Décalé à 14 h 00 pour essayer de bénéficier d’un vent établi, le départ demain devrait se dérouler dans des conditions de vent relativement faibles, « pas plus de 7-8 noeuds » prévient Pascal Scaviner de Météo Consult. Pas de parcours côtier : juste une bouée de dégagement dans la baie, puis la cardinale Linuen à laisser à bâbord avant de faire route sous spi vers la Basse jaune (Glénans), bouée Radio France de cette étape. De l’archipel que la flotte contourne par le Sud, jusqu’à Penmarc’h, les concurrents évolueront dans une période de transition, avec potentiellement des molles à négocier avant que le vent s’établisse plus clairement à l’Ouest-Nord Ouest dans la soirée.
Dure soirée Progression lente, louvoyage et petits jeux de placements, tout est propice dans cette entame de course à créer de premiers écarts. La route conduisant à l’Occidentale de Sein est assez ouverte et peut laisser du jeu en latéral. Le premier verdict se jouera là, de nuit dans cette zone où le courant est toujours soutenu, même en période de mortes eaux (coefficient 50). Les skippers mettront ensuite de l’Est dans leur route pour rejoindre le chenal du Four, où le vent se renforcera au petit matin mais dont le tapis roulant et ses renverses peuvent accentuer les écarts pour ceux qui auront créé les premiers décalages.
Lendemains houleux Du phare du Four à celui de Wolf Rock, la Manche est large - 87 milles - et un résidu de houle d’Ouest pourrait se combiner avec la mer du vent pour créer des conditions assez désagréables. Pas de gros coups tactiques à jouer sur cette traversée où les concurrents évoluent travers au courant mais du pilotage assez technique au reaching avec un vent soutenu à 15- 20 noeuds. Les premiers pourraient apercevoir les côtes anglaises en fin d’après-midi mardi. Se prépareront-ils à une longue procession au louvoyage vers la marque Sud Owers, à l’Est de l’île de Wight, ou bien le front annoncé par certains modèles apportera-t-il du portant libératoire dès le cap Lizard ? Il faudra beaucoup de clairvoyance et de l’inspiration pour se positionner au mieux et rester en phase avec cet éventuel phénomène et la transition qui l’accompagnera.
Ne pas se laisser Albâtre Quelque soit le schéma, la traversée entre Owers et Antifer, dernière grande marque avant la remontée de la côte d’Albâtre vers Dieppe devrait s’avérer rapide et sous spi. Avec déjà trois jours de course dans les bottes, les concurrents devront encore puiser dans leurs ressources sur les derniers milles et rester concentrés si le régime de vent mollit en fin de course et oblige à naviguer tout près des falaises, l’arrivée sur Dieppe ayant souvent écrit des pages épiques de la Solitaire.
Avec ce menu météo varié, complexe et indécis, celui qui entrera en vainqueur à Dieppe pourra savourer une grande victoire sur un format d’étape conforme à la légende de la Solitaire.