L'extraction offshore du pétrole et du gaz dans l'UE ne devrait être autorisée que si l'entreprise peut soumettre au préalable des plans d'intervention d'urgence et prouver sa capacité à réparer tout dommage causé à l'environnement, selon un accord conclu jeudi entre le Parlement européen et la présidence de l'UE.
"Tous les opérateurs devraient garantir qu'ils ont des ressources physiques, humaines et financières suffisantes pour limiter et rectifier l'impact d'un grave accident", souligne le texte adopté par la commission de l'industrie et de l'énergie du Parlement européen et qui devrait à terme avoir force de loi.
"Un permis sera octroyé uniquement si le demandeur prouve qu'il dispose de moyens adéquats ou qu'il en disposera en vue d'endosser les éventuelles responsabilités qui découleraient de ses opérations pétrolières et gazières en mer", souligne le texte, fruit d'un compromis entre le Parlement et les 27 Etats membres de l'UE.
Avant que les entreprises de pétrole et de gaz puissent obtenir un permis de forage, elles seraient également tenues de soumettre des rapports sur les dangers majeurs qui menacent leurs plates-formes et leurs travailleurs.
"L'Europe a tiré les leçons de la catastrophe de Deepwater Horizon et souhaite limiter au maximum les risques du forage pétrolier et gazier en mer. Nous avons besoin d'un cadre législatif efficace, en particulier maintenant que plusieurs Etats membres de l'Union débutent de nouvelles opérations de forage. La dernière directive a près de 20 ans et ne garantit pas la sécurité des activités de forage en mer de manière adéquate", a expliqué l'eurodéputé belge Ivo Belet qui a mené les négociations au nom du Parlement.
"Cet accord garantit qu'un cadre juridique européen nous aidera à éviter les accidents offshore dans nos mers et à assurer une intervention rapide qui limitera les dégâts éventuels", a déclaré de son côté la présidente de la commission de l'énergie, l'Italienne Amalia Sartori.
Le texte, qui doit encore être adopté formellement par les ambassadeurs des 27 Etats membres de l'UE, sera soumis au vote du Parlement en plénière, probablement en mai.
L'ONG Greenpeace a salué cet accord en estimant que s'il acquiert force de loi, il pourrait décourager les compagnies pétrolières à entreprendre des forages dans l'Arctique.