Le remorqueur de haute mer de la Marine nationale parti mi-mai pour une mission de reconnaissance de la route maritime du Nord est revenu lundi à Brest, sans avoir cependant pu se rendre, comme initialement prévu, en Russie.
"L'escale en Russie a été annulée au dernier moment", a indiqué à des journalistes le commandant du Tenace, Olivier Crec'Hriou, indiquant ignorer les raisons de cette annulation, alors que les autorités russes ont officiellement invoqué la présence de glaces.
Le Tenace, un brise-glace construit en 1972, avait prévu de se rendre du 30 mai au 3 juin à Arkangelsk, pour une escale qui devait constituer une "nouveauté" pour la Marine nationale, selon le commandant du Tenace.
Avant son départ le 14 mai, le commandant avait expliqué qu'habituellement les navires français faisaient escale à Mourmansk et avait dit espérer des "échanges très intéressants avec la marine russe".
Cependant, il s'est dit "comblé, comme tout l'équipage, d'avoir pu rejoindre la glace et d'avoir pu remplir un grand nombre des objectifs fixés" par le commandant de la zone maritime atlantique (Ceclant). "On a pu remonter à une latitude 78°N", s'est-il félicité, ajoutant n'avoir pas pu emprunter le passage du Nord-Est en raison de la présence des glaces. "Nous avons été bloqués entre la banquise et les eaux territoriales russes", a-t-il assuré.
La route maritime entre l'Europe et l'Extrême-Orient, rendue chaque jour plus praticable par le recul de la banquise, permet des gains de temps, de carburant et d'émissions de CO2 par rapport aux routes traditionnelles. Elle permet aussi d'éviter les risques de piraterie et d'attaques terroristes rencontrés dans l'océan Indien.
La route du Nord est le pendant du passage du Nord-Ouest, au large du Canada, qui permet d'éviter un détour par le canal de Panama, réduisant considérablement la distance entre océans Atlantique et Pacifique.
La mission du Tenace consistait à évaluer le trafic maritime, à réaliser des observations météorologiques et de la faune et à tester des instruments d'aide à la navigation rarement utilisés à ces latitudes. Il s'agissait aussi de "montrer le pavillon français dans une zone qui prend de plus en plus d'importance", selon le commandant Crec'Hriou.