Une toxine présente dans les algues pourrait provoquer des pertes de mémoire chez les lions de mer, qui chaque année échouent par centaines sur les côtes de Californie, désorientés et malades, selon une étude publiée mi-décembre.
L'acide domoïque est une substance produite naturellement par les algues marines mais elle peut entraver la capacité des lions de mer à naviguer dans les eaux et à se souvenir où ils peuvent trouver de la nourriture, note l'étude qui sera publiée dans le journal Science.
L'acide domoïque s'accumule dans les coquillages, les anchois, les sardines ou autres petits poissons que mangent les lions de mer, et ces derniers peuvent au bout d'un moment avoir accumulé de hauts niveaux de toxine.
Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques de l'université de Californie et du Centre des mammifères marins de Sausalito, près de San Francisco, ont effectué des scanners cérébraux et des tests comportementaux sur les lions de mer de Californie.
"C'est la première fois que nous découvrons des preuves de changements dans le cerveau de lions de mer exposés à cette toxine, et cela suggère que ces animaux peuvent subir d'importantes pertes de mémoire, pas seulement des déficits de mémoire spatiale", note Peter Cook, un des auteurs de ces travaux.
On ne sait pas avec certitude si ces toxines sont la cause de ce que les autorités marines décrivent comme "un événement de mortalité anormale", au cours duquel des milliers de lions de mer se sont échoués sur les côtes de Californie, dix fois plus nombreux au cours des cinq premiers mois de 2015 que pour la moyenne de ces mêmes mois entre 2004 et 2012, selon l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).
Le développement des algues contenant de l'acide domoïque survient principalement au printemps et en automne sur les côtes de Californie, mais elles ont proliféré ces dernières années.
Les lions de mer empoisonnés avec de l'acide domoïque avaient souvent des lésions de l'hippocampe, qui gère la mémoire dans le cerveau. Plus les dommages étaient importants, plus les animaux risquaient de mourir. Mais les chercheurs estiment que davantage de travaux sont nécessaires pour comprendre à partir de quelle quantité de toxine le cerveau des animaux commence à souffrir.