L'Union européenne a à nouveau croisé le fer lundi avec le Canada et la Norvège à l'OMC (Organisation mondiale du commerce), à propos de son interdiction de vente et d'importations de produits à base de phoque, au cours d'une audition publique, retransmise en vidéo-conférence.
Il s'agit de la deuxième vidéo-conférence concernant ce dossier, une procédure rarement utilisée par l'OMC, après la première, qui a eu lieu en février dernier.
Le Canada et la Norvège ont traîné l'UE devant l'OMC, en raison de cette interdiction, prononcée en 2010, à cause du caractère inhumain et cruel, selon Bruxelles, de l'abattage des phoques.
L'UE a argumenté lundi que les preuves scientifiques démontrent que les méthodes d'abattage sont inhumaines, comme l'usage de l'hakapik, une sorte de massue équipée d'un pic en métal utilisé pour assommer les phoques avant qu'ils ne soient dépecés.
L'UE a aussi souligné que l'opinion publique en Europe soutient très largement cette interdiction.
Le Canada et la Norvège ont cependant réfuté ces arguments. Les deux pays ont insisté que l'interdiction était une discrimination commerciale, car elle ne touchait pas les produits à base de phoque émanant de pays membres de l'UE comme la Suède et la Finlande. L'UE a balayé cet argument en indiquant que ces pays n'utilisaient pas les mêmes méthodes d'abattage.
L'OMC devrait rendre une décision sur ce conflit d'ici quelques mois. L'organisation peut prononcer des amendes très lourdes à l'encontre de ses membres qui ne respectent pas ses décisions.