Les côtes françaises exposées à un risque de submersion

Par AFP/Nautisme.com

Dans les prochaines décennies, cette montée des océans va se poursuivre. "Même si on stoppe les émissions de gaz à effet de serre aujourd'hui, du fait de leur durée de vie dans l'atmosphère, l'effet de serre va perdurer", expliquent les scientifiques.

Dans les prochaines décennies, cette montée des océans va se poursuivre. "Même si on stoppe les émissions de gaz à effet de serre aujourd'hui, du fait de leur durée de vie dans l'atmosphère, l'effet de serre va perdurer", expliquent les scientifiques.

Les côtes françaises sont exposées à un risque accru de submersion marine en raison de l'élévation du niveau de la mer causée par le réchauffement climatique, un phénomène qui va se poursuivre et atteindra plusieurs dizaines de centimètres d'ici à 2100.

"Une aggravation des submersions marines est attendue en raison de l'augmentation du niveau de la mer, et cela indépendamment de l'évolution des tempêtes", a expliqué cette semaine Gonéri Le Cozannet, expert au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), lors de la présentation d'un rapport de synthèse sur le changement climatique et le littoral français.

"Les submersions seront plus intenses et plus fréquentes", prévient le géographe.

Coordonné par le climatologue Jean Jouzel, le rapport "Changement climatique et niveau de la mer: de la planète aux côtes françaises" prend en compte les derniers résultats du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) et les dernières études d'impact, ont expliqué les auteurs.

Phénomène mondial bien que disparate sur le globe, le niveau de la mer monte sous l'effet du réchauffement climatique: l'océan plus chaud se dilate et les glaciers des montagnes et les calottes polaires fondent. Par ailleurs, l'eau abondamment pompée dans les aquifères se retrouve finalement dans la mer.

Résultat : le niveau des océans a monté de presque 20 centimètres au XXe siècle, avec une hausse plus forte ces vingt dernières années (1,7 mm/an et 3,2 mm/an depuis les années 90).

"La mer ne monte pas de manière uniforme sur le globe" mais "les côtes de l'Hexagone se situent dans la moyenne mondiale", a indiqué Anny Cazenave, spécialiste des océans et l'un des auteurs du rapport.

Le Pacifique Ouest, en revanche, a enregistré une hausse beaucoup plus forte que la moyenne mondiale.Selon Anny Cazenave, la hausse sera plus marquée en Arctique, dans les tropiques et sur la côte Est des Etats-Unis. "Pour l'Europe occidentale, on peut s'attendre à une hausse de l'ordre de la moyenne globale, mais un peu plus marquée en mer du Nord", ajoute-t-elle.

Reprenant les prévisions du Giec, la chercheuse prévient: pour la France, "cela veut dire au mieux 40 centimètres de plus en 2100 par rapport à aujourd'hui et environ 75 cm dans le scénario où rien de plus n'est fait" pour limiter l'effet de serre.

Ces risques de submersion doivent d'ores et déjà être pris en compte par les décideurs, en matière d'urbanisme comme de conception et d'adaptation des ouvrages côtiers et portuaires.

"Pour un niveau marin relevé d'un mètre, il faut rehausser de 1,5 à 2 mètres des ouvrages comme les digues", précise par exemple Gonéri Le Cozannet.

La Basse-Normandie, avec ses 470 km de côtes, est pleinement concernée par la montée des eaux, en plus d'être confrontée à une érosion naturelle de son littoral et en particulier de ses falaises.

"Pendant des années, le Conseil régional a financé des ouvrages de protection qui coûtent très cher", raconte Muriel Jozeau-Marigné, conseillère régionale chargée de la politique du littoral. "Depuis 2007, nous avons basculé dans une autre logique: le littoral est considéré comme un milieu dynamique, le trait de côte (limite terre-mer) est mouvant et il y a des zones où il faut laisser faire la mer", dit-elle.

Cela peut vouloir dire abandonner à terme des habitations, des bâtiments, des campings, etc. Quant aux futurs aménagements, "la solution, c'est ne rien faire en bord de littoral". Des options difficiles tant pour les élus que pour les citoyens. "Ce n'est pas toujours évident", confie la conseillère régionale mais, assure-t-elle, face à la prise de conscience du risque, "les mentalités changent".

 

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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