Alors qu’une vague de froid exceptionnelle concerne la côte nord-est des États-Unis, le Québec et le golfe du Saint-Laurent, la circulation des dépressions va s’accélérer cette semaine sur l’Atlantique nord en direction des îles britanniques. Ces deux phénomènes sont liés. Explications.
En météorologie, « rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme ». Il en va ainsi du jeu des masses d’air qui tendent à s’opposer pour finalement s’équilibrer. Nous en avons un cas d’école cette semaine avec un « effet domino » qui s’opère entre l’Amérique du Nord et l’Europe.
D’un côté, de l’air très froid s’écoule de l’Arctique Canadien vers le nord-est des États-Unis et le Québec : cette situation est responsable d’une vague de froid exceptionnelle qui s’éternise. L’air glacial s’évacue vers l’Atlantique et provoque un conflit de masses d’air avec la douceur humide de l’océan. Ce fluide glacial est déporté vers l’est en raison des vents dominants entrainés par le jet stream, et engendre le creusement d’une dépression sur Terre-Neuve, où les tempêtes de neige font rage.
Ces dépressions toutes neuves entament alors leur traversée de l’Atlantique Nord vers les îles britanniques et la Scandinavie, influençant le temps de l’Europe de l’ouest. Il faut moins de 3 jours pour que ces dépressions arrivent à l’affilée au niveau de l’Irlande et de l’Écosse ; gorgées d’humidité, fortement creusées, elles entrainent alors une succession de forts coups de vent et de pluies torrentielles pour cette semaine : à ce sujet, les îles britanniques s’attendent à des intempéries, notamment entre ce mercredi et jeudi au passage de la dépression la plus creuse de la série (dont la pression est prévue proche de 940 hPa, et d’ores-et-déjà baptisée Bernd).
Nos zones côtières françaises de nord Gascogne et de la Manche connaissent déjà des vents de sud-ouest avoisinant déjà le grand frais, et subiront le passage de Bernd entre ce mercredi après-midi et jeudi : il s’agira alors d’un coup de vent automnal habituel, à moins que le cœur dépressionnaire passe un peu plus au sud (renforçant alors les vents davantage vers le sud) ou, à l’inverse, plus au nord, limitant la zone d’influence des vents forts.
Ce retour du flux zonal (c’est à dire des grands vents d’ouest) semble devoir s’installer durablement jusqu’en fin d’année.