence de l'époque.
Les quatre tonnes de vivres et de matériel nécessaires durant les trois mois vont être acheminées aux Marquises par un navire de la Marine nationale, Prairial, qui effectue une mission dans la zone, puis ensuite déposées par hélicoptère au sommet d'Eiao.
Il faut notamment apporter toute l'eau qui sera consommée sur place, car il n'y a pas de source proche du bivouac. Cette eau sera réservée à la boisson et à la cuisine, et l'archéologue comme ses assistants feront leur toilette à l'aide de lingettes pour bébés.
La première semaine, ils construiront un abri en bois, monteront une grande tente pour le laboratoire et une autre pour la cuisine, ainsi que trois petites tentes pour dormir. Le campement sera alimenté en énergie par des panneaux solaires.
Leur seul contact avec l'extérieur sera un téléphone Iridium. L'île la plus proche, Nuku Hiva, se situe à une centaine de kilomètres de haute mer.
Le coût de la mission est estimé à 113 000 Euros, financé à la fois sur fonds publics et privés. Mais toutes les aides n'ont pas encore été versées, ce qui ne freine pas l'ardeur de Michel Charleux. "A mon avis, j'en serai une fois encore largement de ma poche", conclut-il en souriant.