Alors que la prochaine conférence annuelle sur le climat aura lieu le 11 novembre prochain à Varsovie, un rapport de l'ONU publié mardi indique que les chances de limiter le réchauffement climatique diminuent sensiblement.
"Cet objectif d'une hausse maximum de 2° est de plus en plus hors de portée", a commenté le secrétaire exécutif du Programme des nations unies pour l'environnement (Pnue), l'Allemand Achim Steiner, en présentant ce rapport lors d'une conférence de presse à Berlin. "Le défi auquel nous faisons face n'est pas technique (...), il est politique", a-t-il assuré.
Les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) seront de 8 à 12 milliards de tonnes au-dessus des objectifs en 2020, même si les pays étudiés adhèrent aux accords sur la limitation des émissions, selon ce rapport.
Les scientifiques estiment que si le réchauffement était contenu sous les 2°C, les pires conséquences du changement climatique pourraient être évitées, mais selon ce rapport cela impliquerait de réduire les émissions de GES de 14% d'ici à 2020.
Selon ce rapport annuel 2013, les émissions de GES atteindront environ 59 milliards de tonnes d'ici à 2020, un milliard de tonnes de plus que ce qu'estimait l'édition 2012. L'augmentation est due notamment à de nouvelles données concernant la Chine et à une actualisation de la modélisation.
"Atteindre l'objectif 2°C est d'année en année moins réalisable. Les émissions augmentent constamment, alors qu'elles devraient chuter fortement", a expliqué Oliver Geden, chercheur à la Fondation (allemande) science et politique (SWP). M.Geden a qualifié cet objectif d'"irréaliste", et milite pour son abandon ou sa modification".
Le PNUE estime toutefois qu'il est techniquement encore possible d'atteindre cet objectif. Le rapport note que le secteur agricole, responsable de 11% des émissions de GES, n'est presque pas mis à contribution dans les projets de réduction de ces émissions.
Lors de sa conférence de presse, M. Steiner a souligné également la nécessité d'un soutien financier international pour permettre aux pays en voie de développement de construire des sources d'énergie renouvelable.
Les objectifs fixés pour 2020 semblant de plus en plus difficiles à atteindre, les solutions pour pallier les conséquences du réchauffement climatique vont devenir de plus en plus compliquées et coûteuses, analyse le rapport.
"A partir du moment où nous devrons déployer des technologies que le marché ne peut tout simplement pas supporter, ce sera au contribuable de payer", a averti M. Steiner.
Plus de 190 Etats se retrouvent, la semaine prochaine à Varsovie, pour la Conférence climat annuelle, au cours de laquelle ils vont continuer leurs laborieuses négociations qui doivent déboucher en 2015 sur un accord global entrant en vigueur en 2020.