Deux rescapés de la dérive d'un canot de migrants africains, qui avait fait 63 morts en 2011 en Méditerranée, ont porté plainte mardi à Paris et Madrid pour établir les responsabilités des armées françaises et espagnoles dans le drame.
Pendant les 15 jours de dérive, "nous avons vu des hélicoptères, des navires militaires et des bateaux de pêche, mais personne ne nous a aidés", a raconté lors d'une conférence de presse l'un des neuf survivants, Abu Kurke, un Erythréen de 25 ans, qui a déposé plainte pour "non assistance à personne en danger".
Le 26 mars 2011, au début de l'intervention occidentale en Libye, 72 migrants africains ont quitté Tripoli à bord d'un zodiac pour gagner l'Italie. Très rapidement, ces derniers ont perdu le contrôle de leur embarcation, qui finira rejetée sur les côtes libyennes le 10 avril.
Dès le deuxième jour, les migrants ont pu passer un appel de détresse avec un téléphone satellitaire, cela avait permis d'établir leur localisation. Les garde-côtes italiens avaient alors relayé le message à l'ensemble des navires, en particulier militaires, circulant dans la zone.
Pour comprendre pourquoi aucun navire ne les avait secourus, des rescapés, soutenus par des organisations de défense des droits de l'Homme, ont lancé des actions juridiques dans plusieurs pays.
Une plainte a été déposée simultanément à Madrid pour "crime de guerre par non assistance à personne en danger ", a expliqué un avocat, Gonzalo Boye.
D'autres plaintes ont déjà été déposées en Italie, une autre suivra bientôt en Belgique, a ajouté Patrick Baudouin, président d'honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH). Des procédures sont également en cours au Canada et aux États-Unis pour obtenir plus d'informations.
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