Vendée Globe : Thomson revient fort sur Le Cléac'h

Par Nautisme.com

Après avoir compté plus de 800 milles de retard, Alex Thomson est revenu à moins de 300 milles d'Armel Le Cléac'h. Surtout, le leader du Vendée Globe est obligé d'empanner au ras de la zone d'exclusion, alors que le Gallois peut foncer tout droit pour l'instant. C'est chaud !

Après avoir compté plus de 800 milles de retard, Alex Thomson est revenu à moins de 300 milles d'Armel Le Cléac'h. Surtout, le leader du Vendée Globe est obligé d'empanner au ras de la zone d'exclusion, alors que le Gallois peut foncer tout droit pour l'instant. C'est chaud !

Et si cette journée du 27 décembre, à la fin du 51e jour de mer, s'avérait décisive ? Ce n'est pas impossible quand on observe ce qui se trame entre 200 et 500 milles dans le Nord-Est de l'archipel des Malouines. Clairement, Armel Le Cléac'h a devant lui une dorsale de vents faibles qu'il doit tenter de contourner par le Sud, car il n'y a aucun salut à attendre près des côtes de l'Amérique du Sud. Le problème, pour lui, est que le couloir est on ne peut plus étroit, car limité sur sa droite par la Zone d'Exclusion Atlantique, le fameux « mur des glaces ». Voilà pourquoi le skipper de Banque Populaire VIII n'a d'autre choix qu'empanner et tricoter serré le long de cette ZEA. C'est ce qui pourrait bien dicter sa trajectoire pendant encore au moins 400 milles, le temps d'essayer de passer au Nord de cette fameuse dorsale.
Pendant ce temps, avec du vent plus soutenu et un meilleur angle, Alex Thomson (Hugo Boss) fonce tout droit, à plus de 19 nœuds ce matin contre 17 pour Armel Le Cléac'h. Comment va évoluer cette dorsale et est-ce qu'en timing le leader peut encore passer dans son Nord en espérant que son dauphin reste bloqué dans le Sud de ce même phénomène ? Wait and see… mais en un mot comme en cent la situation est plus que tendue dans cette remontée de l'Atlantique Sud.

Beyou au Horn cet après-midi

Un pour qui tous les feux sont au vert, c'est Jérémie Beyou. Le skipper de Maître CoQ n'est plus qu'à 150 milles du cap Horn, qu'il va doubler à la troisième place dès cet après-midi. Qui l'eut cru voilà un mois, quand il se débattait avec ses problèmes pour recevoir la météo - entre autres - et qu'il se plaignait de devoir naviguer « à l'ancienne » ? Jérémie Beyou a ce matin plus de 800 milles d'avance sur Jean-Pierre Dick. On voit depuis 72 heures, avec l'exemple Le Cléac'h/Thomson, que c'est loin d'être une assurance tous risques. Mais le matelas est tout de même relativement confortable, même si Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) puis le tandem Yann Eliès-Jean Le Cam sont relativement véloces eux-aussi ce matin. Tout va bien également au milieu du Pacifique pour Louis Burton (Bureau Vallée), bien calé dans un flux de Nord modéré le long de la ZEA. Environ 800 milles derrière lui le Hongrois Nandor Fa (Spirit of Hungary) est toujours 8e mais un peu moins rapide (12 nœuds), à cause d'une petite zone de transition qui perturbe son vent d'Ouest.

Gare à la tempête

L'autre grande question du jour est la formation en cours de la grosse tempête dans le Sud de la Nouvelle-Zélande. Celle-ci génère déjà des vents de plus de 50 nœuds, avec des craintes de rafales comprises entre 60 voire… 80 nœuds. Un monstre météorologique qui sépare ce matin Conrad Colman (Foresight Natural Energy, 9e) du peloton. Conrad Colman navigue juste en avant de cette effrayante dépression et il doit absolument garder le plus de vitesse possible pour échapper au plus fort du vent et de la mer. C'est ce qu'il tente, à 13 nœuds en ce moment. Lui qui déclarait avant l'Indien aimer le gros temps et s'y sentir à l'aise, il risque d'être servi… en espérant encore une fois qu'il réussisse à échapper par l'Est au plus fort du phénomène.
Sur l'autre versant de cette même tempête, côté Ouest, le groupe des six qui constitue maintenant le peloton du Vendée Globe a pu remettre de la toile après avoir copieusement ralenti, justement pour laisser passer « la baston » devant eux. Cela a notamment permis à Fabrice Amedeo de bien revenir dans le match : le skipper de Newrest-Matmut a refait la quasi totalité de son retard et pointe désormais à la 14e place, intercalé entre l'Américain Rich Wilson (Great American IV) et le Suisse Alan Roura (La Fabrique). Problème toutefois : Fabrice Amedeo a été obligé de sacrifier son gennaker, coincé en tête de mât. Il est monté et n'a eu d'autre choix que le larguer. Dans ce même groupe qui attaque la traversée du Pacifique en arrière de la tempête, Eric Bellion (CommeUnSeulHomme) a chipé la 10e place à Arnaud Boissières (La Mie Câline), alors que l'Irlandais Enda O'Coineen (Kilcullen Team Ireland) émarge en 12e position à 5740 milles du leader.

Mille milles derrière lui, Didac Costa (One Planet One Ocean, 16e) a couvert 304 milles ces dernières 24 heures, dans la bonne moyenne de la flotte. On ne peut pas en dire autant de Pieter Heerema (No Way Back). Pour tenter de trouver une solution à ses problèmes de pilote automatique, le Néerlandais temporise dans les grandes largeurs : seulement 53 milles vers le but pendant la dernière journée ! Pieter ne veut pas s'attaquer au Pacifique sans avoir résolu ses soucis. Cela fait les affaires de Romain Attanasio qui engrange deux bonnes nouvelles en même temps ce matin : d'abord il vient de franchir la longitude du cap Leeuwin à la pointe Sud-Ouest de l'Australie – en 50 jours et 14 heures, soit 22 jours après Armel le Cléac'h – ensuite il chipe la 17e place à Pieter Heerema. Celui-ci se retrouve avant-dernier, une centaine de milles seulement – 113 pour être exact - devant TechnoFirst-faceOcean, le bateau de Sébastien Destremau.


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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...