Si le scénario s’est une nouvelle fois déroulé selon les mêmes schémas (calme au matin, vent de Sud-Sud Est vers midi se renforçant en début d’après-midi jusqu’à 12-14 nœuds pour mollir avant la soirée), ce troisième épisode des Régates Royales-Trophée Panerai était dynamisé par un flux plus consistant et surtout plus régulier. De quoi mettre en valeur l’intelligence stratégique des tacticiens, l’agilité et la réactivité des équipages sur ce double triangle cannois entre La Bocca, les îles de Lérins et Théoule/mer avec une arrivée devant le port de Cannes.
Bonus à la longueur
Et ce premier bord de louvoyage confirmait qu’il fallait non seulement trouver le bon endroit pour partir, mais aussi enchaîner les virements de bords avec précision. Mariska s’avérait le plus percutant pour s’imposer une nouvelle fois en temps réel parmi les plus grandes unités, le 23mJI Cambria ne pouvant tenir le rythme avec son jeu de voiles moins performant. Leurs concurrents n’arrivaient pas à suivre le tempo et s’échelonnaient plus ou moins en fonction de leur déplacement. Le 15mJI en profitait donc pour augmenter son avance sur ses adversaires au cumul des trois manches courues depuis mardi.
La longueur à la flottaison était aussi un avantage dans ces conditions de brise médium et le Maxi Il Moro di Venezia démontrait que « aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années… ». Les deux 12mJI France et Chancegger préféraient incontestablement plus de brise tout comme les One Tonners Gambare (1973) et Resolute Salmon (1976) ou tels Sagittarius (1974) et Galvana (1975).
Belle confrontation en revanche parmi les Auriques avec Torben Grael (Linnet) impérial sur son NYYC-30 qui lui permettait de prendre le large au classement cumulé devant le Class-P de Marc Audineau (Olympian) et les deux « New-Yorkers » imaginés par Nathanaël Herreshoff, le NY40 de Jonathan Greenwood (Chinook) et le NY50 de Justin Burman (Spartan). Et chez les Classique, Luigi Pavese (Samuraï) réalise un joli coup même s’il ne termine que quatrième de cette manche remportée par Philippe Monnet (Lys), puisqu’il prend le commandement au cumul devant Jean-Pierre Sauvan (Maria-Giovanna II).
Brendan Mc Carty (Rowdy) a du souci à se faire chez les Marconi même s’il termine à la deuxième place ce jeudi car Daniel Sielecki (Cippino) et Mauro Piani (Leonore) restent très pressants au classement général, ce qui n’est pas le cas dans la catégorie en dessous pour Angelo Mazzarella (Carron II) qui, même s’il a laissé la victoire aujourd’hui à l’architecte argentin German Frers (Fjord III), possède un bon coussin d’avance sur trois manches. Les conditions météorologiques s’annoncent légèrement plus favorables pour vendredi avec une brise de Sud-Est un peu plus soutenue…
Duel anglo-russe
Après quelques heures de patience, une petite brise s’installait dans le golfe Juan mais deux équipages trop pressés furent éliminés sous pavillon noir : le Français Stéphane Baseden (Outlaw) et le Russe Vasily Senatorov (Even Better)… Et une nouvelle fois, le match tournait au duel entre le Britannique Yvan Bradbury (Blue Haze) et le Russe Annatoly Loginov (Annapurna), arbitré par deux équipages français : Jean Bréger (Ulysse) et Gérard Blanc (Tsuica II)…
Mais une deuxième course était lancée à suivre et permettait de confirmer la hiérarchie à l’issue de cette banane : le Russe et le Britannique étaient quasiment assurés de monter sur le podium final demain vendredi, dernier jour de confrontation alors que la troisième place était encore très ouverte entre l’Allemand Pedro Rebelo de Andrade (Pow Wow) qui s’imposait de belle manière après un premier round en demi-teinte, et le Français Jean Bréger (Ulysse), la Britannique Gavia Wilkinson-Cox (Jerboa) et le Russe Igor Goikmberg (Zenith)…