Les patrouilles maritimes et la présence de gardes armés sur les navires ont aidé à faire reculer la piraterie somalienne, mais faute de solution politique dans le pays, les attaques risquent de proliférer à nouveau, a averti ce jeudi la Banque mondiale.
Les attaques perpétrées par les pirates somaliens sont à leur taux le plus bas depuis trois ans. Mais les patrouilles dans le golfe d'Aden et l'océan Indien, ainsi que la présence des gardes armés, deux mesures onéreuses, ne sont pas une solution sur le long terme, poursuit-elle dans un rapport.
Ces mesures "ne sont efficaces que le temps qu'elles durent : il faudrait qu'elles soient permanentes pour empêcher une résurgence de la piraterie," résume l'un des co-auteurs, Quy-Toan Do. Les Américains et les Européens, notamment, sont engagés dans ces patrouilles navales.
La Banque mondiale préconise plutôt de concentrer les efforts sur la terre ferme, affirmant que la première solution durable est "politique".
"Les pirates bénéficient d'un soutien à terre quand ils mènent des négociations ou quand ils doivent s'assurer l'accès aux côtes", poursuit le rapport publié dans la capitale somalienne Mogadiscio.
"De leur côté, d'importants acteurs politiques récoltent une bonne part des bénéfices de la piraterie," ajoute-t-il, estimant à entre 315 et 385 millions de dollars (240 à 295 millions d'euros) le montant total des rançons payées depuis 2005.