Le premier niveau du plan d’intervention contre les pollutions maritimes a été déclenché suite au naufrage d’un cargo à Anglet et de l’épanchement de 127 m3 de carburant dans l’océan.
Un cargo espagnol avec onze marins à bord s'est coupé en deux mercredi matin après s'être échoué sur une digue à Anglet (Pyrénées-Atlantique), victime d'une avarie alors que la mer était agitée. Un marin a été blessé dans le naufrage. L'évacuation de l'équipage par hélicoptère, compliquée par de forts vents qui soufflaient à 100 km/h, s'est achevée en milieu de journée.
Une fuite de gazole a été décelée et la préfecture a aussitôt annoncé le déclenchement du premier niveau d’intervention du plan POLMAR de lutte contre les pollutions maritimes. La préfecture a précisé que le navire naviguait à vide et que ses cuves contenaient 127 m3 de carburant, soit l’équivalent de 3 camions citerne.
Le premier niveau du plan POLMAR, dit le niveau « PC de crise initiale » comprend une évaluation de la situation avec la mise en place des mesures d’urgence pour enrayer la pollution. A ce stade, il n’y a pas de déclenchement de moyens humains en nombre mais une mise en alerte des services concernés de l’Etat qui sont prêts à intervenir.
Le naufrage s'est produit vers 10 heures, alors que le cargo "Luno", long de 100 m et battant pavillon espagnol, qui se trouvait à l'entrée du port de Bayonne (pays basque français), a été victime d'une avarie électrique totale. Selon la mairie d'Anglet, le cargo s'apprêtait à entrer au port. Deux remorqueurs et le bateau pilote de Bayonne se trouvaient alors à proximité pour assister le navire dans sa manouvre. Mais après avoir heurté l'extrémité d'une digue, il s'est brisé à quelques dizaines de mètres d'une plage.
Selon des témoins sur place, la moitié du navire reposait sur une digue de la plage d'Anglet - un spot très prisé des surfeurs en France - et l'autre moitié était quasiment échouée sur le rivage balayé par une très forte houle avec des vagues d'au moins six mètres.
Le plan POLMAR (Pollution Maritime) permet la mobilisation et la coordination des différents moyens de lutte contre les pollutions accidentelles du milieu marin. Deux types d'intervention complémentaires - le plan POLMAR mer et le plan POLMAR terre - ont été institués en 1978, après la catastrophe de l'Amoco Cadiz qui avait répandu 228.000 tonnes de pétrole brut sur le littoral breton.
Le dernier plan POLMAR remontait à 2011
Depuis, des plans POLMAR ont été déclenchés plusieurs fois, y compris à titre préventif. L'intervention commence généralement en mer sur les lieux de l'accident: c'est le plan POLMAR mer, dont la mise en oeuvre est confiée aux préfets maritimes. Les moyens publics mis à leur disposition relèvent notamment du ministère de la Défense et de la Marine nationale. Le préfet peut également faire appel à des moyens maritimes privés, comme des chalutiers équipés de filets spéciaux, mieux adaptés que les bateaux pompeurs pour récupérer les nappes de pétrole éparses et diluées.
Lorsque la pollution s'approche du littoral, le plan POLMAR terre est déclenché. Il est confié aux préfets des départements menacés, qui en assurent la mise en oeuvre sous l'autorité du ministre de l'Intérieur.
La mise en place des moyens techniques et financiers, ainsi que la qualification du personnel est du ressort du ministère de l'Equipement, des Transports et du Logement.
Les plans POLMAR (mer et terre) avaient été mis en oeuvre lors de la marée noire causée par le naufrage de l'Erika, en décembre 1999, qui contenait dans ses soutes plus de 30.000 tonnes de fioul. En décembre 2002, le plan POLMAR avait également été déclenché en Atlantique après la pollution émanant du cargo Prestige.
Le dernier plan POLMAR a été déclenché lors de la tempête Joachim, en décembre 2011, lorsqu'un cargo battant pavillon maltais, le TK Bremen, s'était échoué sur la plage de Kerminihy (Morbihan). La pollution était restée limitée et tous les membres de l'équipage avaient été récupérés sains et saufs.